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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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éclata en sanglots.
    — Maman, je voulais pas vous faire de peine…
    Sa fille avait raison. Après le feu et le départ de Marie-Ange pour Montréal,
     Julianna s’était tournée vers Yvette pour la seconder. Elle en avait beaucoup
     mis sur les épaules d’une fillette. Apprendrait-elle un jour à être une adulte ?
     Elle n’avait pas vraiment essayé de convaincre son mari. Au fond, cela faisait
     son affaire qu’Yvette reste à la maison l’aider. Elle était d’un égoïsme ! et
     elle l’avait toujours été. Julianna prit la main de sa fille. Elle admirait sa
     fougue. Elle en était probablement un peu jalouse. Yvette possédait ce qui lui
     avait tant fait défaut. La confiance. Sa fille croyait en elle.
    À l’aide de son tablier, Julianna essuya ses larmes.
    — Ma belle grande fille, écoute-moi ben. Je te jure que je vais y faire dire
     oui, à ton père. Fie-toi sur moi, je sais pas comment, mais tu peux préparer tes
     bagages.
    Cette fois, Yvette sut que ce n’étaient pas des promesses en l’air.
    — Merci maman.
    — Astheure, il faut se dépêcher de finir le cannage. Avec le
     curé qui s’est annoncé, va falloir en plus faire le grand ménage. Y a choisi sa
     journée pour une visite, lui !

    — Chapeau, tu me surveilles les enfants comme il faut, pis vous rentrez pas
     tant que le curé est pas reparti, compris ?
    L’Amérindien fit signe que oui.
    — Ah non ! toi Léo, tu restes ici.
    Le jeune adolescent sourd et muet trépigna de mécontentement. Montrant la
     porte, il insista pour aller rejoindre ses frères et son ami amérindien.
    — Va t’asseoir dans ta chaise pis sois sage.
    De mauvaise grâce, Léo obéit. Julianna jeta un dernier coup d’œil à la propreté
     de la demeure. Pas question que le curé trouve qu’elle tenait mal sa
     maison.
    François-Xavier sortit de la chambre où il s’était reposé un moment en revenant
     de Chicoutimi. Il avait prétexté la fatigue, mais c’était le besoin de réfléchir
     qui l’avait poussé à s’isoler. Il avait un message très important à faire à son
     épouse et il ne savait comment s’y prendre.
    — On jurerait que c’est le pape en personne qui s’est annoncé, lui fit-il
     remarquer en la voyant recentrer pour la troisième fois un bouquet de fleurs au
     centre de la table.
    — Voyons donc, j’aime me coucher la maison à l’ordre, tu le sais ben. Vaut
     mieux le faire avant que le curé arrive qu’après.
    — Tu sais pas ce qu’il a tant d’important à nous dire ?
    — Non, je sais juste qu’il m’a dit qu’il passerait après le souper.
    — Les petits gars jouent dehors ?
    — Oui, ils ont fini les corvées. Je leur ai donné la permission d’aller
     ramasser des noisettes en arrière du hangar.
    Dans la chaise berçante, Léo boudait.
    — Je le sais, mon grand, que t’aurais voulu suivre tes petits frères, mais
     maman a trop peur pour toi.
    — Pourquoi tu lui parles, tu sais ben qu’y entend plus rien pantoute.
    — Je trouve qu’il comprend plus qu’on pense. Pas avec ses oreilles, mais avec
     ses yeux.
    Julianna alla vers son fils et lui remit en place une mèche de cheveux
     récalcitrante. Léo repoussa sa mère avec un grognement agressif.
    — Je sais ben pas ce que je vais faire de lui quand l’école va recommencer la
     semaine prochaine. Il va être dans mes pattes à longueur de journée. Tu pourrais
     l’emmener travailler avec toi sur la ferme ?
    François-Xavier se crispa. Justement, il voulait lui parler de son ouvrage
     d’homme engagé.
    — Julianna, monsieur Dallaire...
    Et puis, non, il valait mieux attendre d’être seuls ce soir. Sa femme se
     méprit.
    — Monsieur Dallaire dira pas rien à ce que tu emmènes Léo avec toi !
    — Ça fait vingt fois que tu me reviens là-dessus. Il pourrait se blesser. La
     dernière fois, il a passé à un cheveu de se faire couper les doigts dans la
     machinerie.
    — Au moins, je peux me fier sur Chapeau pour le surveiller sur la
     galerie.
    — Si tu me laissais avoir un autre chien, il pourrait reprendre sa charrette
     que je lui avais faite.
    — Y en n’est pas question, François-Xavier Rousseau. On a été chanceux cette
     fois-là qu’il y ait rien que Baveux qui soit mort quand il s’est fait frapper
     par une auto. Je savais que c’était une idée de fou, ce cadeau, qu’il pouvait
     juste arriver un malheur.
    — C’était un accident. Le camion de monsieur Côté a

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