Les Mystères de Jérusalem
parvient. Les références sont très compliquées, elles font une sorte de jeu de piste, du genre : " Dans le monument funéraire de Ben Rabbah le Salisien " ou " Dans la piscine à l'est de Kolilit " (tu trouveras l'ensemble du texte dans l'autre fichier). Bien s˚r, désormais, plus personne ne sait qui est ce Ben Rabbah, o˘ se trouve la piscine, ni même Kohlit!
En deux mille ans, depuis l'écriture du rouleau, les noms de lieux ont changé plusieurs fois, devenant chrétiens, puis arabes, puis à nouveau juifs. Il existe, parait-il, des cartes " bibliques " anciennes, en particulier à la Bibliothèque nationale à Paris, qui peuvent donner des indications. Mais elles doivent être très imprécises, il faut les interpréter, tout comme les références...
Dernier petit détail rageant : comme tu le verras, la soixante-quatrième cache est un vrai pied de nez adressé aux chasseurs de trésor. Il est indiqué qu'elle contient les clefs du code, en quelque sorte, le secret des emplacements des autres caches " avec les explications, les mesures et la description détaillée ". Reste bien s˚r à comprendre o˘ se trouve elle-même cette soixantequatrième cache : " Dans la Galerie du Rocher Lisse au nord de Kohlit, qui s'ouvre vers le nord et qui a des tombeaux à son entrée "!
y
Tu commences à voir le genre?
En fait, l'histoire et la vie même de Jérusalem se sont accumulées sur le trésor en effaçant ses traces. Peut-être certaines caches ont-elles déjà
été découvertes il y a des siècles, par hasard, et pillées? Bref, le trésor du Temple de Jérusalem, avant de te rendre riche ' est surtout le genre d'énigme à te donner la migraine jusqu'à la fin de tes jours!
Pourtant, c'est à cause de lui que mon père est mort.
E y a quinze ans, alors que j'étais encore un gosse et que Monya venait tout juste de naître, nous avons quitté la Géorgie pour vivre à Moscou.
C'était la dernière chance de rester en URSS que mon père se donnait avant de partir pour l'Amérique. Assez vite, il a trouvé du travail, comme électricien, à la bibliothèque Lénine de la rue Vozdvigenka. Il était très content: c'était un poste s˚r et tranquille. Comme le reste du pays, les b
‚timents de la bibliothèque tombaient en ruine : manque de soins, manque de crédits. L'installation électrique datait des années cinquante et aurait été entièrement à refaire. Le directeur vivait avec la hantise permanente d'un courtcircuit qui transformerait ses précieuses collections en fumée...
Mon père fut engagé pour rafistoler ce qui pouvait l'être. Il a ainsi couru derrière les pannes du matin au soir et sans problème pendant presque trois ans. Jusqu'au mois de février 1985.
Il ne m'a pas raconté tous les détails, mais c'est à cause d'une panne dans les sous-sols qu'il découvrit que le conservateur des manuscrits anciens faisait un juteux trafic avec les documents qu'il était censé conserver. Ce type était aussi professeur au Musée historique de la place Rouge. Il s'appelait et s'appelle toujours: Mosès Efunovitch Sokolov.
Comme tu ne le sais peut-être pas, il y a à Moscou, probablement encore enfouis dans des caves ou de sombres bureaux, des dizaines de milliers de documents anciens, parfois très anciens! Ils viennent de tous les pays 61
d'Europe et du Moyen-Orient.on y trouve
des papyrus, des manuscrits araméens, des textes hébreux d'avant l'ère chrétienne... Les plus précieux ont toujours été inaccessibles - sauf pour un Sokolov, bien s˚r! Et Sokolov vendait discrètement quelques-unes de ces raretés à des collectionneurs ou parfois même à
d'autres musées de l'Ouest.
Pour mon père qui découvre ce trafic, cela semble si facile. Il se dit que lui aussi pourrait améliorer notre sort en volant un ou deux manuscrits, et réaliser enfin son grand rêve : aller vivre en Amérique! Il n'est pas savant comme Sokolov, et il ne connaît pas les circuits des acheteurs. Mais il est plein de courage et croit encore que tout est possible aux …tats-Unk Là-bas, il trouvera certainement un acheteur. Les Américains sont riches, ils achètent tout...
Il réfléchit toute une journée. Il se dit : c'est bon, je peux le faire.
¿ condition de voler les documents tant qu'il travaillait dans le sous-sol et dans l'antre de Sokolov, d'ordinaire bien protégé par une porte blindée.
¿ condition aussi que toute la famille quitte Moscou dès que les manuscrits seraient sortis de la
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