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Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon

Titel: Les noyés du grau de Narbonne: une enquête d'Erwin le Saxon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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avaient franchi les limites de la cité vers le nord ou vers les étangs. Ils constatèrent que la navi≠gation sur l'Aude demeurait assez intense après la tom≠bée du jour et attirait peu l'attention. …tait-il possible de reconnaître une embarcation à sa forme, à
    sa voilure ou encore à son allure? En général oui, leur fut-il répondu.
    Mais on pouvait aussi modifier l'aspect d'un bateau jusqu'à le rendre méconnaissable. Les pirates et les fraudeurs étaient passés maîtres dans ce genre de "déguisements ".
    Le repas de la mi-journée permit aux missi dominici et à leurs aides d'entendre le compte rendu du déplace≠ment à Leucate de Doremus qui venait de regagner Narbonne.
    -
    Aymeric, indiqua-t-il, s'est déclaré prêt à prendre part à une rencontre qui permettrait, sans nul doute, de faire des progrès décisifs dans la recherche des coupables. quant à Sabine, elle se tient à la dispo≠sition des envoyés de Charles le Grand pour toute t‚che qu'ils voudront bien lui confier.
    Dans l'après-midi, les investigations reprirent, cette fois-ci hors de la ville, sur les rives de l'Aude jusqu'à son débouché dans l'étang de Campignol ainsi que sur les bords des étangs de Bages et de Sigean jusqu'à
    Peyriac. Lors du souper, dans une ambiance morose, chacun dut reconnaître qu'il n'en rapportait à peu près rien, ce qui entraîna cette constatation du Nibelung :
    -
    Nous ne savons même pas si Agnès est séques≠trée en ville, et, dans ce cas, à quel endroit, si elle a été enlevée à bord d'un bateau sur lequel elle serait, peut-
    être, montée volontairement, et, dans ce cas, pour quelle destination. Et je n'ose pas me demander...
    Il n'acheva pas sa phrase et tous, à cet instant, jetèrent à la dérobée un regard vers le Saxon. Celui-ci dit alors, d'une voix qui exprimait une colère froide :
    - Plus horrible est le crime et plus terrible sera son ch‚timent.
    Le lendemain matin le comte Childebrand et l'abbé Erwin reçurent, dès l'aurore, le comte Sturmion et l'archevêque Nebridius, qu'ils avaient tenus au cou≠rant, à plusieurs reprises déjà, de la marche de l'enquête, pour leur préciser ce qu'ils attendaient de la réunion qui allait se tenir dans quelques heures. Le pré≠lat leur fit savoir qu'il était prêt à faire comparaître devant eux l'ex-chanoine Barnabe s'ils l'estimaient nécessaire, ce que les missi ne jugèrent pas utile, pour le moment du moins. quant au comte Sturmion, il confirma que les missi dominici pourraient compter, en toute circonstance, sur le renfort de ses troupes et de lui-même.
    En fin de matinée arrivèrent à l'hôtel ceux qui devaient participer à la concertation générale. Elle fut précédée d'un dîner que les deux missi avaient fait composer à la manière des repas servis traditionnelle≠ment à
    Aix, au palais impérial : p‚té de lièvre, matelote d'anguille, quartiers de cerf et perdrix rôtis, tourtes, fèves au lard et beignets de poireaux, le tout fortement épicé, pommes et fruits secs, fromage de brebis, g‚teaux au miel et à la cannelle, plusieurs sortes de pain. Le vin, coupé, ou aromatisé, ou miellé, était versé en abondance. Le repas terminé, les convives furent invités à se rendre dans la grande salle de réception et à
    prendre place devant une estrade basse. Sur celle-ci avait été disposés une table couverte de registres et, derrière, deux sièges à dossier sur lesquels s'assirent le comte Childebrand et l'abbé Erwin. Le Nibelung, après avoir posé devant lui son épée nue, déploya un parchemin qu'il consulta de temps à autre pour étayer son exposé évoquant les motifs et circonstances qui avaient conduit les missionnaires du souverain à convoquer cette assemblée.
    Je me dois d'abord de vous rappeler que nous
    représentons ici la toute-puissance de l'empereur Charles le Grand, le Juste et le Victorieux, lança-t-il en posant la main droite sur la lame nue de son arme. Ce glaive est au service de la justice et de l'ordre. Ai-je besoin d'évoquer les forfaits qui ont troublé cette pro≠
    vince dont les peuples n'aspirent qu'à jouir en paix des bienfaits de leur labeur? Or, voici qu'à tous les crimes qui ont été perpétrés jusqu'ici s'est ajoutée une provo≠
    cation d'une impudence diabolique : dame Agnès, qui fait partie de notre mission, a disparu ! Elle a été aper≠
    çue pour la dernière fois sur un quai du port de Nar-

    bonne et, depuis, nous avons perdu sa

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