Les Mystères de Jérusalem

bips.
    Suzan dépassait les bornes! Elle ne leur laissait vraiment pas l'ombre d'une chance. Elle ne voulait pas seulement une séparaion mais un règlement de comptes.

    Et lui qui, une minute plus tôt, se ramollissait comme un ado,escent dans une glu sentimentale!
    Bouillant d'indignation, il alla tirer les stores devant les énêtres de sa chambre et se coucha. Pendant un quart d'heure -ncore, il passa en revue les horreurs les plus blessantes qu'il
    Pourrait lancer à la tê
    te de Suzan dès qu,il en aurait poccasion. Puis, laminé par ce dernier effort, tel un aveugle se jetant dans le vide, il sombra dans un sommeil opaque.
    Deux heures plus tard, il se réveilla en sursaut. Il était loin d'avoir récupéré mais il échappa au sommeil avec la violence d'un noyé qui retrouve enfin la surface. Tout lui revint d'un coup. Et d'abord ce qu'il avait à
    faire : aller voir la mère d'Aaron, lui demander son pardon et lui proposer son aide si jamais il pouvait lui être utile.
    Cette fois, Tom prit sa voiture, un monospace Ford Windstar acheté
    d'occasion au printemps dernier. Le genre d'investissement qu'un garçon de trente ans fait quand il décide que l'heure est venue de fonder un foyer.
    En haut de Wythe Avenue, il prit la 2 7 8 puis Shore Parkway. Malgré la circulation, il mit moins d'une heure pour atteindre Sheepshead Bay. Il connaissait Little Odessa aussi bien qu'on pouvait la connaître en ne l'habitant pas et en n'y ayant pas échoué après un passage au bureau de l'immigration.
    Le ciel était uniformément gris. Il ne pleuvait plus, mais le vent venu de l'Atlantique restait toujours aussi froid. La grisaille morne, du macadam aux nuages, semblait être la teinte aussi naturelle qu'éternelle de la presqu'île. En plein jour, les enfilades d'immeubles ponctués de terrains vagues, de constructions à l'abandon et de bandes de béton ayant l'air d'avoir survécu à un bombardement, semblaient moins sinistres que la nuit à
    cause de l'activité de fourmilière qui animait cet incroyable ghetto.
    ¿ cinquante mètres du 208, Brighton Beach Avenue, il trouva une place devant un pas de porte délabré et transformé en boutique à l'aide de planches et de feuilles de plastique. Une grandmère, assise dans un fauteuil de camping, y vendait les chaussettes de laine qu'elle tricotait en attendant ses improbables clients. E fallait se pincer pour croire que l'on était à une douzaine de miles à peine de Wall Street!
    Verrouillant le Windstar, Tom croisa le regard de trois adolescents. Il leur sourit mais déclencha ostensiblement l'alarme du monospace, qui émit un feulement de vieux chien. Ce serait peut-être suffisant pour qu'il retrouve sa voiture dans une heure.
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    rie
    ja traversa ravenue et remonta vers la lave * tenue par la nère dAaron. En approchant, il se rendit compte qu'elle était ,ennée. Il faillit marcher dans une tache sombre qui paraissait ,ncore humide et qu'il ne reconnut que trop tard. Le sang lu'Aaron avait versé en agonisant! Tom fit un bond de côté et la iausée lui brouilla la vue.

    Clignant des yeux, il pressa le pas. Une feuille de papier courerte d'une fine écriture bleue était scotchée sur la vitre dépolie le la laverie. Le message était rédigé en russe, mais Tom en levina le contenu. Il poussa la porte en fer jouxtant la boutique *t dont le verrou électrique de sécurité
    était hors d'usage depuis )ien longtemps.
    E connaissait l'immeuble pour être venu deux ou trois fois hez Aaron, au tout début de son enquête et de leur rencontre. ,nsuite, ils avaient préféré se retrouver dans des lieux plus dis rets. La cage d'escalier était propre, visiblement entretenue, nais glaciale et humide.
    Au troisième, il frappa à la porte avec une certaine discrétion. bersonne ne répondit. Il frappa plus fort avant de s'apercevoir [ue l'un des vieux boutons sur la droite, à côté de la mezuzah, orrespondait sans doute à une sonnette. E le pressa. Un carillon n cascade, incongru, retentit. Il ne déclencha aucune réaction am l'appartement. Tom songea que la mère d'Aaron pouvait tre au commissariat ou peut-être à la morgue. E était peu proable qu'on lui ait déjà rendu le corps de son fils. Il se pouvait ussi que les assassins dAaron soient en train de lui faire la leçon. s en étaient bien capables. Il s'en voulut de n'être pas venu la oir dès le matin. Il fallait espérer que cette pauvre femme, unique survivante d'un véritable massacre familial,