Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
larmes l’épaule maigre de
Jack.
    Enfin il
posa la question la plus troublante : « Aliena, que fais-tu
ici ?
    — Je
te cherche », répondit-elle simplement.
    Il parut
stupéfait.
    « Mais
comment m’as-tu trouvé ? »
    Elle
sourit au travers de ses larmes. « Je t’ai suivi.
    — Suivi ?
    — J’ai
demandé partout si on t’avait vu. J’ai interrogé surtout des maçons, mais aussi
des moines et des aubergistes.
    — Tu
veux dire… murmura-t-il en ouvrant des yeux incrédules, tu veux dire que tu es
allée en Espagne ?
    — A
Compostelle, à Salamanque, à Tolède.
    — Depuis
combien de temps voyages-tu ?
    — Trois
quarts d’une année.
    — Mais
pourquoi ?
    — Parce
que je t’aime. »
    Les yeux
pleins de larmes, il murmura : « Moi aussi.
    — C’est
vrai ? Tu m’aimes encore ?
    — Oh
oui ! » Elle sentait qu’il disait vrai. Il se pencha par-dessus le
bébé et embrassa doucement les lèvres d’Aliena. Sentir la bouche de Jack sur la
sienne lui donna le vertige.
    Le bébé se
mit à pleurer.
    « Comment
s’appelle-t-il ? demanda Jack.
    — Je
ne lui ai pas encore donné de nom.
    — Pourquoi ?
Il lui en faut un !
    — Je
voulais te consulter.
    — Moi ?
fit Jack surpris. Et Alfred ? C’est au père de… » Sa phrase
s’étrangla dans sa gorge. « Pourquoi… Est-ce que… Est-ce qu’il est de
moi ?
    — Regarde-le »,
dit-elle.
    Jack se
rendit compte qu’il avait devant lui la réplique de sa chevelure si rousse.
    « Bonté
divine, s’écria-t-il, mon fils ! »
    Aliena
guettait sur son visage la réaction à cette nouvelle extraordinaire. Allait-il
se réjouir ? Ou regretter sa jeunesse et sa liberté ? Un homme, en
général, dispose de neuf mois pour s’habituer à l’idée de paternité. Jack
devait s’y faire d’un seul coup. Il caressa la tête du bébé et sourit.
« Notre fils, fit-il. Je suis si heureux ! »
    Aliena,
ferma les yeux de bonheur. Tout s’arrangeait, enfin…
    Soudain
Jack s’assombrit. « Et Alfred ? Est-ce qu’il sait… ?
    — Bien
sûr. Il n’a eu qu’à regarder l’enfant. D’ailleurs… reprit-elle, embarrassée,
d’ailleurs ta mère a jeté la malédiction sur le mariage et Alfred n’a jamais
pu, tu sais… n’a jamais pu rien faire.
    — Ce
n’est que justice », dit-il avec un rire cruel.
    Aliena
n’aimait pas cette joie méchante. « Ce fut une période très dure pour moi,
précisa-t-elle d’un ton de léger reproche.
    — Pardonne-moi,
fit-il aussitôt. Comment Alfred a-t-il réagi ?
    — En
voyant le bébé, il m’a jetée dehors.
    — S’est-il
montré violent ?
    — Non.
    — Quel
porc, quand même !
    — Je
me réjouis qu’il nous ait jetés dehors. Cela m’a décidée à partir à ta
recherche. J’ai réussi, je t’ai trouvé. Je suis si heureuse que j’en perds la
tête.
    — Tu
as été très courageuse, déclara Jack. C’est inouï !
    — Je
le referais », affirma-t-elle avec ferveur.
    Comme il
l’embrassait de nouveau, une voix dit en français : « Si vous ne
pouvez pas vous empêcher d’avoir une conduite impudique dans l’église, restez
dans la nef, je vous prie. »
    C’était un
jeune moine à l’air sévère. « Pardonnez-moi, mon père », dit Jack. Il
prit le bras d’Aliena. Ils descendirent les marches du chœur et se dirigèrent
vers le transept sud. « J’ai été moine quelque temps, rappela Jack. Je
sais combien c’est dur de regarder des amants heureux s’embrasser. »
    Des amants
heureux, songea Aliena. Oui, voilà ce que nous sommes.
    Ils
sortirent de l’église sur la place du marché. Aliena avait du mal à croire à la
réalité, à ce bonheur presque insoutenable.
    « Alors,
dit Jack, que faisons-nous maintenant ?
    — Je
ne sais pas, répondit-elle en souriant.
    — Moi,
je sais : Acheter une miche de pain, une flasque de vin et déjeuner dans
les champs.
    — C’est
le paradis… »
    En plus du
pain et du vin, ils choisirent un morceau de fromage chez une crémière de la
place du marché. Puis ils gagnèrent les champs. Aliena ne quittait pas Jack des
yeux, comme s’il risquait de s’évaporer d’un instant à l’autre.
    « Comment
Alfred se débrouille-t-il sur le chantier ? demanda-t-il.
    — Oh !
Je ne t’ai pas dit ! » Les derniers événements précédant son départ
lui revinrent, vivaces, à la mémoire. « Il y a eu une terrible
catastrophe. Le toit de la cathédrale s’est

Weitere Kostenlose Bücher