Les Mystères de Jérusalem

quelle que soit leur- origine, sont des Parisiens!
    Le rabbin Steinsaltz sourit.
    - Jérusalem est née d'une source, dit-il, l'oeil pétillant, avant d'ajouter : C'est le roi …zéchias, en 727 avant cette ère, qui fit percer un canal depuis la source de Guihon, au-dessus de laquelle s'était forgé le bourg, jusqu'au bassin de S¸oé, à l'intélieur de la cité. Cinq cent trente-trois mètres de long : pour l'époque, un exploit! Deux équipes d'ouvriers, chacune à une extrémité, ont travaillé sous terre pour se rencontrer à
    michemin. Le saviez-vous ? Une inscription en hébreu gravée dans le roc raconte...
    Il se leva à nouveau, fit quelques pas dans la pièce, ferma les yeux pour mieux se concentrer et me cita de mémoire le texte de cette inscription :
    - Voici Phistoire du percement. Les ouvriers ont commencé leur travail par les deux bouts. quand quelques coudées les séparaient encore, ils s'entendaient travailler des deux côtés. Lejour o˘ le creusementfut achevé, les ouvriers abattirent la paroi qui les séparait. Alors les eaux coulèrent de la source à la piscine, sur mille deux cents coudées.
    J'allais répondre lorsque l'épouse du rabbin apparut pour m'annoncer que quelqu'un me demandait au téléphone. En me levant, je m'excusai auprès du rabbin.
    - Pardonnez-moi, car je me suis permis de laisser votre numéro à l'hôtel pour le cas o˘ l'on aurait eu besoin de me joindre de manière un peu...
    - Précipitée ?
    Le regard du rabbin Steinsaltz pétilla. Son sourire s'agrandit et il ajouta :
    - Eh bien, vous avez une vie très active en ce moment... Allez, allez, je vous en prie!
    je m'attendais à entendre la voix de Tom ou d'Orit, à la rigueur celle de Cahmani. Ce fut une voix masculine inconnue qui répondit à mon salut lorsque je saisis le combiné.
    - Monsieur Halter? Marek Halter?
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    Oui... qui êtes-vous?
    - Arié Doron. Mon nom ne vous dira rien, mais j'aimerais vous rencontrer très vite. ¿ l'hôpital Bikur Holim.
    - Rab HaÔm! fis-je, sentant mon coeur se serrer.
    - je suis désolé de vous l'apprendre si brutalement: il est mort il y a deux heures ... J'aimerais vous parler, c'est très important...
    - Mais qui êtes-vous? insistai-je.
    - Disons... De la police. je vous expliquerai. Nous vous attendons. je pourrais vous envoyer une voiture, mais ce sera plus discret si vous venez en taxi.
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    Ni vu ni connu
    Il était un peu plus de onze heures et la pluie fine cessait à peine surjérusalem lorsqu'une BNM blanche, immatriculée à Tel-Aviv, pénétra sur le parking privé du King David. Le conducteur, vingt-cinq ans au plus, blond, un anneau à l'oreille droite, portait une chemise hawaÔenne sur un pantalon à carreaux. A côté de lui, un homme ‚gé, en costume gris, la chemise blanche ouverte sur un cou très maigre, tenait un portedocuments en cuir sur les genoux.
    Le gardien du parking, dont la casquette à galon était enveloppée d'une poche de protection en plastique transparent, leur indiqua une place. Mais le parking était à moitié vide et le conducteur de la BMW alla se garer juste en face de la sortie. Le gardien haussa les épaules et revint vers la guérite de deux mètres carrés qui lui servait de bureau à l'arrière de l'hôtel.
    Les deux hommes descendirent de la BMW. L'homme au costume, dont le visage fin et osseux était en partie dissimulé par une chevelure juvénile, à peine grisonnante, boitait et s'aidait d'une canne de jonc. Comme le plus jeune semblait vouloir le suivre vers l'hôtel, sans un mot, d'un mouvement sec de sa canne, il lui indiqua l'entrée du parking. Le garçon fit une moue d'indifférence et, d'un pas nonchalant, se dirigea vers la barrière du parking, ouverte la plupart du temps. Il s'immobilisa quelques pas plus loin et tira un paquet de Winston de la poche de sa chemise. Machinalement, il plaqua une cigarette entre ses lèvres. Le regard plein d'ennui, expirant de
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    lentes volutes de fumée, - il se mit à contempler J'avenue HaMe lekh David.
    L'homme au costume gris pénétra dans l'hôtel en passant par l'entrée du sous-sol. Son boitillement, ou peut-être le balancement délicat de sa canne, lui conférait une élégance aristocratique. Lorsqu'il parvint à la hauteur de la salle des coffres, il manqua heurter une très belle jeune femme à la chevelure blonde et courte, au visage large et aux lèvres soulignées d'un rouge presque noir. Avec un sourire charmeur qui plissa son visage émacié, il