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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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et du garde, et on commence à parler de sorcellerie dans le quartier. Savez-vous que deux rues entières ont été détruites ? Heureusement qu’il n’y avait pas de vent, sinon l’incendie aurait pu gagner la Cité.
    — Oui. Y a-t-il eu d’autres blessés ?
    — Quelques personnes souffrent de brûlures et beaucoup ont perdu leur toit. La maison des Gristwood n’est qu’un tas de cendres. Dame Gristwood est désormais sans abri.
    — Pauvre vieille. » Je m’interrompis. « Eh bien ! maintenant, j’ai vu le feu grégeois à l’œuvre. C’était bien lui, non ?
    — Oui. J’ai reconnu l’odeur dès que tout a commencé à flamber. Ces canailles devaient attendre dans le salon que nous soyons montés au premier pour nous piéger. Ils ont dû recouvrir les murs de la substance, ont allumé et puis ont filé par la fenêtre. » Il s’assit sur le lit. « Seigneur Jésus, quand j’ai vu ça, j’ai été terrifié. C’était exactement pareil qu’à l’embarcadère. Tout s’est embrasé en quelques secondes. Et c’était la même fumée noire et épaisse. » Il fronça les sourcils. « Pourquoi essayer de nous tuerainsi ? Ils auraient pu nous surprendre, comme Bathsheba et son frère.
    — Ils ont voulu montrer à lord Cromwell qu’ils avaient trouvé le feu grégeois.
    — Qu’ils pouvaient en fabriquer et s’en servir à volonté. »
    Je le regardai à nouveau. « Je tiens à vous remercier, Barak. Sans vous, je ne serais pas sorti vivant de cette maison. Pendant un moment, la peur m’a paralysé.
    — Je sais. J’ai bien cru qu’il faudrait que je vous fasse descendre l’escalier à coups de pied dans les fesses.
    — Comment avez-vous réussi à nous faire amener ici ?
    — J’ai pris une charrette qui avait servi à transporter de l’eau et je vous ai installés dessus, Dieu sait comment. J’avais peur qu’on soit arrêtés ou exterminés sur place. Je ne savais pas où aller, et puis je me suis souvenu que votre ami l’apothicaire habitait à côté. Cela n’a pris que quelques minutes. »
    Sa présence d’esprit nous avait évité la prison. Il souriait, content de lui.
    « Comment va la fille ? demanda-t-il.
    — Elle va sans doute mourir, d’après Guy.
    — Misère ! » Il toucha son talisman, puis fit soudain la grimace et posa sa main sur son épaule.
    « Ça va ?
    — J’ai été brûlé en passant la porte. »
    On frappa et Guy entra. Son regard alla de l’un à l’autre.
    « La fille s’est réveillée, dit-il à mi-voix. Elle veut vous parler. Je pense qu’elle n’a plus beaucoup de temps à vivre.
    — Vous pouvez vous lever ? » me demanda Barak. J’opinai et sortis péniblement du lit, ce qui me fit tousser à nouveau. Chacun de mes muscles semblait protester avec véhémence.
    Guy nous conduisit dans une petite pièce où Bathsheba gisait sur un lit, les yeux fermés. Elle avait le souffle court, et le visage mortellement pâle. La blancheur de sa peau contrastait avec les taches rouge vif des bandages lui entourant l’abdomen. Guy lui avait lavé le visage, mais elle avait encore les cheveux englués de sang, le sien et celui de son frère. La tête me tourna un instant.
    « Je lui ai donné de quoi calmer la douleur, expliqua Guy. Elle somnole beaucoup. » Il effleura l’épaule de Bathsheba, dont les yeux frémirent et s’ouvrirent.
    « Demoiselle Green, je les ai fait venir, comme vous me l’aviez demandé. »
    Bathsheba nous regarda fixement et murmura d’une voix si faible que je ne distinguai rien. Prenant un tabouret, je m’assis à son chevet. Elle se tourna vers moi avec difficulté.
    « Ils voulaient vous tuer aussi, chuchota-t-elle.
    — Je sais.
    — J’allais tout vous dire et m’en remettre à la miséricorde de lord Cromwell. Mais ils nous attendaient, mon pauvre George et moi. Ils se sont précipités sur nous à grands coups d’épée. Ils avaient dû nous suivre. L’homme au visage grêlé m’a blessée au ventre. » Elle frissonna. « Il nous a laissés pour morts en disant qu’ils réservaient au bossu une fin saisissante quand il arriverait. » Elle laissa sa tête retomber, épuisée par l’effort.
    « Comment savaient-ils que vous étiez là ?
    — Par dame Neller, sans doute. Elle ferait n’importe quoi pour de l’or.
    — Elle le paiera. »
    Elle grimaça de douleur, puis se tourna vers moi et se mit à parler avec un débit rapide : « Je veux vous répéter… tout ce que Michael m’a dit. Pour vous aider à trouver

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