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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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que Cromwell ne soit mis au courant.
    — Cela n’a ni queue ni tête. S’il travaillait avec les Gristwood, pourquoi les faire assassiner par Toky ? » Il me regarda fixement. « À moins que les Gristwood ne soient allés voir Cromwell derrière son dos dans l’espoir de négocier un marché plus avantageux.
    — Alors pourquoi attendre deux mois pour les tuer après qu’ils ont mis Cromwell au courant ? Et si la personne qui a commandité les assassinats est l’un de nos suspects, les Gristwood n’auraient utilisé aucun d’entre eux comme intermédiaire pour avoir accès à Cromwell. » Je haussai les sourcils. « Il faut que je parle à Bealknap. Nous devons lui mettre la main dessus, Barak. »
    Il me regarda d’un air inquiet : « Et si Toky est arrivé le premier ? Peste, ils ont déjà eu le fondeur. Et si Bealknap était mort, lui aussi ?
    — Je préfère ne pas y penser. Allons à Lincoln’s Inn voir s’il y a du nouveau avant de rentrer à la maison. »
    Avant de partir, je me retournai pour jeter un dernier regard à la taverne. Drôle d’endroit… C’était seulement la nuit que Londres dévoilait son véritable et sinistre visage.
    À Lincoln’s Inn, je trouvai un message de Godfrey me disant que Bealknap n’était pas rentré. Sa porte était toujours cadenassée, et le lendemain matin, quand je revins, elle l’était encore. Ses serrures et les gardes à l’entrée du collège protégeaient son or, mais de Bealknap lui-même, il n’y avait pas la moindre trace. Or il ne restait plus que six jours.

30
    L a matinée s ’ annonçait décevante . Après m’être rendu à Lincoln’s Inn sans trouver trace de Bealknap, j’étais allé chez Guy pour trouver mon message toujours à sa place. Pourquoi les gens ne pouvaient-ils rester chez eux, me demandai-je en poursuivant ma route vers la maison où Cromwell avait logé les Gristwood et Kytchyn pour assurer leur protection. Genesis avançait tranquillement. La foule ne paraissait pas le déranger. Il était plus rapide que ce bon vieux Chancery.
    La maison se trouvait dans une rue pauvre non loin de la Tamise. La peinture des portes et des volets, fermés malgré la chaleur de la matinée, était écaillée. J’attachai Genesis et frappai à la porte. Un gros gaillard en sarrau brunâtre apparut dans l’embrasure et me jeta un regard soupçonneux.
    « Oui ?
    — Je m’appelle Matthew Shardlake. C’est lord Cromwell qui m’a donné cette adresse. »
    Il se détendit. « On m’a annoncé votre venue. Entrez.
    — Comment vont nos hôtes ? »
    Il fit la grimace. « Le vieux moine ne se porte pas mal, mais cette femme est une vraie mégère, et son fils n’a qu’une envie, c’est de partir d’ici. Vous savez combien de temps ils doivent rester ?
    — Sans doute guère plus de quelques jours. »
    Une porte s’ouvrit et dame Gristwood apparut. « Qui est-ce, Carney ? » demanda-t-elle d’un ton inquiet. Elle parut soulagée en me voyant. « Messire l’avocat.
    — Comment vous portez-vous, madame ?
    — Assez bien. Vous pouvez disposer, Carney », déclara-t-elle d’un ton péremptoire. Le gros homme fit une grimace et s’éloigna.« L’impertinent faquin ! lança dame Gristwood. Venez dans notre salon, messire. »
    Elle me conduisit dans une pièce chaude aux volets clos, où son fils était assis devant une table. Lorsque j’entrai, il se leva. « Bonjour, messire. Êtes-vous venu nous dire que nous pouvions partir ? Je voudrais retourner au travail…
    — Je crains que tout danger ne soit pas encore écarté, maître Harper. Encore quelques jours.
    — C’est pour notre sécurité qu’on nous garde ici, David », dit sa mère d’un ton de reproche. Dame Gristwood semblait s’être remise du choc de la semaine précédente, et avoir retrouvé son naturel, qui était de faire la loi si elle le pouvait, où qu’elle se trouvât. Je souris.
    « Cependant, j’aimerais bien rentrer chez moi, dit-elle. Nous avons décidé que David viendrait habiter avec moi. Il gagne assez à la fonderie pour nous faire vivre tous les deux. Puis, quand le marché sera plus favorable, nous vendrons la maison, et nous aurons un peu d’argent alors, hein, David ?
    — Oui, mère », répondit-il docilement. Je me demandai combien de temps il lui faudrait pour prendre le mors aux dents comme Michael.
    « Où est messire Kytchyn, demandai-je. J’ai besoin de lui parler.
    — Ce cagot de moine ? fit dame Gristwood avec mépris. Dans sa

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