Les Mystères de Jérusalem
d'hermétisme sont certainement dissimulés un peu partout dans Jérusalem, et d'abord sous les cendres de la synagogue. Découvrez-les, reconnaissez ces papiers impies, et br˚lez-les. "
" Le lendemain, à la petite aube, le chevalier du nom de Godefroy de Vich, accompagné de sept de ses pèlerins, vint à nous. Sur l'ordre du patriarche, il venait nous porter aide pour fouiller les décombres de la synagogue. Il nous prit à part et nous dit : " Monseigneur vous recommande le plus grand secret sur la mission qu'il nous a confiée. Il s'est aussi souvenu d'un oubli. Il pense que lesjuifs peuvent avoir caché de l'or sous leur synagogue. C'est dans leurs manières, il paraît. Si nous en déterrons, il faudra lui remettre cet or pour le bien de sa charge. E se peut aussi que le père Nikitas trouve, dans les papiers que nous extirperons de la synagogue, l'indication d'autres caches. C'est aussi dans leurs manières.
Nous devrons aller les fouiller pareillement... "
" Cinqjours durant, on déblaya en vain les ruines de la synagogue. La cendre nous arrivait jusqu'à mi-cuisse. Elle était faite surtout des os des juifs qui y avaient péri. Parfois, on exhumait un cr‚ne avec la bouche ouverte. J'avais grand mal, les voyant, à ne pas entendre les cris qui avaient été poussés entre ces dents qui maintenant tombaient dès qu'on les effleurait.
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" Au grand énervement du ch-êv-a-'œi'êr--' G-odefroy, les dalles du sol de la synagogue furent relevées une par une, en vain. E se mit à pleuvoir et la poursuite de la fouille, qui paraissait inutile, fut interrompue. Il plut, et même il neigea, pendant deux jours. Le froid humide moisissait les maisons que l'on ne parvenait jamais à suffisamment chauffer. Le bois, tant utilisé pour le siège ou déjà br˚lé, était à nouveau manquant. Trois des pèlerins du chevalier se souvinrent alors qu'il restait deux linteaux de cèdre à demi calcinés dans le mur sud de la synagogue, le seul en partie debout. Ils s'y rendirent à la nuit tombante mais, à cause de l'obscurité
ou de leur précipitation, s'y prirent si maladroitement que le mur s'écroula sur eux, écrasant net, de la tête au ventre, les deux plus ardents à la t‚che. Le troisième eut la chance de n'avoir que les jambes brisées. Au matin, dans le jour revenu, le père Nikitas, voulant se rendre compte par lui-même de l'accident, devina un sac de cuir dans la poussière des décombres. Les juifs avaient ménagé une cache dans le mur, et, sans son éboulement, nous ne l'aurions jamais trouvée.
" Le sac contenait six rouleaux. Deux, trop asséchés par l'‚ge et abîmés dans l'écroulement du mur, s'effritèrent entre les doigts du père Nikitas.
E affirma par là suite, en examinant les fragments, qu'ils portaient, en partie au moins, l'écriture de Babylone. Les quatre autres, couverts de signes hébreux tracés à l'encre noire, étaient longs de trois à cinq pieds.
" ¿ ce point de mon histoire, je dois avouer un premier secret.
" Aussi vite ou lentement que je lisais les rouleaux, étant encore très novice dans ce savoir que le père Nikitas venait de m'enseigner, il me demanda, avec l'insistance de ses sentiments, d'en faire copie. Et je le fis. jour après jour, nuit après nuit, je fis de mon mieux.
" Mais, je le jure devant le Seigneur, qu'Il me foudroie si je mens : tant occupé à calligraphier les lettres
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hébraÔques aussi bien-Ô˚;êlîes Àé'taient dans l'original, je n'ai pas cherché à élucider le sens des phrases. je peux cependant aff=er qu'il y a là la lettre du prophète Jérémie, sans doute une copie de la parole d'IsaÔe. je crois aussi que l'un des rouleaux est celui de la sagesse de l'Ecclésiaste. Le dogme n'encourage pas ces lectures, mais ne les interdit pas.
" Cependant, en rassemblant, comme pour me délasser l'esprit, les débris de l'un des rouleaux plus anciens et presque détruit en entier, une phrase m'est apparue. Deux lignes seulement, fort énigmatiques bien qu'intelligibles : Dans la grotte de Bet ha-MRH le Vieux, dans Le troisième réduit du fond : soixante-cinq lingots d'or. Sainte Mère de Dieu!
" Comme je montrais ma découverte au père Nikitas, il m'indiqua que MM
possède trois sens en languejuive: Mérah, le rebelle, Mareh, le résistant, ou Marah, 1'affl*qé, celui qui souffre. C'est selon l'ensemble du texte.
" Comme j'étais alors occupé à la copie de la lettre du prophète Jérémie, l'idée m'est venue. Si
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