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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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bien demi-solde, comme on dit.
    – Si c’est demi-solde, dit Alte en riant, moi ça fait dix ans que j’attends ! Mais n’aie pas peur, tu n’auras ni pension ni demi-solde après la guerre ; tout au plus, un coup de pied au derrière qui te jettera hors de l’armée ou bien le camp de concentration d’où on t’a tiré gentiment pour te battre pour Adolf.
    – Oui, dit Bauer rêveur, redeviendra-t-on jamais un véritable être humain ?
    – Toi ? Jamais, sria Porta, t’as eu le srâne bien trop farci de nazisme, depuis que tu es au monde. Tandis que moi, c’est autre chose. Je suis extrême-gauche et j’avais une carte du Parti bien avant que tu puisses faire un pet après avoir bouffé des haricots. Des êtres humains, vous autres ? Quelle rigolade ! Vous êtes et vous resterez du bétail. Le mieux c’est de vous souhaiter une balle dans un bon petit combat, bien réglementaire, avant que les vainqueurs ne viennent vous pendre pour avoir fait la guerre d’Adolf !
    – Ah, ferme-la ! balbutia Pluto. Moi, je suis un voleur de Hambourg, mais ça me paraît tout aussi bien que d’être un rouge de Berlin.
    – Bien sûr, sria Petit-Frère, moi aussi je suis dans le genre filou et on en aura besoin après la guerre.
    Pluto se renversa en arrière sur le tas de paille humide, tandis qu’il agitait sous le nez de Porta, ses orteils nus et Crasseux.
    – Vois-tu, Porta, je ne sais pas si tu as tine idée très nette de ce que représente la société. Quand cette guerre aura pris fin, la société sera reconstruite. Bon, qu’est-ce qui se passera ? On foutra à la porte la bande de types qui se prélasse en ce moment dans les fauteuils, et une bande toute neuve, et toute pareille, viendra prendre sa place. On changera les couleurs et les étiquettes ; les lois auront de nouveau numéros, mais dans l’ensemble, ce sera kif kif. Comme Il n’y aura Rien de changé, on continuera à voler légalement et comme ce couillon de Porta.
    – Ah, assez ! sria Porta d’une voix menaçante.
    Petit-Frère demanda sur un ton faussement naïf :
    – Dis-donc Porta, t’aurais pas eu autrefois, des ennuis dans les affaires ambulantes ?
    – Moi ! Non.
    – On dit pourtant qu’au moment où tu étais livreur chez un gargotier de Bornholmstrasse, tu barbotais les denrées que tu apportais en ville ?
    – Bouclez-la une bonne fois ! dit Porta qui reprit tout à coup : – Mais qu’est-ce qui pue comme ça dans le coin ?
    Stege se tordait de rire, en voyant Porta, si comique en haut-de-forme et monocle, humant l’air pendant que Pluto agitait un peu plus ses orteils noirs.
    – Baisse un peu ton nez, fiston, tu trouveras mieux la trace de ces délicieux parfums, chuchota Pluto.
    Porta découvrit alors les orteils de ce dernier : – Quel immonde cochon ! tu ne pourrais pas te laver les pieds ? Il y a une sroûte de Crasse qui date au moins du Caucase. Quelle saloperie !
    Petit-Frère se pencha en avant pour mieux voir les pieds de Pluto.
    – Oui, Ils sont pas mal ! Tu pourrais quand même pas faire une poule avec des pieds pareils !
    – De quoi j’me mêle, répondit Pluto, je ferai comme toi, je garderais mes bottes !
    Alte tirait violemment sur sa pipe : c’était généralement le signe qu’il avait, quelque chose d’important à dire.
    – Oui, les enfants, vous parlez toujours de la fin de la guerre, c’est bien normal. A l’heure actuelle c’est le même sujet de conversation le plus répandu sur la terre. Tout le monde fait des rêves pour quand la guerre sera finie et le soldat du front rêve aussi de rentrer chez lui pour s’empiffrer et dormir.
    – Oui, et puis nous ferons la révolution, dit Porta qui lécha ses babines édentées.
    – Pardon, d’abord et avant tout, faire l’amour, interrompit Petit-Frère rayonnant.
    – T’en as pas eu assez la dernière fois ? demanda le légionnaire.
    – Assez ? moi ? jamais ! Retiens, mon vieux, que dans ce domaine-là, Petit-Frère est increvable.
    – Et bien, je te promets une carte permanente pour tous les bordels marocains que je monterai après la guerre.
    Porta rajusta son monocle et se pencha vers le légionnaire :
    – Dis donc, au fait, ces poules marocaines, elles s’y entendent vraiment ?
    – Écoute, tout ce que je peux te dire, c’est que quand elles veulent s’en donner la peine, elles vous font perdre la boule !
    – Sans blague ! dit Petit-Frère, dans ce cas-là, j’en prends

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