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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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verrai plus tard, quand Nancy et moi viendrons vous chercher. 
    Elle s’empara de sa main et la porta à ses lèvres. 
    – A tout à l’heure, Jack. 
    Il dut lutter pour ne pas ôter ses vêtements et retrouver les ineffables délices de sa couche – des délices qui avaient réussi à bannir ses démons, au moins pour un temps. Il se moquait bien d’affronter la fureur de Tranville. Mais les êtres qu’il aimait pouvaient en subir les conséquences. Sa mère. Ariana. Il devait se montrer prudent pour elles et cesser de voir la jeune femme en dehors de l’atelier. Un artiste et son modèle, sans plus. Voilà ce qu’ils devaient être l’un pour l’autre. 
    Fort de cette résolution, il quitta la chambre et descendit l’escalier sans rencontrer personne. Dehors, il enfila ses chaussures et prit la direction d’Adam Street. La ville s’éveillait, dans un tohu-bohu d’attelages, de chariots et d’ouvriers se hâtant vers leur usine. Des vendeurs des rues hélaient les passants : 
    – Pâtés tout chauds ! Biscuits hollandais ! 
    Jack acheta un gâteau au gingembre qu’il mit dans sa poche, pour accompagner son thé du matin. Cela lui éviterait de prendre le petit déjeuner chez sa mère, au risque de tomber encore sur Tranville. 
    Il respira avec ravissement l’air frais du matin. Les sons de Badajoz ne retentissaient plus à ses oreilles et il se sentait presque heureux. 
    Mais sa bonne humeur le quitta d’un coup lorsque, après avoir traversé le Strand, il vit Tranville sortir de chez Mary Vernon et s’engager dans sa direction. 
    – Hello, Jack ! Vous voilà dehors bien tôt. 
    – Comme vous, Tranville. 
    Le général eut un sourire contraint. 
    – Tout le monde dort encore chez votre mère. 
    Jack serra les dents, et Tranville, content de l’avoir mis à cran, égrena un petit rire. Puis il recula brusquement et examina Jack comme s’il ne l’avait jamais vu de sa vie. 
    – Vous avez l’air de quelqu’un qui a dormi dans ses vêtements. D’où sortez-vous ? 
    Jack regarda son interlocuteur droit dans les yeux. 
    – Si j’ai dormi dans mes vêtements, monsieur, j’ai trop de savoir-vivre pour vous dire où. 
    Tranville s’esclaffa bruyamment. 
    – Vous étiez avec une femme, eh, c’est cela ? 
    Jack le foudroya du regard sans répondre. 
    – J’espère que votre maîtresse ne va pas vous détourner de votre travail. Il me tarde de voir où en est ce portrait. 
    – Il n’y a rien à voir. 
    Tranville haussa les sourcils. 
    – Quoi, vous n’avez rien fait ? Le temps presse, vous savez. On est presque en mars et la pièce commence en avril. 
    – Je suis parfaitement conscient du calendrier, répliqua Jack avec raideur. 
    Tranville agita son index devant lui. 
    – Alors ne lambinez pas ! Je veux être prévenu dès que ce sera fini. Et j’espère que ce sera bientôt. 
    – Vous en serez informé. Veillez à me payer le reste de mon dû à ce moment-là. 
    – Faites ce que je veux quand je veux, et vous serez payé, rétorqua Tranville. 
    Il s’éloigna, puis revint sur ses pas pour ajouter : 
    – En fait, je voudrais que vous fassiez deux portraits. L’un sera mon cadeau à miss Blane. L’autre sera pour moi. 
    Jack détestait l’idée que Tranville puisse posséder ne fût-ce qu’une image d’Ariana. 
    – En ce cas, ce sera double tarif, répondit-il, certain que Tranville ne serait pas assez fou pour accepter. 
    – Double ? N’allez pas me dire que cela vous prendra deux fois plus de temps ! Le second ne sera qu’une copie. 
    Jack eut une moue de dédain. 
    – Peut-être. Mais cela retardera le moment où je pourrai accepter d’autres travaux. De toute façon, c’est à prendre ou à laisser. 
    Il ne se laissa pas impressionner par le regard menaçant de Tranville. 
    – Je veux la moitié de la somme demain, sinon je prendrai une autre commande. 
    Commande purement fictive pour le moment, mais Tranville n’était pas censé le savoir. 
    Le général fronça les sourcils, puis fit un geste désinvolte. 
    – Très bien. Qu’est-ce que l’argent pour moi, après tout ? Je vous paierai cette bagatelle. 
    Il était décidément plus fou que Jack ne l’avait cru. 
    Tranville agita derechef la main. 
    – Allons, j’ai assez perdu de temps avec vous ! 
    Jack le regarda tourner le coin de la rue et s’engouffrer dans le Strand. 
    – Allez au diable ! marmonna-t–il, avant

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