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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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du sud de la France ; une femme aux jambes minces, chaussées de daim et dont les genoux ronds à fossettes se dessinaient sous la soie transparente.
    La jupe est si étroite qu’il faut la remonter pour s’étendre confortablement. Il y a une fourrure par terre, mais quelle sorte de fourrure ? Et que peut savoir un soldat du 27 e blinde en fait de fourrure ! Une femme aurait tout de suite reconnu de l’astrakan noir comme la nuit et bouclé au petit fer de la richesse. Les boutons d’une blouse mince et rose se défont, une poitrine prisonnière est libérée par des mains tendres, bien que dressées au combat ; les seins sourient à des yeux brûlés par les neiges de Russie, troublés de bière et de vodka, mais affamés d’amour, et qui ont longtemps cherché une mère, une amante, une femme comme celle-ci. Elle se libéra doucement.
    – Si je te disais mon rêve… ! murmurai-je.
    Elle alluma une cigarette, en mit une autre
    dans ma bouche et répondit :
    – Je connais ce rêve, mon ami. Tu rêves d’être au loin, ailleurs, sans casernes, sans hurlements, sans fonctionnaires à cachets, sans odeurs de cuir ; tu rêves d’un pays doux, avec des femmes, des vignes, des arbres verts.
    – Oui, c’est bien cela.
    Sur la table, à côté du divan, Il y avait une photo. Un homme racé, âux traits fins, et portant les insignes d’officier d’état-major, mais, dans la vie courante, un avocat. Dans un angle, une main ferme avait écrit : « Tom Horst, 1942 ».
    – Ton mari ?
    Elle prit la photo, la remit soigneusement sur l’étagère, derrière le divan et pressa ses lèvres humides contre les miennes. Je baisai sa tempe battante, laissai glisser mes lèvres sur sa poitrine ferme, mordit la fossette deson menton et attirai en arrière sa tête aux cheveux sombres. Elle gémissait de douleur, de passion, de désir.
    – Sven ! Si seulement nous pouvions réaliser ton rêve !
    Du mur, le portrait sévère d’une femme au haut col de dentelles, nous fixait de ses yeux gris qui n’avaient, sans doute, jamais rêvé mais qui n’avaient sûrement jamais yu de villes en ruines ni d’êtres humains rendus fous par des bombardements aériens.
    Au diable la morale, demain tu seras mort !
    Nos bouches entrouvertes se pressent l’une contre l’autre et nos langues se cherchent dans l’avidité de l’amour ; la danse passionnée tord nos corps tandis que le désir nous brûle. Par terre, gît quelque chose de transparent, un jupon… et elle gît palpitante, demi-nue, encore vêtue pour mon plaisir, car la nudité totale déçoit presque toujours un homme. On désire toujours un dernier vêtement, un ultime bout de tissu à ôter à la femme qu’on aime.
    Alors que je luttai encore contre une agrafe, elle se souleva, pleine d’ardeur, pour m’apporter son aide ; ses mains chaudes et douces et pourtant dures, des mains voluptueuses, se jouaient sur mon dos nu. Au loin des sirènes hurlèrent une nouvelle alerte, mais nous étions absents de la guerre, des bombardements, du monde entier… de tout ce qui n’était pas ce combat vieux comme le monde : la lutte amoureuse entre l’homme et la femme. Serrés l’un contre l’autre, le divan nous paraissait trop étroit. Les heures passaient, nous laissant insatiables, puis un sommeil lourd s’empara de nous et nous tombâmes endormis sur le tapis aux dessins persans.
    Il faisait clair lorsque nous nous sommes réveillés, épuisés mais heureux. C’était une nuit pour de longs souvenirs. Use mit une robe et m’embrassa comme seules embrassent les femmes qui aiment.
    – Reste, Sven. Reste ici ! Personne ne viendra t’y chercher ! – Elle fondit en larmes. – La guerre sera bientôt finie, c’est une folie de retourner là-bas !
    Je me libérai de son étreinte.
    – On ne retrouve pas deux fois des heures pareilles, et d’ailleurs qui te dit que je ne reviendrai pas ? Et puis, tu ne peux oublier celui que tu as en France. Lui aussi reviendra un jour et où enverra-t-on alors un déserteur ? Buchenwald, Torgau, Lengries ?… Non, accuse-moi de lâcheté, mais je ne peux plus !
    – Sven, je me séparerai, mais reste ! Je t’aurai des faux papiers.
    Je secouai la tête et lui donnai, sur une feuille de carnet, mon numéro de secteur postal 123 645. Elle pressa contre sa poitrine ce simple numéro, notre seul lien pour un peu de temps.
    Muette, ayant oublié toute prudence, elle me suivit d’un regard fixe tandis que

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