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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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gardes impériaux qui veillaient à l'une des portes surgirent devant eux, glaive en main, leur barrèrent le passage et leur intimèrent l'ordre de regagner leurs places. Fou≠caud ayant esquissé une résistance, deux autres gardes, venus en renfort, les reconduisirent de force jusqu'à leurs sièges.
    Contraints de se rasseoir, l'armateur et
    son épouse firent mine de se désintéresser désormais des débats.
    -
    Je pense, reprit Erwin, que, jusqu'ici, je n'ai rien appris à personne. Mais ce que vous ne savez sans doute pas, c'est que Barnabe, qui ne supportait plus d'être sous la coupe de Foucaud et avait été saisi sur le tard d'un amour paternel pour Laetitia, a tout avoué
    récemment à sa fille. Celle-ci, submergée par la honte et folle de rage, s'est déclarée résolue à faire connaître la vérité. En ne cachant pas cette intention, sans doute a-t-elle signé son arrêt de mort ! Imaginez ce qu'aurait signifié pour Foucaud la divulgation de tels secrets!
    Tout se serait écroulé : sa position et sa fortune, sans parler des graves ennuis qu'aurait suscités l'ouverture inévitable d'une enquête sur les disparitions d'Adela et de la nourrice.
    L'abbé saxon se tourna vers Octavien et Fabian.
    -
    En ce qui vous concerne, il est avéré que vous n'avez connu la vérité sur la naissance de Laetitia qu'au moment o˘ celle-ci vous l'a apprise elle-même.

    Octavien, tu ne risquais donc que de passer pour un père de famille bien peu scrupuleux en ayant accepté
    de faire entrer dans ta famille, ô combien honorable, la fille d'un armateur qui l'était beaucoup moins...
    Octavien leva les yeux au ciel.
    Seigneur, elle était si belle, si bien pourvue de gr‚ces et d'esprit...
    En tout cas, cette mésalliance, par elle-même, n'avait pas de quoi faire de toi un meurtrier! quant à
    ton attitude, Fabian, je me suis étonné et je m'étonne encore que tu aies poursuivi avec Foucaud des rela≠
    tions aussi étroites, alors que, concernant le meurtre de ta femme, tu aurais pu concevoir des soupçons.!
    Moi? s'indigna le fils d'Octavien. Mais jamais le moindre doute ne m'a effleuré l'esprit, sinon, tu penses bien... D'ailleurs comment aurais-je pu songer à mettre en cause Foucaud puisque, en cette fatale journée o˘ Laetitia a été tuée, nous avons vérifié des comptes et mis à
    jour ensemble des registres jusque tard dans la soirée?
    Voilà, précisément, qui pose bien des questions.
    qu'après les révélations que t'avait faites Laetitia, tu sois demeuré si proche de l'armateur, en dépit de ce qui pouvait l'atteindre et, du même coup, porter tort à
    toi-même, il y a là, tu l'avoueras, de quoi surprendre!
    quant à cette journée que vous auriez passée ensemble, ton témoignage et celui de Foucaud, les≠
    quels tendent à vous innocenter réciproquement, peuvent être facilement contestés.
    Serait-ce une accusation?
    Pour l'heure une constatation.
    qui oublie de faire entrer en ligne de compte le témoignage du majordome de mon père, venu, en peine nuit, nous avertir de la disparition de mon épouse.
    Je me garderai bien de l'oublier !
    Le Saxon, cessant alors de s'adresser à Fabian, posa son regard sur Catulle, sur Geroul et enfin sur Harbald, en indiquant qu'il lui fallait maintenant en venir à l'assassinat de Laure, " non moins abominable et mys≠térieux que celui de Laetitia ". Puis il se tourna vers Amalbert qui était assis juste en face de lui.
    En cette cité, beaucoup te considèrent comme un coupable tout désigné. Il est vrai que la manière dont tu gères tes affaires et dont tu mènes ton existence ne plaide pas en ta faveur.
    Je me demande bien pourquoi !
    Surtout, poursuivit Erwin imperturbablement, on ne te pardonne pas d'être le fils d'une Sarrasine, qui a été, non pas, comme certaines captives, la concubine esclave d'un vainqueur, mais l'épouse de Leuthard!
    qu'elle ait vécu uniquement dans la discrétion et le labeur, qu'importé! Elle est sarrasine et cela suffit!
    Le Saxon parcourut du regard l'assistance.
    -
    Les conquérants sarrasins ont occupé ce pays, y compris cette cité, pendant quarante années avant d'en être chassés, il y a un demi-siècle. Oserai-je souligner qu'ils ne se sont pas gênés, si je puis dire? que si l'on connaissait dès lors les ancêtres de ceux qui vivent en cette région, on découvrirait sans doute des ascendants inattendus. Mais, encore une fois, qu'importé ! Il s'agit de faire oublier de possibles grands-pères en

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