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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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de plomb, avant d’atterrir à ce que vous appelez l’enfer, coupa Möller.
    – En ce cas, dit Bauer, pensif, j’aime mieux l’enfer des prêtres que celui de Staline !
    – Si tu crois qu’on te demandera ton avis, Rigola Porta. Ou les collègues d’en face t’expédieront d’un coup de nagan, ou bien, s’ils vont moins vite, dans le joli petit froid de l’Oural, à Wœnna Plenny, par exemple, pour te briser les os au bout de quelques années. Ça n’aura d’ailleurs aucune importance. Avec beaucoup de veine, un rocher te tombera sur le coin de la gueule, dès l’arrivée aux mines ; ce sera plus vite fait.
    Alte tapait sur sa pipe : – Si on sort d’ici, ce ne sera pas fini pour ça. Quelle guigne d’être né dans cette Allemagne pourrie, avec cet Adolf qui se croit Napoléon ! Si encore on était sûr que les siens ne craignent rien.
    Stege gloussa à sa manière qui était contagieuse : – Y a qu’une chose de sûre, c’est qu’Adolf a perdu la guerre, mais si on pouvait coller en enfer les nazis rouges avec nos bruns, ce serait encore une fin raisonnable.
    Une estafette interrompit nos palabres : von Barring réclamait Alte de toute urgence.
    – Merde ! dit Porta, moi, soldat de première classe, j’ai l’honneur de vous dire que ça annonce la fin de notre court repos. Le 27 e va encore sentir de pince-monseigneur pour les faisans de l’arrière. Que le diable les prenne !
    Grelottant dans sa mince capote, Alte partit dans la neige vers le quartier de von Barring, tout à l’extrémité du village qui était long d’un kilomètre. La tempête redoublait et courait en hurlant sur la terre saturée de sang. Par un froid de moins 40 0 , lorsque la neige vous fouette au visage, on a l’impression d’être écorché vif. A la guerre, le froid est pire que le manque de sommeil, car on peut très bien tenir toute une semaine lorsqu’on a la chance de dormir une seule fois tout son saoul.
    Porta avait raison : au bout d’une heure, Alte revint nous annoncer que notre compagnie, avec la 8 e et la 3 e , étaient désignées comme troupes de choc, pour frayer un chemin au régiment ; Il fallait, pour rompre l’étau qui nous enserrait, avancer vers Terascha et là, faire sauter une des branches de la pince. L’ennemi était enterré dans de solides tranchées de neige ; Il s’agissait de nettoyer le village, et nuitamment : d’abord parce que nous ne pouvions avoir aucun soutien de l’artillerie, ensuite à cause de la pénurie catastrophique des munitions. Notre seule chance était donc l’attaque brusquée nocturne, qui, on l’espérait, compenserait notre faiblesse devant un ennemi très supérieur en nombre.
    Le lieutenant-colonel Hinka vint nous souhaiter bonne chance et serra les mains des trois jeunes chefs de la compagnie. C’étaient des soldats, déjà aguerris sur lesquels on pouvait compter, non pas les faisans dorés de l’arrière mais des simples soldats portant des insignes d’officier. Quant à nous, le genre de travail qui nous attendait nous connaissait : c’était la seule chose que nous savions faire, mais nous la savions à fond.
    – Je compté sur vous, dit la voix d’Hinka. capitaine : von Barring prend la tête du commando et, pour que la surprise soit complète, Il faut attaquer à l’arme blanche sans tirer un seul coup de feu.
    Nous partîmes l’angoisse au cœur. L’affaire serait dure à régler et, même si nous réussissions, qui de nous en réchapperait ? D’après les renseignements donnés, la couverture ennemie ne devait pas être très importante : – Et puis, chuchota Stege, noüs marchons vers la liberté, c’est une consolation. Car, à rester coincé ici, c’est la route assurée vers la Sibérie !
    Personne ne répondit. Quel sens pouvait bien avoir pour nous, le mot liberté, puisque, des deux côtés, c’était l’oppression et des barbelés d’une hauteur égale ? Chacun de nous empoigna ses armes et sonda du regard la nuit menaçante. De tous côtés, des traces de, balles montraient clairement que lé combat se rétrécissait autour de nous ; encore un peu, nous étions pris. La percée que nous allions tenter était l’effort désespéré pour échapper à la souricière.
    Les ordres passaient de bouche à oreille : – Baïonnette au canon, en avant marche !
    Lentement, la compagnie s’ébranla presque invisible dans les longues chemises de neige. Nous fûmes repérés quelques mètres avant

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