Les Mystères de Jérusalem

assis dans la pénombre de sa jolie maison, devenue ffnilière ces derniersjours,feus quelque mal à trouver mes mots.
    - Supposons, commençai-je avec prudence et sans entrer ans les détails pour éviter de l'embarrasser, supposons que nous yons trouvé, un peu par volonté
    et un peu par hasard, un ianuscrit rédigé en Babylonie à l'époque de l'exil juif, après la estruction du Temple par Nabuchodonosor...
    - Oye, oye, oye, murmura le rabbin, fronçant les sourcils avec itéret.
    - Un texte dont un scribe a sans doute, plus tard, exécuté uelques copies.
    - Mmrn ... , opina le rabbin en lançant un regard aigu en irection de Rosenkrantz. Les caraÔtes prétendent avoir possédé n texte de ce genre.
    - Supposons, continuai-je, supposons que ce texte contien[rait des révélations, disons, inattendues et même tout à fait aouÔes...
    - Mmm... Des révélations ?
    - Supposons qu'il ressorte de ce manuscrit que les textes ori,-mels des trois religions monothéistes aient tous été rédigés en *abylonie à la même époque, c'est-à-dire au vf siècle avant Lotre ère... que, donc, ces trois religions possèdent en réalité une wigine unique, une seule source, dont, par la suite, elles ne diver,èrent qu'au gré des circonstances politiques et des intérêts )pposés des rédacteurs...
    - 0Y e, 0Y e, 0Y e !

    - Pour aller vite, disons qu'il y aurait eu, en vérité, trois sectes uives aux conceptions antagonistes, toutes aussi intransigeantes ur leurs lectures et leurs interprétations opposées des lois, et lonc de la volonté
    divine...
    - Cependant, souffla Rosenkrantz de sa voix aigre, cormne rous le savez, retirer à chacun des trois monothéismes son fonderient matriciel risque de provoquer un terrible mouvement de ,ontestation de l'identité des uns et des autres. Ce qui n'abouti-ait, au bout du compte, qu'à renforcer les intégrismes et les >xtrémismes...
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    conclus-je sombrement.
    - Et à répandre les ferments d'une guerre de religion, Oye, oye, cye, répéta le rabbin, les yeux mi-clos.
    Bien s˚r, il serait normal que nous communiquions ces... ces supposés documents. Pourtant, le professeur et moi-même serions d'avis qu'il serait plus sage de les cacher, ajoutai-je, un ton plus bas, involontairement.
    Tout au moins en partie... Il nous faut prendre cette décision, faire ce choix avant que les autorités israéliennes ne s'emparent des textes. Lourde responsabilité...
    Le rabbin resta silencieux. Il me sembla que la pénombre de la pièce devenait aussi épaisse, aussi pesante, que mes incertitudes. Soudain, il déclara d'une voix lente et grave :
    - Le serpent l'avait prédit : celui qui mangera le fi-uit de l'arbre de la Connaissance devient " comme " Dieu. Mais voilà: être " comme Dieu " ne signifie pas être Dieu. Or, depuis qu'il a été chassé du paradis, l'homme ne cesse d'entretenir cette confusion et de se prendre pour l'…ternel!
    Comment n'attirerait-il pas
    . . sur lui d'infinis malheurs ? Peut-être... parce que, contrairement à
    l'…ternel, il n'a pas assez le sens de l'amour.
    Il se tut. Son silence nous parut très long. Voulait-il nous laisser le temps de méditer sur ses paroles?
    Une pensée me traversa l'esprit. Une pensée presque visible et étrangement chamelle. Il me semblait percevoir que Dieu, parfois, fatigué de notre fatuité, de notre orgueil et de notre bêtise, se retire de notre monde.
    Même d'un lieu aussi sacré, aussi divin que pouvait l'être Jérusalem, oui, parfois l'…ternel se retirait. Alors les hommes sombraient dans le chaos, perdaient leur propre humanité. Es perdaient la conscience de leur indispensable fraternité. Ils entraient dans les ténèbres pour se mutiler eux-mêmes de leur part d'humanité...
    Soudain le rabbin se balança doucement et récita Celui qui se dernande Ce quily a en haut Ce quily a en bas Ce quily avait avant Ce quily aura après Mieux vaudrait pour lui n1avoir pas été créé!
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    Et le rabbin de préciser
    - Te r5ilrnlir] 1A trnit-à&
    - Est-ce à dire que l'homme ne doit pas chercher à tout savoir, précisément parce qu'il n'est que comme Dieu? demandai-je.
    - Oye, oye, oye..., c'est exactement cela, fit-il de sa voix fluette.
    - Et la vérité ? demanda le professeur Rosenkrantz.
    - La vérité? Seul l'…ternel, béni soit-Il, connaît la vérité.
    Le rabbin se leva avec une brusquerie qui nous surprit. C'était l'heure de Maariv, la prière du soir. Sans un mot de plus, mais avec son