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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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mélangées à une centaine d’écus d’or et à des bijoux :
un collier de perles, deux bagues, un bracelet en or. La seconde sacoche ne
contenait que des papiers et deux registres.
    — Tout est là, fit Olivier, après avoir
rapidement examiné les quittances.
    Au vu des sommes inscrites, il y en avait pour
près d’un million de livres. O recula d’un pas et glissa sa main gauche dans
son fourreau, sous son manteau.
    — Monsieur Salvancy, vous êtes devenu
raisonnable. Allez à cette table et commencez à signer au dos toutes ces
quittances. Je vois qu’il y a là ce qu’il faut pour écrire.
    Salvancy jeta un regard rapide à la table, aux
quittances, puis aux plumes d’oie et aux encriers. Ainsi ces gens étaient venus
pour ça ! Pour le rapiner !
    Ils n’allaient peut-être pas le tuer, et
encore moins l’arrêter, se rassura-t-il. Il décida d’obéir sans barguigner. Ces
sots ne savaient pas que son cachet était nécessaire pour que les quittances
puissent être payées. Il pouvait signer sans crainte, les quittances ne
vaudraient rien ! Un bref éclair de triomphe traversa son visage qui n’échappa
pas à O.
    — J’obéirai, monsieur, mais je vous
supplie de me laisser en vie, ainsi que ma femme, fit-il, apparemment dompté.
    Que cachait-il ? s’interrogea le marquis,
en dissimulant son trouble.
    Salvancy se leva lentement et se dirigea vers
la table. En passant devant Olivier, il lui dit d’une voix implorante :
    — Je n’ai pas tué votre père. Je peux le
jurer sur les Évangiles.
    Olivier ne répondit pas, l’heure du châtiment
n’avait pas sonné.
    Le receveur s’assit, prit une plume qu’il
tailla rapidement et commença à parapher les papiers sous la surveillance du
marquis d’O. Pendant ce temps, Olivier examinait le contenu de la seconde
sacoche. Ce n’étaient que des dossiers attachés ensemble par des cordelettes. Beaucoup
étaient des papiers familiaux et notariaux, il y avait des rentes sur l’Hôtel
de Ville, l’acte de propriété d’une terre, puis un mémoire d’une dizaine de
feuillets sur lequel il reconnut l’écriture de son père.
    Sur la première page était écrit :
    Mémoire pour M. Claude Marteau, contrôleur
général des tailles à la surintendance de M. de Bellièvre.
    Ainsi, il ne s’était pas trompé, se dit-il en
commençant à le parcourir.
    Son père n’avait pas découvert tout ce que lui
avait trouvé, mais il avait repéré que les plus fortes baisses des tailles
étaient faites dans les subdélégations et paroisses dont le receveur était
Jehan Salvancy. Il avait aussi vu que ces diminutions de tailles étaient dues à
des anoblissements anormalement fréquents et il suggérait un contrôle de
ceux-ci.
    Il glissa le mémoire dans son manteau, avant
de revenir vers la cheminée, pour examiner les registres qui auraient dû être
brûlés. Il découvrit en les feuilletant que c’étaient les véritables registres
des paroisses collectées par Salvancy. Sur ceux-ci, les gens prétendument
anoblis étaient bien indiqués comme roturiers avec le montant de la taille qu’ils
avaient payée.
    Il avait désormais toutes les preuves de la
machination.
    Il revint vers Salvancy qui signait toujours. À
ce moment, on gratta à la porte qui s’entrouvrit. C’était M. de Cubsac.
    — Monsieur, tous ceux qui se trouvaient
dans la maison ont été rassemblés dans une chambre. Il y a eu quelques cris, mais
on y a mis bon ordre.
    — Très bien, nous n’en avons plus pour
longtemps. En partant, vous fermerez la chambre à clef derrière vous.
    Salvancy paraphait les dernières quittances. Quand
il eut terminé, Olivier sortit le mémoire de son père et le lui mit sur les
yeux :
    — Comment l’avez-vous eu ?
    — C’est M. Marteau qui me l’a donné,
bredouilla Salvancy.
    — C’est M. Marteau que mon père a
reçu, n’est-ce pas, le jour où on l’a assassiné ?
    — Oui. Votre père lui avait confié qu’il
terminait un mémoire et qu’il allait le lui porter. Dans ce mémoire, il avait
découvert que c’est moi qui préparais les faux bordereaux et les faux registres.
Mais c’est M. Marteau qui avait tout organisé. Craignant que le mémoire ne
soit lu par quelqu’un d’autre, il est venu le chercher lui-même.
    — Pourquoi lui ?
    — J’avais découvert il y a quelques
années que certains fraudaient les tailles en se faisant passer pour nobles. Ils
utilisaient de fausses lettres

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