Les Mystères de Jérusalem
doucement la chose à lui; c'était souple, friable, dur et lourd tout à la fois. Il n'avait plus de souffle mais le marteau d'une cloche dans la poitrine. «a avait la forme d'un sac. D'une bourse de peau. Et, dedans, une forme longue...
- je l'ai! hurla-t-il. je l'ai trouvé! je l'ai trouvé!
17
L'or du Temple
Calimani n'avait pas perdu de temps. Le concierge de l'hôtel lui avait trouvé une chambre au premier étage, donnant sur le balcon mais quatre numéros plus loin que celle de Tom. Il était parti en taxi effectuer son déménagement et j'en avais profité pour prendre un peu de repos; le repas, le vin, l'émotion et la chaleur aidant, je m'étais assoupi.
je fus réveillé en sursaut par le téléphone et crus qu'il s'agissait de Tom. Mais la voix de Calimani claironna :
- Voilà, c'est fait. je voudrais vous montrer quelque chose... Vous avez deux minutes ?
Ce n'était qu'à peine une question! Bien s˚r, j'avais plus que deux minutes, et tant mieux, d'ailleurs, parce que je doutais que le professeur f˚t capable d'exposer quoi que ce soit, objets, faits ou idées, en un délai si bref!
Il était dix-huit heures passées. L'absence de nouvelles de Hopkins et d'Orit commençait à me préoccuper sérieusement. En attendant Ca‚mani, je téléphonai à la réception de l'hôtel pour m'assurer qu'il n'y avait pas de message; il n'y en avait pas. je téléphonai ensuite au bureau du New Tork 7-imes, o˘ l'on me répondit que miss Carmel était absente pour la journée... je n'avais pas son numéro personnel. J'aurais pu le trouver, mais une pudeur que je ne cherchai pas à élucider me retint. Puis Calimani apparut sur mon balcon. Sans son chapeau, vêtu d'un nouveau costume, d'un brun soutenu celui-ci, et d'une chemise Lacoste beige. C'était, je suppose, sa tenue " décontractée ".
192
- Pratiques, ces murette s - Flt -7*j
-à montrant: les balcons derrière lui... Encore que! je suis un peu trop loin pour passer ainsi devant des chambres qui me séparent de vous. On risque de me prendre pour un voleur. Ce qui signifie aussi que la sécurité
de ce balcon n'est guère assurée. Y avez-vous pensé ?
Il embaumait l'eau de Cologne.
- J'avoue que non.
- Hum... On verra bien! Regardez!
Il me tendit un petit in-folio à la couverture de vieux cuir craquelé, brun sombre et constellée de taches noires comme si elle avait été br˚lée. je savais cependant que ce n'étaient que les marques laissées par des nuits et des nuits de lecture à la lumière des lampes à huile. Parfois celles-ci grésillaient et lançaient des éclats, tatouant ainsi la peau des reliures.
Les pages pourtant restaient lisibles, même si elles avaient d˚ supporter l'humidité. je lus le titre : _7oumal de voyage de _7ean de Mandébille.
- Un visiteur &Jérusalem vers 1350, commenta Calimani en me reprenant l'ouvrage des mains.je l'ai déniché la semaine dernière en fouinant dans la boutique d'un marchand syriaque de la Vieille Ville. Il y a deux ou trois passages qui pourraient vous intéresser.
Sans façon, il s'assit à la place qu'il avait choisie au déjeuner et commença à feuilleter le lii;re pour retrouver les pages qu'il voulait me lire. Il ne me resta plus qu'à m'asseoir moi aussi.
- Voilà! …coutez ça : De Bethléem à _7érusalem, il n*y a que deux liws. Sur ce chemin de_7érusakin, à une &int-lieim de Bethléem, ily a une église à l'endroit même o˘ les anges annoncèrent la naissance de iYotre Se*gneur aux bergers... Puis c'est_7érusaien la Sainte Cité, sise entre deux
montagnes. Elk n'a ni riv w*'e ni source, mais l'eauy est amenée par conduits
depuis Hébron.
Il s'arrêta pour agiter la main gauche, très professoral
- Dès la plus haute Antiquité, Jérusalem dut affronter le problème de l'eau. Les citernes de la ville étaient insuffisantes. Insuffisante, aussi, la source de Guihon. Les fouilles ont permis de retrouver trois aqueducs, dont l'un longeait la route dejérusalern à Bethléem... Mais vous le savez, je suppose.
je hochai la tête.je le savais, pourtant peu m'importait. J'aime toujours entendre ces récits anciens de voyageurs. En laissant 193
flotter mon regard, il me semble chaque -f-0-is qu'un paysage vient à moi, ni tout à fait exact ni mensonger. Un peu comme ces peintures descriptives très anciennes dont la maladresse, alliée au souci du détail, nous impose finalement la représentation que nous avons des temps révolus et o˘ se projette, sans vrais
Weitere Kostenlose Bücher