Les Mystères de Jérusalem

Adjashlivi secoua la tête avec une violence inattendue.
    - Aaron voulait ce que vous avez fait. Il m'a dit et je savais. Ceux qui ont tué, je connais. je connais très bien...
    Son regard erra sur le vieux papier peint, sur les bibelots, et sa bouche se mit à trembler.
    - Monya, ils ont tué. Monya, très jolie Monya, petite fille... Elle voulait pas faire pour la drogue et ils ont tué. Avant de tuer, ils ont...
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    Y
    Sa bouche tremblait si f_'or_t*U *el1e se tut. Cette fois;l les larmes brillèrent dans ses yeux mais ne coulèrent pas. Tom savait ce qu'elle allait dire. Il connaissait tous les détails horribles de l'exé
    cution de la soeur et du père dAaron. Il n'avait pas besoin de les entendre une nouvelle fois, cependant Mme Adjashlivi semblait y tenir. Elle fit un effort surhumain et dit :
    - Avant de tuer, ils ont violé... Plusieurs hommes. Et Eygei a vu. je suis s˚re qu'il a vu, Evgei. Pendu par les pieds et ensuite le couteau dans la gorge. Comme on fait pour le cochon. L'…ternel, béni soit Son nom, je suis s˚re qu'Il a vu aussi. Mais Il voit beaucoup. Il voit encore plus que moi.
    Tom eut soudain besoin de parler. E se précipita sur la première idée venue.
    - Si vous voulez partir, madame Adjashlivi, si vous voulez quitter New York, je peux vous aider. je pourrais même vous emmener maintenant...
    - Pour aller o˘ ?
    Elle le regarda avec un peu d'étonnement, ses yeux clairs redevenus secs.
    Avant que Tom réponde, elle leva une main.
    - Ils ont pas tué Aaron à cause du journaL
    Elle laissa filer un silence puis, soudain, devant Tom déconcerté, se leva de son fauteuil et sortit de la pièce. Il entendit des bruits dans l'une des chambres et enfin elle reparut, une disquette informatique protégée par un étui de plastique transparent au bout des doigts.
    - La police a pas trouvé. Aaron a dit pour vous s'il arrive quelque chose.
    Et il arrive quelque chose, n'est-ce pas?
    Tom saisit doucement la disquette qu'elle lui tendait.
    - Faire attention. Aaron a dit: attention, très, très Ÿnportant. Pour vous.
    Les autres voulaient aussi, pour le mal. Lui le cacher, pour le bien.
    Voilà. Moi, je sais pas quoi c'est. Il a pas voulu dire. Mais vous, vous devez faire à sa place maintenant. Il aimerait. Chez nous, juifs, pas de pardon, mais les morts ont besoin du souvenir des vivants. Si vous aimez Aaron, vous faites la mémoire de lui. L'…temel, béni soit Son nom, vous aidera.
    Il y eut un bref silence. Elle lui effleura la main et murmura doucement :
    - Partir maintenant. Et faire attention.
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    Saris un mot de plus, elle poussa Tom hors de l'appartement. Il balbutia un au revoirjuste avant que la porte se referme, mais ‹ ne fut pas certain qu'elle l'entendit. Il glissa la disquette dans sa poche et descendit les escaliers en se demandant si Bemstein n'avait pas eu raison ce matin: la mort d'Aaron, contrairement à ce que voulait croire la police, n'était peut-être pas directement liée aux articles... Il devait lire la disquette au plus vite.

    Dehors, il faisait tout à fait nuit, et il recommençait à pleuvoir. Les néons multicolores se reflétaient sur le goudron sale de Brighton Beach Avenue. Tom rejoignit le Windstar presque en courant.
    ¿ l'instant o˘ le monospace se glissait dans le flot des voitures, Tom, sur-veillant machinalement son rétroviseur, vit une voiture, tous feux éteints, débouler d'un passage entre deux immeubles. Elle se plaça dans son sillage, laissant s'intercaler un taxi. Tom l'observa dans le rétroviseur et vit s'allumer ses phares. Ce pouvait être un pur hasard. Cependant l'avertissement de la mère d'Aaron résonnait encore à ses oreilles.
    Il roula pendant presque un kilomètre sur Brighton Beach Avenue, la voiture tou ours derrière lui. Le taxi se décala et j
    changea de file. La voiture se rapprocha. Tom reconnut la calandre en grille de rasoir électrique d'une Buick Le Sabre. ¿ l'avant, il devina deux silhouettes. Il passa l'embranchement de Shore Parkway puis, cinq cents mètres plus loin, tourna à droite en direction de Bensonhurst. Ceux qui le suivaient firent de même.
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    Le réveil fut pénible, mais l'opération s'était bien passée. Les douleurs et les tracas postanesthésiques s'estompant, j'eus le sentiment que ma vie, durant quelques heures, s'était engouffrée dans l'un de ces tunnels opaques o˘ l'…ternel joue de Ses volontés et de notre destin. Mais, finalement, tous les tunnels conduisent à la lumière. Engourdi,