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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’Olivier
restait sans doute le seul moyen. Mais Salvancy s’y laisserait-il prendre ?
Et n’auraient-ils pas malgré tout à batailler ?
    C’est lors de son troisième passage dans la
rue – c’était le samedi matin – qu’il vit sortir l’homme qui l’avait accusé de
lui avoir volé sa bourse. Celui qui avait déclaré se nommer Valier. Stupéfait, Nicolas
Poulain se dissimula dans un porche.
    L’homme se rendit jusqu’à la minuscule
boutique d’un chandelier de suif où il acheta des chandelles avant de revenir à
la maison de Salvancy.
    C’était bien là qu’il logeait ! Son
accusation, et l’arrestation qui s’était ensuivie, était bien un coup monté par
Salvancy. Mais dans quel but ? Il n’était resté emprisonné que trois jours
et les ligueurs qui étaient venus le voir n’avaient rien laissé paraître des
raisons qui auraient pu les guider à agir ainsi.
    Cette affaire restait un mystère, mais il
allait être aisé de le résoudre. Puisque le commissaire Chambon voulait
retrouver ses accusateurs, il suffisait de lui faire savoir que Valier habitait
chez Salvancy. Une fois arrêté et menacé de la question, le pendard raconterait
tout.
    Nicolas Poulain s’apprêtait à prévenir le
commissaire quand il se dit qu’il pouvait peut-être en apprendre un peu plus. Il
attendit donc un moment, pour être certain que Valier n’allait pas ressortir, puis
se rendit jusqu’à l’échoppe du chandelier de suif où il resta à examiner les
chandelles, bougies et flambeaux que l’artisan exposait sur une étagère. Le
maître chandelier était en train de fondre des cierges dans un grand moule en
bois et il ne s’interrompit qu’après avoir vidé tout son suif puant dans les
formes et placé les mèches. C’était un homme sanguin, au teint rouge et au nez
couperosé. Vêtu d’une robe sombre protégée par un tablier de cuir, il
transpirait abondamment à cause de la chaleur du fourneau où il faisait fondre
la graisse de mouton.
    Poulain lui glissa un liard de trois deniers
un quart et lui demanda, en désignant un des plus petits modèles :
    — Donnez-m’en une douzaine de cette
taille…
    L’artisan se rendit jusqu’à son minuscule
ouvroir, au fond de la boutique, et revint avec un paquet de douze chandelles
liées par un cordon. Il prit la pièce et rendit quelques sols.
    — Je ne savais pas que mon ami Valier
habitait là, fit encore Poulain en désignant la maison de Salvancy. Je l’ai
connu à la bataille de Jarnac et je ne l’avais pas revu depuis.
    — Vous étiez soldat ?
    — On était ensemble dans une compagnie du
duc d’Anjou ! Pouah ! Il a bien changé en devenant roi, celui-là !
    — Dieu nous en débarrassera, promit le
chandelier en se signant. Dans quelques jours, on l’aura attrapé et serré dans
un couvent. Enfin, on aura un vrai roi… mais je ne vous ai jamais vu dans le
quartier… ajouta-t-il avec une ombre de méfiance.
    — J’habite sur la rive gauche et je
cherche un logis plus grand. On m’a dit qu’il y en avait à louer rue du Puits, ou
vers les Blancs-Manteaux.
    — C’est bien possible. Si vous trouvez, je
vous verrai sans doute plus tard à la milice du guet, car j’en suis lieutenant.
Valier en fait aussi partie, il remplace souvent son maître, M. Salvancy, quand
il ne peut venir. Vous aurez ainsi l’occasion de le revoir.
    — Ce sera un honneur d’être sous vos
ordres, le flatta Poulain. Je me souviens qu’à Jarnac, on était aussi avec un
nommé Faizelier, je ne sais pas ce qu’il est devenu, lui.
    — Faizelier ? Il est avec Valier, ils
sont tous les deux au service de M. Salvancy.
    — Ils ont bien de la chance, c’est une
belle maison ! s’extasia Poulain.
    — C’est vrai, et ils n’ont pas
grand-chose à faire ; ils ne font que l’escorter quand il sort.
    — Voilà un travail qui me plairait, conclut
Poulain en le saluant avant de s’éloigner.
    C’est le lendemain dimanche qu’il reçut le mot
que le marquis d’O, qui venait d’arriver à Paris, lui avait fait porter.
    Le lundi, à la pique du jour, Nicolas Poulain
et Olivier Hauteville, se présentèrent avec Caudebec et Cassandre chez le
marquis d’O.
    En effet la veille, Olivier, averti lui aussi
de l’arrivée de M. d’O, s’était rendu chez Scipion Sardini pour prévenir
Cassandre et lui proposer de rentrer avec lui à Paris afin d’aller ensemble
chez le marquis le lundi matin. Elle l’avait reçu froidement,

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