Les Mythologies
légendes mythologiques, a fait des Walkyries de belles cavalières chargées par Odin de conduire l'âme des guerriers valeureux au Walhalla. En ce sens, les Walkyries ressemblent étonnamment à la déesse celte Epona qui, chevauchant sa monture, guide les âmes vers l'Autre monde. De fait, comme Epona, les Walkyries sont sans doute des divinités anciennes reléguées au rang de déesses mineures. Issues de la famille des Vanes, les anciennes divinités scandinaves, elles font partie de la « petite mythologie », ne devant leur survivance qu'à la fonction 117
que leur attribue Odin. Mais elles ne sont pas uniquement au service du chef des Ases et gardent un contact réel avec leur ancienne famille à travers Freyja. En effet, cette dernière possède de multiples attributs parmi lesquels la guerre. Et c'est en tant que déesse de la guerre qu'elle participe à la récupération de certaines âmes que conduisent à elles les Walkyries. En fait, Freyja paraît être de la même engeance que les cavalières des champs de bataille : ces dernières montent des chevaux et le culte de Freyja est souvent associé à un culte du cheval. Autre point commun, et non des moindres, les Walkyries sont des géantes, comme les Vanes et donc comme Freyja. D'ailleurs, elles n'ont pas toujours l'apparence de belles cavalières. D'autres épisodes mythologiques les décrivent comme des géantes chevauchant des loups, répandant le sang et dévorant les guerriers. On dit également qu'elles peuplaient les rêves et annonçaient ainsi de grands massacres sur les champs de bataille. On raconte également qu'elles se délectaient des cadavres en compagnie des corbeaux. Pas grand-chose à voir avec Freyja, déesse de la fécondité - entre autres. Mais les Walkyries ont un double visage, à moins qu'il n'y ait différentes catégories de Walkyries. Ainsi, elles sont parfois considérées comme les protectrices de la famille : à elles incombent le choix d'un nom, l'attribution d'une épée , elles ont en charge la protection d'un guerrier et, s'il meurt, reprennent leur rôle de psychopompe, le guidant au seuil de la mort. Déesses des combats et de la mort, les Walkyries apparaissent donc, malgré certains attributs antinomiques, comme les soeurs nordiques d'Epona.
Voir : Géants, Epona, Freyja, Brigit
4 Yggdrasil
Frêne cosmique dont les branches surplombaient les neuf mondes et s'élevaient jusqu'aux deux, jotunheim était le monde des géants de la glace ; Asgard celui des dieux Ases ; Vanheim le pays des Vanes ; Alfheim celui des elfes blonds ; Svartalfheim le pays des elfes bruns ; Midgard celui des hommes ; Nidavellir la terre des nains ; Hel le royaume des morts indignes et Niflheim le pays froid sous les racines d'Yggdrasil. 4 Ymir
Géant sorti de la glace du gouffre béant à l'origine du monde, Ymir fut la première créature vivante. Cet être mauvais fut le père et la mère de tous les géants de la glace. Il fut tué par Odin, Vé et Vili qui se servirent de son cadavre pour façonner le monde : sa chair devint la terre, ses os les montagnes, ses mâchoires et ses dents se transformèrent en rochers et en pierres, son sang remplit les rivières, les lacs et la mer et son crâne devint le ciel, qui était soutenu par quatre nains.
Voir : Geb, Gaïa
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PARTIE IV
LA MYTHOLOGIE
CELTE
Bien qu'il se limite actuellement à la Bretagne, à la Grande-Bretagne, à l'Irlande, à la Galice et à l'île de Man, le monde celtique était beaucoup plus étendu au début de notre ère et recouvrait aussi la Gaule, la Belgique et une grande partie de l'Allemagne et de l'Espagne. Après l'adoption du christianisme comme religion officielle de Rome, les cultes et les mythologies celtiques commencèrent à décliner.
Au v* siècle, seul le Pays de Galles et l'Irlande conservaient encore le souvenir de la culture et des légendes celtes. Au Pays de Galles, où on se méfiait des écrits, le souvenir était entretenu dans les mémoires mais, en Irlande, les premiers moines missionnaires s'astreignirent, dès cette époque, à coucher sur le papier un nombre étonnant de légendes et de mythes. Cet effort de conservation, unique dans le monde celte, explique que l'on assimile aisément la « celtitude » à la mythologie irlandaise. Cet aspect réducteur n'est pourtant qu'une apparence. En effet, si les légendes et certains cycles mythologiques sont incontestablement de sources typiquement irlandaises, la religion était la même
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