Les Mystères de Jérusalem
regardèrent autour d'eux et furent pris d'un fou rire.
- J'ai cru que je tombais en enfer, hoqueta Orit entre deux rires nerveux.
J'ai cru que c'était fuii!
Toujours secouée par le rire, elle s'appuyait sur la poitrine de Tom, dont le regard se troublait. Elle tendit la main et lui nettoya le front et les cheveux dans un geste qui tenait autant de la caresse que de l'efficacité.
- je crois qu'on peut se tutoyer, maintenant, non?
- Euh...
- Tu crois qu'on est dans un tombeau ?
- Aucune idée.
- J'ai perdu mes peignes, murmura-t-elle en ramassant ses cheveux sur son cou et sur sa poitrine.
Tom la contempla, et son sourire s'élargit. Ce fut plus fort que lui, les mots sortirent tout seuls de sa bouche.
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- Le diable le conduisit alors à Ifiwakm. R le plaça sur le fat-te du TemPle et lui dit : Si tu es lefils & Di--ujetM-toi d'ici en bas; car il est écrit : Il donnera pour toi ordre à ses anges de te garder, et encore : ils te porteront sur kUrS mains pour téviter de heurter du pied quelque pierre. _7ésus lui répondit : il est dit : tu ne mettras pas à l'épreuve le Se*neur ton Dieu.
- qu'est-ce que tu racontes?
Orit eut un mouvement de recul et se détacha du ventre de Tom.
- Saint Luc! Un passage qu'aimait beaucoup mon grandpère, marmonna Tom. je crois que ça lui plairait assez de me voir dans cette situation.
Orit s'était assombrie, déçue ou vexée.
- C'est moi, le diable?
- Mais non, quelle idée!
- quelle idée aussi de penser à saint-je-sais-pas-quoi quand on vient de tomber dans un trou!
Elle s'appuya sur un genou et glissa sur le côté. Tom s'assit et se massa le genou droit.
- L'" ange " s'est fait mal? dernanda-t-elle, ironique mais attentive.
- Ce n'est rien.
Il secoua la tête et se remit à rire.
- quand j'étais gosse, je rêvais de vivre un moment pareil 1
Du rebord de la fosse ruissela encore une coulée de terre sableuse.
- Il va quand même falloir sortir d'ici, déclara Orit en se protégeant.
- Oui, les cordes vont finir par être utiles, dit Tom en se redressant.
- Dommage qu'elles soient dans le 4 X 4!
- En montant sur mes épaules vous... tu pourras atteindre le rebord et aller les chercher. Ensuite, c'est promis, je ne m'en séparerai plus!
Il examina plus attentivement les murs autour d'eux. En écartant les bras, il n'était pas loin d'atteindre le diamètre de la fosse. L'un des murs formait un demi-cercle, mais l'autre était parfi‚itement droit. Les pierres en étaient ajustées avec soin, à l'aide d'un minimum de mortier. Elles étaient étrangement fraîches au contact, presque humides. Tom grimaça, 187
- Si les lingots d'or sont ici, cela veut diî* -qu'à miont mainte nant sous la terre...
Il s'interrompit et fit un brusque saut en arrière, se cognant à Orit.
- Merde, ça recommence!
¿ ses pieds, effectivement, la terre recommençait à se creuser et à fuir, doucement cette fois. Contre le mur plat, elle formait peu à peu un entonnoir d'une cinquantaine de centimètres. ¿ chaque seconde, l'entonnoir s'agrandissait.
- Vite! s'écria Tom en repoussant Orit à l'opposé. Sortez d'ici avant qu'on ne soit plus capables d'atteindre le haut du mur!
- On se dépêche, mais tu me tutoies! marmonna Orit en lui prenant les épaules.
Tom sourit à peine. Il lui attrapa la taille puis les cuisses pour la faire passer sur ses épaules. En d'autres circonstances, il aurait beaucoup apprécié le contact de son corps chaud et ferme. Lorsqu'elle posa enfin les pieds sur ses épaules, il commença à vaciller et à s'enfoncer dans la terre trop meuble.
- Vite, grogna-t-il, en se stabilisant des mains et des épaules contre le mur.
- je fais ce que je peux, lança Orit, mais...
Une coulée de poussière leur tomba dessus alors qu'elle cherchait une prise sur le rebord de la fosse. Tom ferma les yeux, gronimelant, puis cracha la terre qu'il venait d'avaler.
- «a glisse partout, r‚la Orit. je n'arrive pas à m'accrocher à quoi que ce soit!
Tom saisit les chaussures d'Orit, paumes sous les semelles, et poussa aussi fort qu'il le put.
- Hé!
E s'enfonça dans la terre jusqu'au mollet, sentit quelque chose de résistant sous lui et poussa encore.
- «a y est! cria Orit. «a y est...
Basculant le torse en avant, en rampant, elle atteignit l'autre 3tèle au pied de laquelle ils creusaient tout à l'heure. D'une main clle s'y agrippa et se tracta suffisamment pour remonter une jambe sous elle et prendre appui.
- «a y est!
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