Les quatre livres des stratagèmes
soupçonnait de vouloir piller la ville, annonça
faussement que des vaisseaux ennemis, en petit nombre, étaient
abordés à la côte voisine, et qu’on pouvait aisément les piller.
Excités par l’espoir du butin, les Thraces partirent, et Diodore,
ayant fermé les portes, les empêcha de rentrer dans la place.
XVII. Des sorties.
1 Les Romains qui tenaient garnison à
Palerme, lorsque Hasdrubal s’avançait pour assiéger cette ville, ne
placèrent, à dessein, qu’un petit nombre de soldats sur les
remparts. Hasdrubal, enhardi par cette apparente faiblesse,
s’approcha, témérairement, et son armée fut taillée en pièces dans
une sortie que firent les assiégés.
2 Emilius Paullus, attaqué dans son camp,
à l’improviste, par toute l’armée des Liguriens, retint longtemps
ses troupes, comme par crainte ; ensuite, quand il vit les
ennemis fatigués, il fondit sur eux par les quatre portes du camp,
les défit, et en prit un grand nombre.
3 Velius [108] , qui
commandait la garnison romaine dans la citadelle de Tarente, ville
assiégée par Hasdrubal, envoya vers celui-ci des députés pour lui
demander la vie sauve et la retraite libre. Tandis que, trompés par
cette feinte, les ennemis se tenaient peu sur leurs gardes, Velius
fit tout à coup une sortie, et les tailla en pièces.
4 Cn. Pompée, investi dans son camp près
de Dyrrachium, non seulement dégagea son armée, mais encore, dans
une sortie pour laquelle il avait bien choisi le temps et le lieu,
enveloppa César, au moment où celui-ci livrait une impétueuse
attaque à un fort [109] que
défendait un double retranchement ; en sorte que, placé entre
ceux qu’il attaquait et ceux qui étaient venus l’enfermer, César
courut un grand danger, et perdit beaucoup de monde.
5 Flavius Fimbria, fortifiant son camp
près du Rhyndacus [110] , en
Asie, contre le fils de Mithridate, fît tirer des tranchées le long
des flancs et vers la tête de ses retranchements, au dedans
desquels il tint ses troupes immobiles, jusqu’à ce que la cavalerie
des ennemis se fût engagée dans les intervalles étroits de ses
fortifications ; alors il fit une sortie, et leur tua six
mille hommes.
6 Pendant la guerre des Gaules [111] , C. César, informé, de la part de Q.
Cicéron, que les lieutenants Titurius Sabinus et ; Cotta
avaient été battus par Ambiorix, et que celui-ci le tenait lui-même
assiégé, marcha à son secours avec deux légions. Après avoir
d’abord attiré l’ennemi contre lui seul, il feignit de craindre, et
retint ses soldats dans son camp, auquel il avait donné, à dessein,
moins d’étendue qu’à l’ordinaire. Les Gaulois, qui comptaient déjà
sur la victoire, et en voulaient au butin, se mirent à combler le
fossé, et arrachèrent les palissades. Aussitôt le combat
commença ; et les troupes de César, tombant sur eux de tous
côtés, en firent un grand carnage.
7 Titurius Sabinus, ayant en tête une
nombreuse armée de Gaulois, retint la sienne dans ses
retranchements, pour faire croire aux ennemis qu’il avait
peur ; et, afin de le leur persuader, il envoya au milieu
d’eux un faux transfuge, qui leur affirma que les Romains, réduits
au désespoir, se disposaient à fuir. Les barbares, excités par
l’espérance de la victoire, se chargèrent de bois et de fascines
pour combler les fossés, et se dirigèrent à pas de course vers
notre camp, qui était situé sur une colline. Alors toutes les
troupes de Titurius s’élancèrent à la fois sur eux, en tuèrent un
grand nombre, et firent beaucoup de prisonniers.
8 Les habitants d’Asculum, que Pompée
allait assiéger, ne firent paraître sur leurs murailles qu’un petit
nombre de vieillards infirmes ; et, après avoir par là inspiré
de la sécurité aux Romains, ils sortirent tout à coup, et les
mirent en fuite.
9 Les Numantins, au lieu de déployer leur
armée sur les remparts, lorsqu’ils furent assiégés par Popillius
Lénas se tinrent renfermés dans l’intérieur de la ville, afin
d’amener l’ennemi à tenter l’escalade. Popillius, qui ne trouva pas
même de résistance sur les murailles, soupçonna quelque
piège ; et, au moment où il donnait le signal de la retraite,
les assiégés firent une sortie, et tombèrent sur ses troupes, qui
descendaient des remparts et prenaient déjà la fuite.
XVIII. De la résolution des
assiégés.
1 Les Romains, pour montrer de la
confiance pendant qu’Hannibal était devant les
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