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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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noire qui circulaient. Mais peut-être la perspective de l’argent à gagner donna-t-elle du courage à notre marchand à la trogne rouge, car il nous laissa l’emmener chez Bealknap.
    Nous montâmes l’étroit escalier qui menait à sa porte. Elle était close et un lourd cadenas bloquait la poignée. Nous nous adressâmes alors à l’avocat qui occupait le bureau au-dessous du sien, mais il nous répondit sèchement que notre confrère Bealknap était sorti de bonne heure ce matin-là et qu’il préférait ne pas savoir ce qu’il faisait.
    Contrariés, nous allâmes à mon cabinet. Dans la première pièce je trouvai Godfrey, qui examinait des documents avec Skelly. Il leva des yeux surpris en me voyant arriver flanqué de Barak et de Leman. Je les laissai dans cette pièce et passai dans le bureau de Godfrey.
    « Il n’y a pas de difficulté particulière dans tes affaires, à ceci près qu’on vient encore de t’en retirer une, dit-il. La vente de la maison de Coldharbour.
    — Morbleu ! Comme si je n’avais pas déjà assez de tracas. » Je me passai la main dans les cheveux. « Ce sont de nouvelles affaires qui s’en vont, et de nouveaux clients aussi.
    — Tu devrais étudier cela de près, Matthew, dit Godfrey en me regardant gravement. Il semblerait que quelqu’un te calomnie.
    — Tu as raison, mais je n’ai pas le temps de m’en occuper maintenant. Pas avant jeudi prochain.
    — Tu seras libre ensuite ? »
    Je souris avec ironie. « Oh, oui. D’une manière ou d’une autre. » Je m’avisai alors que Godfrey avait les traits tirés, et j’éprouvai quelque remords. « Mes affaires te prennent beaucoup de temps ?
    — Non, mais ce matin, j’ai appris que j’étais condamné à une amende de vingt livres pour insolence envers le duc.
    — Lourde punition. C’est pitié, Godfrey.
    — Je serai peut-être obligé d’accepter ton offre de me prêter de l’argent. Encore que ta réputation souffrira si l’on apprend que tu m’aides.
    — C’est le cadet de mes soucis en ce moment. Cet argent, tu l’auras. »
    Il se pencha et me saisit la main. « Merci.
    — Dis-moi combien il te faut.
    — Je dois d’abord voir quelle somme je peux réunir de mon côté. De mon point de vue, c’est de l’argent consacré à une œuvre pie, ajouta-t-il avec ferveur.
    — Assurément.
    — Qu’en est-il de l’affaire Wentworth ?
    — Elle avance, mais lentement. Tout va lentement en ce moment. Écoute, Godfrey, il faut que je voie Bealknap, seulement il est sorti. Peux-tu essayer de savoir quand il rentrera, et le prévenir que je veux lui parler de toute urgence ? Dis-lui qu’il s’agit de l’affaire dont nous avons déjà discuté, et que je lui demande d’entrer en rapport avec moi sans délai.
    — Tu peux compter sur moi. » Il me regarda avec curiosité. « C’est au sujet de ce qui t’occupe en ce moment ?
    — Oui.
    — Tu as de bien curieux compagnons, dit-il en hochant la tête en direction de la porte de séparation.
    — Je sais. Je ferais bien de les rejoindre, d’ailleurs. La peste soit de Bealknap. Il est sans doute en train de fouiner dans la Cité, en quête d’affaires louches. Ce vilain cafard a une telle réputation que son voisin du dessous refuse même de prendre des messages pour lui.
    — Il a le culte du veau d’or, c’est un esclave de Mammon.
    — Comme la moitié de Londres. »
    Je retournai dans la première pièce. Assis près de la fenêtre, Leman regardait d’un œil distrait les allées et venues des avocats. Barak se tenait près du bureau de Skelly et écoutait attentivement celui-ci lui expliquer comment on faisait des copies.
    « Allons-nous-en, messieurs, dis-je. Godfrey nous préviendra du retour de Bealknap.
    — Je dois retourner à mon éventaire », dit Leman. Je le laissai partir, car je pouvais difficilement lui demander de rester là toute la journée, et Cheapside était assez près pour que je puisse envoyer Simon le chercher. Je rentrai à la maison avec Barak.
    « Vous le faites travailler dur, le pauvre Skelly, dit Barak. Il m’a dit qu’il était à la tâche depuis sept heures ce matin, à recopier des documents.
    — Il met deux heures à faire ce que d’autres font en une, rétorquai-je. Vous ne savez pas ce que c’est que d’avoir des employés. C’est moins facile qu’il n’y paraît.
    — Skelly non plus n’a pas la vie facile. »
    Je m’abstins de répondre.
    « J’ai réfléchi à quelque chose, me dit-il. Si

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