Les Mystères de Jérusalem
confession, nous pouvions raisonnablement supposer qu'il s'agissait de Mizpa. En tout cas, cela valait le coup de tenter notre chance dans cette Mizpa de Jérémie, au nord de Jérusalem. Mais o˘ se trouvaient aujourd'hui ce village et ces grottes ?
En examinant et en comparant les textes et les cartes que nous possédions, je m'étais rendu compte que l'on confondait parfois 149
Mizpa avec Guibéa, celle que l'on désign-'-a-ità 1,'é p-'oque du roi Sa¸l comme la " Guibéa de Dieu ". Or deux autres lieux, plus à
l'est et plus au nord, pouvaient être identifiés pareillement comme étant Guibéa... Si proches du but que pouvait nous le laisser croire le manuscrit du moine, nous n'étions pas au bout de nos peines. Tout au plus avions-nous peut-être une mince avance sur ce Sokolov qui impressionnait tant Tom. ¿ condition qu'il ne dispose pas lui-même d'un autre manuscrit...
Agacé de buter toujours sur le même obstacle, un peu trop réduit à
l'impuissance pour mon go€t et impatient de savoir comment tournerait l'expédition d'Houreqanya, je décidai d'aller me dégourdir les jambes.
J'allai m'installer juste en face de l'hôtel* à la terrasse ensoleillée du b‚timent de l'YMCA, curieuse b‚tisse surplombant la ville de sa haute tour.
Après avoir commandé un café, je déployai le _7ewalem Post. Un titre de une annonçait: ATTENTAT ¿ LA BOMBE : DIX JUIFS BLESS…S PR»S DE LA PORTE DE
DAMAS. Voilà qui expliquait sans doute l'explosion de la nuit. Le second titre annonçait le prochain voyage du Premier ministre israélien à
Washington, o˘ devait être relancé le processus de paix.
Un quart d'heure plus tard, je feuilletais toujours mon journal lorsque le crissement des pieds d'une table me fit lever les yeux. Mon regard balaya machinalement la terrasse et je les vis. Ils ne portaient plus les chemises trop bariolées de la veille, mais c'étaient bien les deux hommes qui étaient entrés dans la boutique de Rab HaÔm et en étaient ressortis en me voyant. Les deux " acheteurs "!
Cette fois ils étaient discrètement vêtus de noir, veston et polo. Assis devant, à ma droite, ils buvaient leur café. L'un d'eux pressait un téléphone portable à son oreille et hochait la tête tout en parlant. Un peu maladroitement, et non sans un léger sentiment de ridicule, je me dissimulai derrière mon journal. M'avaient-ils repéré? Mon visage avait-il même une signification pour eux? Impossible de le savoir. …tait-ce un hasard ou me suivaient-ils?
Après les avoir observés quelques minutes, j'en doutais. De toute évidence ils m'ignoraient, leurs regards ne se tournaient jamais dans ma direction.
je ne sais trop pourquoi, curiosité ou intuition, je décidai alors de profiter de l'aubaine pour renverser
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les rôles et les suivre dès qu'ils quitteraient la terrasse de l'YMCA.
La veille, je n'avais pas parlé à Tom du professeur Calimani. Hopkins avait déjà eu suffisamment à faire avec la belle Orit! Pourtant, plus je repensais à l'Italien, plus il m'intriguait. Et plus je doutais que notre rencontre de la veille ait été tout à fait fortuite. que signifiaient ces menaces que l'Italien avait fait planer sur la tête de Rab HaÔm - ou sur la mienne ? Un simple constat, un souci amical ou la mise en garde à peine voilée d'un homme qui manipulait les deux " acheteurs " - ceux-ci avaient bien trop la tête d'hommes de main pour décider quoi que ce soit par euxmêmes? Calimanî était-il un bon ou un méchant? je ne savais trop! Mais avant d'aiguiser l'inquiétude de Tom, toujours prêt à voir des sbires de Sokolov dans les ombres de Jérusalem, je voulais en découvrir plus sur ce bizarre personnage. L'idée m'était venue d'aller questionner Rab HaÔrn à
son sujet. Cependant, mon respect du temps des autres, et tout particulièrement de celui du vieux libraire, m'avait retenu. Nous avions rendez-vous dans l'après-midi, et mes questions, me semblait-il, pourraient attendre jusque-là. Une erreur...
L'homme qui téléphonait resta encore quelques minutes en communication. Il parlait peu mais écoutait, toujours en hochant la tête. Son compagnon semblait perdu dans la contemplation du court de tennis qui bordait la terrasse sur la droite. Finalement, le premier rengaina son portable, ils échangèrent trois phrases et se levèrent.
je lançai quelques pièces à côté de ma tasse vide et arrivai à l'extrémité
de la terrasse pour les voir se diriger vers une 131ffl
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