Les Mystères de Jérusalem
l'horreur que je pressentais jusqu'en mes rêves,
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Dieu et le père Nildtas me -1 pa - rdonnent, commença à
ramper vers nous comme un serpent du désert.
" Au vingtième jour de janvier, monseigneur Daimbert, averti de la science du père Nikitas, le fit venir à lui. Il lui dit: " Moi, Daimbert, je veux désinfecterjérusalern de toutes ses scories hérétiques. Les seigneurs de la Croix l'ont purifiée de ses chairs putrides par la lame et le feu. Fort bien. Mais il reste à en purger l'esprit qui a trop longtemps baigné dans le purin blasphématoire. Comme vous le savez probablement, les juifs ont la manie des choses écrites. On dit qu'ils les entassent dans des caches qui parfois remontent à des siècles et des siècles. Il y eut, hélas, beaucoup dejuifs dans la Ville sainte. On imagine sans peine l'encombrement de cette pestilence spirituelle. Ces sortes de tombeaux d'hermétisme sont certainement dissimulés un peu partout dans Jérusalem, et d'abord sous les cendres de la synagogue. Découvrez-les, reconnaissez ces papiers impies, et br˚lez-les. "
" Le lendemain, à la petite aube, le chevalier du nom de Godefroy de Vich, accompagné de sept de ses pèlerins, vint à nous. Sur l'ordre du patriarche, il venait nous porter aide pour fouiller les décombres de la synagogue. Il nous prit à part et nous dit : " Monseigneur vous recommande le plus grand secret sur la mission qu'il nous a confiée. Il s'est aussi souvenu d'un oubli. E pense que lesjuifs peuvent avoir caché de l'or sous leur synagogue. C'est dans leurs manières, il paraît. Si nous en déterrons, il faudra lui remettre cet or pour le bien de sa charge. Il se peut aussi que le père Nikitas trouve, dans les papiers que nous extirperons de la synagogue, l'indication d'autres caches. C'est aussi dans leurs manières.
Nous devrons aller les fouiller pareillement... "
" Cinqjours durant, on déblaya en vain les ruines de la synagogue. La cendre nous arrivait jusqu'à mi-cuisse. Elle était faite surtout des os des Juifs qui y avaient péri. Parfois, on exhumait un cr‚ne avec la bouche ouverte. J'avais grand mal, les voyant, à ne pas entendre les cris qui avaient été poussés entre ces dents qui maintenant tombaient dès qu'on les effleurait.
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flammes. Au soir, il y avait partout des rivières de sang. Parfois si épaisses, comme dans les escaliers autour du parvis du Temple de Salomon, qu'elles ruisselaient jusqu'aux genoux. On glissait et tombait de marche en marche. Les cadavres mutilés y étaient entraînés, des mains et des bras y flottaient, allant s'unir à des corps auxquels ils n'avaient point appartenu. Ils s'entassaient en monceaux plus hauts que les portes des maisons. Dans la nuit, l'odeur du sang devint suffocante. Il était inipossible de dorn-àr ou de manger. Le vertige vous prenait comme au bord d'un abîme. Les pèlerins vidaient et pillaient les maisons à la lueur des flambeaux.
" Lorsque, les jours suivants, on sortit les morts de la ville pour en faire des b˚chers sur la route de Bethléem, ils furent aussi hauts que des maisons et on en compta quarante-deux- Mais personne ne sait le nombre de ces morts, si ce n'est Dieu, et Dieu seul.
" Depuis ce jour terrible, je me réveille chaque nuit, étouffé par l'odeur du sang ou visité par les cris desjuifs carbonisés. quelquefois même, je vois dans mon sommeil un irifidèle Tai veut m'embrasser en riant alors que ses bras sont tranchés aux épaules et que ses poumons pendent, tout p‚les, devant lui!
"J'ai confié ma peur de ces nuits au père Nikitas. E a souri et, de sa voix si douce, il m'a dit: " Mon cher fils, le Tout-Puissant habite nos nuits comme Il gouverne nos jours. Peut-être prolonge-t-Il en toi la bataille parce qu'Il ne te sent pas assez convaincu de la justesse de Sa colère?
Plie, mon fils, prie et tu sauras pourquoi le sang doit couler. "
"Jérusalem libérée des sarrasins, il y eut grande liesse pour les preux et grand contentement pour les chevaliers qui vidèrent les maisons de leur or.
Elles en possédaient parfois en quantités inoiiies. En décembre arriva l'archevêque de Pise, monseigneur Daimbert, avec mission, de par la volonté
du pape, de devenir notre patriarche. C'est alors que l'horreur que je pressentais jusqu'en mes rêves,
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Dieu et le père Niidtas me pa - rdonnent, commença 1 à
ramper vers nous comme un serpent du désert.
" Au vingtième jour de janvier, monseigneur Daimbert, averti de
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