Les Mystères de Jérusalem

votre lingot, à votre gloire...
    - J'en tremble d'impatience.
    Calimani fut sur le point d'ajouter quelque chose puis se retint. Le beau visage de Tom était réellement soucieux, même si les cernes qui soulignaient ses yeux ne résultaient guère de l'inquiétude. Calimani ressentit une bouffée d'affection pour cet
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    Américain maladroit, mais plus volontaire et courageux qu'il n'y paraissait.
    En homme d'expérience, Calimani savait d'o˘ venait sa tension. Tom était en train de vivre un moment extraordinaire de son existence, il s'introduisait pour la première fois dans la face cachée des choses, dans les coulisses de l'histoire et du destin. L'amour, la vie, la violence, le secret tissaient soudain sa réalité. Cependant, il s'en rendait à peine compte. Il manquait de repères, il manquait d'intuition et devait se cogner aux faits et aux éléments pour les comprendre, comme un aveugle commence par se cogner aux meubles, qui bientôt formeront ses indispensables appuis pour traverser l'obscurité.
    - Ne vous en faites pas, reprit Calimani avec plus de chaleur. Tout se passera bien. Bon, je reprends : je vais partir avec le 4 X 4. je sors, je passe devant l'hôtel, je fais comme si j'avais oublié quelque chose, je reviens devant la grande entrée... Bref, je me montre ostensiblement, puis je fir-lis par filer. L'équipe de Doron ne bouge pas. Les autres non plus... qui suis-je, moi, Giuseppe Calimani? quantité négligeable, je ne compte pas! Pendant ce temps, vous irez, discrètement, prendre la navette de touristes qui part dans... vingt-cinq minutes, pour la visite du mont des Oliviers. Le gardien du parking est aussi le type qui contrôle les billets, un petit rondouillard presque chauve. Apparemment, c5est lui qui est chargé de surveiller vos entrées et vos sorties en voiture. Une bonne idée, d'ailleurs, puisqu'il passe son temps dans le parking de l'hôtel.
    Doron le soupçonne d'être à l'origine du vol du lingot... Bref il donnera l'alerte et ses petits copains vous suivront comme un seul homme. L'équipe de Doron ne bougera pas, puisqu'elle ne vous aura pas vu - ce qui s'appelle vu - partir avec la navette... O.K., mister Hopkins?
    - Ouais! je vous signale que vous m'avez déjà expliqué tout ça, professeur.
    - Ta, ta, ta! Vous vous souvenez de la suite, au moins?
    - je vais avec la navette jusqu'au mont des Oliviers. Un taxi m'attend au croisement d'Al-Mansurya et du chemin qui conduit au tombeau de la Vierge Marie ... je suppose que je dois voir là l'humour particulier de Doron ...
    - Possible, gloussa Calimani. Mais ça vous permettra de vérifier si vous êtes bien suivi. Ensuite?
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    - Le taxi sera une Subaru bleue avec une étoile de David collée sur le rétroviseur de la portière droite.
    - Parfait. Il vous conduira jusqu'au Sport Club d'Emeq RephaÔm, o˘ je vous attendrai avec le 4 X 4... Après un pareil zigzag, nos chers amis inconnus auront compris que vous avez réussi à fausser compagnie aux Israéliens et ils sentiront la bonne affaire. Si tout se passe bien, ils ne nous l
    ‚cheront plus.
    - je peux vous poser une question, professeur?
    - je vous en prie!
    - J'ai l'impression que ce n'est pas la première fois que vous trempez dans un coup tordu comme celui-ci...
    Calimani sourit, son regard glissa sur Tom pour se perdre audelà de la porte-fenêtre, au-delà des murailles de la Vieille Ville.
    - Disons qu'il y a très longtemps l'action me paraissait beaucoup plus utile que le savoir... Si nous nous ennuyons, je vous raconterai ça. J'ai sans doute un peu perdu la main, ajouta-t-il en renouant coquettement son foulard. Nous serons à égalité, ne vous en faites pas!
    Tom secoua la tête.
    - je m'en fais!... Voilà les clefs du 4 X 4, vous saurez vous en servir ?
    «a devrait aller, fit Calimani en clignant de l'oeil.
    Salem Chahin el-Husseini dut changer deux fois d'autobus avant d'atteindre Ein Kerem et l'hôpital Hadassa. Devant l'imposant complexe hospitalier, il se sentit aussi perdu qu'au coeur du désert. Les panneaux indicateurs, rédigés en trois langues, hébreu, arabe et anglais, paraissaient indiquer toutes les directions à la fois et aucune en particulier. Totalement désorienté, le vieil homme ne savait pas s'il devait aller à gauche ou à
    droite. Après un long moment d'hésitation, il décida de prendre la direction indiquée par une flèche marquée INFORMATIONS et désignant un chemin goudronné que beaucoup de personnes