Les Mystères de Jérusalem

involontairement mon pas sur le sien. Deux voitures nous croisèrent, puis une autre, une vieille Golf marron, nous dépassa et s'arrêta une centaine de mètres plus loin. E y eut une manière de silence ouaté auquel je ne prêtai pas attention. C'est pourtant lui qui me permit d'entendre des pas de course dans mon dos.
    Instinctivement, je me retournai. Dans ce mouvement brusque, le poids de la mallette écarta mon bras. Celui-ci décrivit une courbe qui occupa presque toute la largeur de l'étroit trottoir. je vis alors le visage du jeune Arabe: yeux très noirs, nez fin, pommettes hautes, et la bouche ouverte comme s'il criait. je crus qu'il allait me bondir dessus. Il se contenta d'attraper la mallette au vol. Sous l'effet de l'élan, sa traction fut très violente. Une fraction de seconde je voulus m'agripper à la poignée; le jeune Arabe se retourna à demi, bloqué à son tour par ma résistance, et eut un grognement de colère. que ce f˚t sa force ou la surprise, je l‚chai prise, tournoyant sur moi-même et me retenant tant bien que mal aux voitures garées le long du trottoir.
    Ce fut alors un ballet précis et dramatique. Le jeune Arabe parcourut cinq ou six mètres avant de bondir au milieu de la chaussée. je repris mon souffle pour crier tandis qu'un homme traversait la rue et déjà m'attrapait aux épaules en m'immobilisant.
    - Surtout, ne bougez plus! Baissez-vous, baissez-vous!
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    Il pesait sur mes épaules pour me faire mettre à genoux. En me débattant pour lui échapper, je reconnus le visage de YossiStaline, dont la moustache était devenue blonde. Vous êtes cinglé! soufflai-je.
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    - Abritez-vous derrière la voiture et ne bougez pas.
    je me retournai pour voir le garçon qui courait toujours, la mallette serrée contre sa poitrine. En bas de la rue, la portière de la VW s'ouvrit.
    Au même moment la jeune femme au landau se saisit d'un objet là o˘ aurait d˚ se trouver un enfant. ¿ son tour elle bondit au milieu de la rue et se mit à courir, bras tendus en avant. Deux hommes nous dépassèrent en courant. Yossi leur hurla de faire attention à l'homme de la Golf qui, devant la portière ouverte, tendait les mains vers le jeune Arabe. Celui-ci tenait la mallette comme un ballon qu'il allait lancer. Avant même que les deux collègues de Yossi ne la rejoignent, la jeune femme s'immobilisa, pliant à demi les genoux, et tira. Un seul coup. Le garçon boula comme un vulgaire lapin. La mallette tomba et rebondit au milieu de la rue. Lejeune Arabe, par terre, se serrait la cuisse droite en gémissant. L'homme de la Golf hésita une fraction de seconde, fixant la mallette à dix pas de lui, mais la voiture démarrait déjà. Il dut courir pour plonger à l'intérieur avant que la portière ne se referme sous l'effet de l'accélération brutale... La jeune femme et les deux hommes qui l'avaient rejointe visèrent la Golf. A cet instant, une camionnette de livraison arrivait en sens inverse. Le chauffeur pila face aux canons des revolvers, à quelques mètres du garçon, toujours à terre. La Golf s'évanouit au carrefour suivant, et les bras des trois agents retombèrent.
    Yossi me l‚cha les épaules et me considéra avec reproche.
    - je vous avais demandé de vous baisser... «a aurait pu mal tourner.
    quelques minutes plus tard, j'étais assis à l'arrière de la Mercedes de Doron. Tapotant la mallette de cuir rouge, placée comme un casus belli entre nous, tel un poussah, il m'offrait un sourire de contentement aussi énorme que sa personne. Sa cicatrice, d'un rose poupon pour l'heure, se fondait dans les plis de ses joues.
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    - Il faut me comprendre, Marek, si je vous avais prévenu, et même en admettant que vous soyez d'accord avec notre petitieu, ce qui n'était pas gagné, vous n'auriez pas eu ce naturel! plaidait-il. quelle extraordinaire idée que de passer par cette petite rue! En fait, je craignais que vous ne sautiez dans le premier taxi venu pour rentrer à l'hôtel, ce qui aurait compliqué les choses.
    - Vous me voyez vraiment ravi d'avoir si bien servi vos desseins!
    - Marek! Marek! Ne le prenez pas comme ça.
    - Vous me mentez, vous me manipulez comme une marionnette, vous mettez ma vie en danger et vous voudriez que je vous saute au cou ?
    - Mon cher, personne ne vous ajamais contraint à venir fouiner chez nous!
    Vous êtes libre d'abandonner la partie quand vous le voulez. Calimani...
    - Oh, je vous en prie, cessez ce petit jeu ridicule avec moi! Si