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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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machination criminelle !
    Le Saxon secoua la tête, pensif.
    -
    Il se peut, concéda-t-il.
    Au moment o˘ Erwin allait quitter la salle, Childe≠brand le retint d'un geste de la main.
    -
    Un instant si tu veux bien, lui dit-il. Un détail, plus qu'un détail en vérité, m'est revenu tout à coup en mémoire : si mes souvenirs sont exacts, Lucien a bien affirmé que son père, et peut-être aussi son frère, avaient été informés de tout ce qui concernait la nais≠
    sance de Laetitia avant le mariage.
    Je crois aussi me le rappeler.
    Or, Octavien vient de nous jurer ses grands
    dieux, et Fabian également, qu'ils étaient au courant depuis quelques semaines seulement et avaient été
    informés par Laetitia elle-même !
    Le comte hocha la tête.
    S'il en était bien ainsi, souligna-t-il, on pourrait douter qu'ils aient été les complices des canailleries de Foucaud, mais comment ne pas penser à une conni≠
    vence honteuse si Octavien et Fabian ont décidé ce mariage en connaissance de cause!
    Comment en effet? ponctua le Saxon. Cela dit, faut-il accorder foi aux révélations sulfureuses de Lucien, animé par une envie et une cupidité qu'il ne prend même pas la peine de dissimuler?
    J'avais imaginé que ma parenté avec Geroul et Harbald me permettrait d'obtenir d'eux plus aisément les renseignements qu'exigent nos investigations, déclara Doremus en commençant le compte rendu des entretiens qu'il avait eus successivement avec ses deux cousins. Il n'en a rien été, au contraire ! A vrai dire, je ne m'attendais pas de leur part à une telle attitude, faite de dissimulations, de mauvaise foi et même de men≠
    songes, qui ont fini, je l'avoue, par me faire sortir de mes gonds.
    J'aurais aimé voir notre Doremus hors de ses
    gonds, plaça le Goupil.
    J'ai d˚ rappeler à mon cousin Geroul, et sans aménité, vous pouvez me croire, que, lors de la pre≠
    mière entrevue que j'avais eue avec lui, immédiate≠
    ment après le meurtre de sa bru, pressé de questions il m'avait certes avoué qu'elle avait quitté son fils deux années auparavant. Mais quand je lui avais demandé
    " pour aller vivre o˘ ", il avait prétendu n'avoir à ce sujet aucun renseignement s˚r ! Avec qui ? " Un cer≠
    tain Amalbert. " Bref, il n'en savait guère plus. Je lui ai fait remarquer qu'Aurélia, en tentant une démarche de réconciliation auprès de lui, au nom de son amie Laure, n'avait pu manquer de le renseigner, y compris quant à l'existence d'un petit-fils, né des úuvres de cet Amalbert.
    Ce jour-là pourtant il ne m'en avait pas tou≠ché mot. Ni ce jour-là ni plus tard, d'ailleurs !
    Mêmes réponses évasives concernant les raisons qui avaient poussé Laure à quitter son fils? demanda Childebrand.
    Pas un mot non plus ! Pouvait-il les ignorer cependant ? En aucune façon ! Il aurait fallu pour cela qu'il f˚t aveugle, sourd et stupide, car Laure n'en avait pas fait mystère ! " quant aux penchants si particuliers de ton fils, lui ai-je dit, ils étaient si connus que son mariage en a étonné plus d'un. Voilà donc, entre autres, des faits que tu as sciemment passés sous silence et qui sont pourtant de la première importance pour l'enquête que conduit la mission impériale. " II a commencé par se récrier, par se déclarer indigné : mes accusations étaient abominables, le fruit d'un esprit tortueux. Puis sont venus des faux-fuyants, des argu≠
    ties, bref, une telle mauvaise foi que je n'ai pu maîtri≠
    ser ma colère.
    Je suppose qu'avec Harbald la discussion n'a
    pas été moins ‚pre, ni moins pénible, dit Childebrand.
    En effet, mais différemment. Il n'est pas facile de jeter à la face d'un parent des accusations concer≠
    nant ses múurs, d'autant qu'il peut s'agir de calom≠
    nies. J'ai sans doute manqué, en la circonstance, de la rudesse indispensable.
    Sans aller jusqu'à des mises en cause délicates, tu pouvais l'interroger sur la faillite de son union et la fuite de son épouse, sur les reproches infamants qu'elle lui avait adressés publiquement, sur la naissance adul≠
    térine d'un fils, plaça Erwin.
    Je n'y ai pas manqué, seigneur, sans autre résul≠
    tat qu'un acte d'accusation mettant Laure plus bas que terre : il la décrivit comme une orgueilleuse unique≠ment occupée d'elle-même, comme une femme aca≠ri‚tre, colérique, injuste et tyrannique avec les domes≠tiques, malfaisante avec tous, et peut-être, en définitive, démente.
    Il avait tout tenté, lui Harbald,

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