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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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pour 70 ans à la Légion.
    – Taisez-vous, dit Alte fermement.
    – Qu’est-ce que tu voulais nous raconter ? demanda Stege.
    – C’était à propos de notre éternel refrain : « Quand la guerre sera finie ! » D’abord, Il faudra longtemps encore, avant qu’elle soit finie, et Il est bien douteux que les uns ou les autres nous lui présent où l’importance des choses a perdu toute signification ? Nous maudissons les nazis, les communistes, la neige, la gelée, les tempêtes ; nous maudissons les bombardements sur nos cantonnements et rageons de passer Noël ici. Mais, enfants, nous sommes en guerre et Il faut s’en accommoder. Oui, nous n’en réchapperons pas, et je rie crois pas que Sven pourra écrire notre histoire. Le 27 e régiment était gris et inconnu quand la guerre a commencé ; Il se consumera en cendres grises avant la fin. Pensez un instant à tous ceux du 27 e qui ont disparu : c’est un chiffre fantastique ! Et vous avez encore l’illusion de vous en tirer ! Croyez-moi, au point où nous en sommes, attendre pour la visite médicale ou se glisser dans une botte de paille, deviennent des points culminants de la vie. Même nettoyer son fusil peut être un acte agréable, si on le fait avec des mouvements légers, sans penser à ce qu’on fait. Chaque chose a sa beauté dans la nature et il nous faut constamment rechercher cette beauté pour ne pas nous écrouler.
    Il se pencha en avant sur la table et fut pris de sanglots convulsifs. Nous étions médusés par ce discours qui était pour nous quasi incompréhensible.
    – Qu’est-ce qui te prend ? s’écria Porta stupéfait.
    Stege se leva, alla vers Alte en larmes et lui tapota le dos.
    – Allons, mon pauvre vieux ! Encore un coup de bourdon ! Reprends-toi, va, ça finira par s’arranger.
    Alte se redressa lentement, passa ses mains sur son visage et murmura : – Excusez-moi, c’étaient les nerfs. Je ne peux pas arriver à oublier que, chaque nuit, Il tombe des bombes sur Berlin où se trouvent ma femme et mes enfants.
    Puis, Il donna deux violents coups de poing sur la table et hurla : – Je m’en fous ! Bientôt, je me sauverai ! Je les emmerde avec leur guerre et leur Conseil de guerre. Je saurai bien passer à travers ! Je me refuse à Crever en Russie pour les mensonges d’Hitler et de Gœbbels !
    Il se mit de nouveau à sangloter désespérément, puis, peu à peu se calma. Chacun d’entre nous s’enfonça dans ses pensées. Malgré la chaleur du grand poêle dans la hutte, nous avions froid jusqu’au fond de l’âme. Qu’ont-Ils fait de nous qui sommes arrivés à tuer avec plaisir ? De temps à autre, nous buvions goulûment, puis, prostrés, nous suivions d’un regard absent l’un de nous qui enveloppait soigneusement un pied sale, ou un autre qui attrapait ses poux et s’amusait à les faire éclater en les jetant dans la lampe Hindenburg.
    Tantôt nous parlions à voix basse, tantôt nous hurlions de colère, et, armés d’un couteau de tranchée ou d’une mitraillette, nous étions prêts à descendre notre meilleur ami. Mais ces flambées de colère s’éteignaient aussi vite. Dehors, Il faisait nuit et l’on entendait le mugissement des flammes et l’éclatement des obus. A chaque déflagration, Stege, involontairement, rentrait la tête dans les épaules.
    – C’est curieux, dit Pluto, que tu ne puisses pas t’empêcher de faire ce mouvement, chaque fois que ça tire !
    – Y en a qui ne s’y habituent jamais, je suis de ceux-là ! Peux-tu t’habituer, toi, à l’idée que tu recevras un jour une balle dans la tête ?
    – Ça va, mon vieux, dit Pluto, qui tira de sa les gars, cet objet charmant que j’ai reçu dans la patte, quand j’étais en France. Un jour, confortablement couché, j’étais bien décide à ne pas bouger, mais une violente envie de pisser m’obligea à me lever. Au même moment, je reçus cette balle dans la jambe. Quelques secondes plus tôt, je la prenais en plein dans les yeux. J’avoue que j’ai eu une telle trouille, que je suis tombé à la renverse et en ai fait pipi dans ma culotte. Mais cette aventure est le signe que je réchapperai de la guerre !
    – Tu es un beau salaud, dit Porta qui tirait les conclusions de l’affaire. Pisser dans son pantalon, et mieux, dans un à Hitler, c’est pas des manières. Et puis, tu bâfres comme dix, vis-à-vis des filles tu te conduis comme un étalon en folie ; non mon vieux, entre un

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