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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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contentant tout juste de les renverser. Le Coq en désentripailla un de son épée. Le Joueur de Ballon en abattit un autre à la hache. Polynice, Doréion et Lachide sortirent d’une chambre en brandissant des épées sanglantes.
    — Foutus prêtres ! hurla Doréion furieux. Un mage s’avança en titubant, éventré, et s’effondra.
    Doréion et Polynice étaient en tête quand nous atteignîmes la chambre de Sa Majesté. Elle était vaste comme une grange et soutenue par un si grand nombre de poteaux d’ébène et de cèdre qu’ils paraissaient imiter une forêt. Lampes et lanternes l’éclairaient comme en plein jour. Les ministres perses étaient réunis en conseil. Peut-être s’étaient-ils réveillés tôt pour préparer la journée, ou peut-être ne s’étaient-ils pas couchés. Je débouchai dans cette salle juste alors que Dienekès, Alexandros, Chien et Lachide rejoignaient Polynice et Doréion, boucliers dressés et prêts à l’attaque. Les généraux et les ministres de Sa Majesté se trouvaient à une trentaine de pas de nous, non sur la terre battue, mais sur une plate-forme de bois renforcé, comme celle d’un temple et couverte de tant de tapis qu’elle étouffait le bruit des pas.
    Il était impossible de savoir lequel des Perses présents était Sa Majesté, car tous étaient magnifiquement vêtus et plus grands et plus beaux les uns que les autres. On en comptait une douzaine, plus les scribes, gardes et domestiques. Ils saisirent leurs cimeterres, leurs arcs, leurs haches. À l’évidence, ils venaient seulement d’être informés de l’attaque et leurs faces médusées disaient leur surprise. Les Spartiates attaquèrent sans un mot.
    Soudain, il y eut des oiseaux. Des nuées d’oiseaux exotiques, sans doute ramenés de Perse pour l’agrément de Sa Majesté. Ils battaient des ailes aux pieds des Spartiates. Peut-être leurs cages avaient-elles été renversées dans la confusion par les assaillants eux-mêmes, ou peut-être un domestique prompt d’esprit les avait-il ouvertes. Toujours fut-il qu’au cœur de l’attaque, une centaine de harpies volantes de toutes les couleurs se répandirent dans le pavillon, caquetant et emplissant l’espace de leurs volettements affolés.
    Ces oiseaux sauvèrent Sa Majesté. Eux et les poteaux qui soutenaient la tente, à l’instar des cent colonnes d’un temple. Leur irruption et l’effet de surprise qu’ils causèrent suffit à retarder assez l’attaque pour que les marins et ce qui restait des Immortels gardiens de Sa Majesté eussent le temps de l’entourer de leurs corps.
    Les Perses se battirent sous la tente avec autant de courage que les leurs s’étaient battus au défilé. Leurs armes habituelles étaient des armes de lancer, javelines, flèches et lances, mais ils avaient besoin de la distance nécessaire pour s’en servir. Les Spartiates, en revanche, étaient rompus au corps-à-corps. Avant même qu’ils eussent repris leur souffle, leurs boucliers furent hérissés de flèches et de pointes de lances. Mais, un instant plus tard, ces boucliers encerclèrent comme un mur l’ennemi qui s’amassait. Il sembla que les Perses dussent être foulés aux pieds. Je vis Polynice enfoncer sa lance dans le visage d’un dignitaire, en dégager la lance dégouttant de sang et l’enfoncer dans la poitrine d’un autre. Dienekès, avec Alexandros à sa gauche, tua trois hommes si promptement que l’œil parvenait à peine à suivre l’action. À droite, le Joueur de Ballon distribuait des coups de hache comme un fou sur un groupe de prêtres et de secrétaires au sol, qui hurlaient de terreur.
    Les serviteurs de Sa Majesté se sacrifièrent avec un courage stupéfiant. Deux d’entre eux, des adolescents encore duveteux, arrachèrent ensemble un tapis aussi épais qu’une cape d’hiver de berger et, s’en servant comme d’un bouclier, se jetèrent sur le Coq et Doréion. Si l’on avait été d’humeur à rire, on se fût tordu à voir la fureur du Coq plongeant son épée dans ce tapis. Il égorgea le premier serviteur de ses mains et assomma l’autre avec une lampe encore allumée.
    Pour ma part, j’avais décoché si rapidement et furieusement les quatre flèches que je tenais dans ma main gauche que j’en puisai d’autres dans mon carquois avant d’avoir pu respirer. Je n’avais même plus le temps de vérifier si les flèches avaient atteint leur but. J’avais la main droite sur les réserves de mon carquois

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