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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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Charles le Grand et le Juste, égal des plus glorieux et prestigieux

    empereurs " et à qui il souhaita une longue et prospère existence.
    -
    Je vous sais gré, très puissants seigneurs, dit-il, d'avoir accepté de me recevoir. C'est pour moi une joie d'autant plus grande que je sais de quelle manière équitable et généreuse vous en avez usé naguère avec
    …léazar1, lors de cette ambassade que vous avez conduite à un plein succès en l'empire des Abbassides malgré les traverses que vous opposaient des esprits diaboliques. Le commandant de l'…toile des mers, ( Cf. Le Sabre du calife, 10/18, n∞ 2766.)
    qui doit revenir bientôt d'Alexandrie, sera heureux de vous renouveler l'expression de sa gratitude si vous daignez l'accueillir.
    Erwin dut apaiser d'un coup d'úil Childebrand, assis à son côté, que ces préliminaires commençaient à irriter. Il se leva pour ouvrir, avec précaution, le manuscrit que Baruch avait offert et qui avait été posé sur un pupitre. Il en lut, à voix basse, un ou deux ver≠sets, puis il se tourna vers le gaon.
    -
    Ce manuscrit sera sans nul doute d'un grand
    secours, souligna-t-il, pour nous permettre de mieux pénétrer encore le sens et la portée de cet écrit sacré.
    quant à …léazar, homme droit et vaillant, il a mérité
    notre estime par l'aide qu'il a apportée à notre mission et le sang-froid dont il a fait preuve en toute occasion.
    S'il revient à temps, veuille lui indiquer que sa visite nous sera agréable.
    Le Saxon reprit sa place et jeta sur Baruch un regard soucieux.
    -
    Cependant, poursuivit-il, nous aurions certaine≠
    ment préféré, le comte Childebrand et moi-même, arri≠
    ver en ce pays en des temps moins agités. Trois meurtres semblent y avoir suscité une émotion qui fait remonter au jour, et de façon bien inutile, des querelles anciennes, n'est-il pas vrai?
    Tu as exprimé avec la plus grande justesse, sei≠
    gneur, ce que nous ressentons. Ma communauté, comme tous ceux qui craignent Dieu, n'aime ni les soupçons, ni les querelles, ni les troubles. Elle ne désire qu'ordre, paix et justice. Elle se place donc tout entière à votre disposition, non seulement par devoir, mais aussi et surtout avec le zèle que lui inspire sa reconnaissance envers l'incomparable souverain qui nous gouverne et protège !
    Fort bien, mais encore ?
    Le meurtre de Laure, fille de Catulle, n'a pu manquer d'attirer votre attention sur les péripéties qui ont affecté la famille de ce banquier et celle de Geroul.
    En effet.
    Les habitants d'Agde en ont suivi le déroule≠
    ment avec navrement. Ils ont pu observer qu'après le meurtre de Laure Amalbert avait quitté précipitamment la villa qui pourtant lui servait de base pour un trafic clandestin d'esclaves, n'y laissant personne. Les nôtres, à qui il a causé tant de tort, se sont mis à sa recherche.
    Baruch joignit les mains.
    Je puis t'annoncer qu'ils viennent de retrouver sa trace ! A Lunas, localité située non loin de l'Orb, je crois, sur la haute vallée de cette rivière, à une quin≠
    zaine de lieues d'ici, en passant par Béziers et Béda-rieux. C'est là qu'habité sa mère. Son père, Leuthard, est mort il y a deux ans.
    Et son fils?
    Selon les renseignements que les miens ont
    recueillis, il l'avait emmené avec lui. Cela dit, nous ne savons pas si Amalbert est resté à Lunas ou s'il a pour≠
    suivi son chemin avec sa bande, s'il a laissé le nourris≠
    son à sa mère ou s'il l'a gardé.
    Voilà en tout cas de quoi faire avancer les
    recherches, apprécia Childebrand. Nous allons donner sans tarder à ces renseignements la suite qui convient.
    Possèdes-tu encore quelques indications qui pourraient les faciliter?
    -
    Pas pour l'heure, seigneur.
    Le Nibelung se leva.
    -
    Ne manque pas, souligna-t-il, de porter à notre connaissance tout ce que tu viendrais à apprendre sur les raisons, circonstances et auteurs de ces forfaits.
    Ainsi ferai-je, répondit le gaon en s'inclinant.
    Dis bien aux tiens, ajouta le Saxon, que nous représentons ici le tout-puissant empereur et que nous sommes les gardiens impartiaux et inflexibles de l'ordre et de l'équité!
    quand Baruch et ses aides eurent quitté la salle de réception, Childebrand se tourna vers son ami et lui glissa :
    Il me semble que cet excellent homme ne nous a pas dit tout ce qu'il savait.
    Sans doute, plaça le Saxon, veut-il conserver une poire pour la soif.
    S'il subsistait une chance de trouver Amalbert à Lunas, il fallait

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