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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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exactement, mademoiselle ?
    Il était visiblement déçu qu’on lui ait envoyé
une femme.
    — Vérifier si M. Salvancy rapine les
tailles royales au profit des Lorrains et, si c’est vrai, faire le nécessaire
pour que cela cesse, monsieur le baron.
    — Envisagez-vous de… l’assassiner ? demanda
l’Italien en plissant les yeux.
    — En effet, répondit Caudebec. Mais
encore faudra-t-il être certain qu’il soit coupable.
    — Il l’est ! assura un peu trop
rapidement le banquier en levant une main.
    — Vous paraissez sûr de votre fait, monsieur,
mais je ne suis pas un assassin, et j’agirai ainsi uniquement s’il est coupable.
Pour l’instant, madame et moi sommes surtout là pour conduire une enquête.
    — Je comprends, fit doucereusement l’Italien
en dodelinant de la tête.
    — Vous paraissez déçu, monsieur Sardini ?
demanda Cassandre avec un sourire factice.
    — Non… Simplement, c’est une perte de
temps.
    — Il est venu à l’idée de M. de Mornay
que M. Salvancy, s’il est vraiment le voleur, pourrait restituer
volontairement le fruit de ses rapines.
    — Comment cela ? s’étonna Sardini en
ouvrant de grands yeux.
    — L’argent est bien dans vos coffres ?
    — En partie, répondit évasivement le
banquier.
    — Donc, il pourrait le rendre pour
obtenir son pardon.
    — Au roi ?
    — Non, à Henri de Navarre.
    — Cornebouc ! plaisanta Sardini. Et
pourquoi ferait-il ça ?
    Son épouse avait terminé la lecture et suivait
maintenant les répliques avec attention. Son regard vif allait de l’un à l’autre.
    — Par peur d’être dénoncé, par crainte d’être
assassiné, je ne sais… répondit Cassandre avec un vague geste de la main.
    — Vous ne le connaissez pas, mademoiselle !
intervint Isabeau assez sèchement. Ce n’est pas un quelconque maroufle comme
vous semblez le penser ! Cet homme possède un sang-froid à toute épreuve, son
logis est une forteresse et il dispose de plusieurs gardes du corps. De
surcroît, il a derrière lui la maison de Guise pour le soutenir. Je n’imagine
pas qu’une femme puisse l’effrayer ou même l’inquiéter.
    — Tout homme est mortel, madame, intervint
Caudebec en croisant les bras.
    — Je vous l’accorde, mais je vous
répondrai aussi que tout homme est remplaçable.
    — Cependant si M. Salvancy
disparaissait, vous pourriez donner son argent à Mgr de Navarre. Il vous en
saurait gré, insista Caudebec.
    —  Per bacco ! Vous vous
gaussez de moi ! s’insurgea Sardini. Je suis seulement le dépositaire de
cet argent, je ne peux m’en défaire comme ça !
    L’Italien parut effaré qu’on lui suggère de
donner l’argent qu’il avait dans ses coffres. Visiblement, une telle idée ne
lui était jamais venue. Aussi, devant l’incompréhension de la fille de M. de Mornay,
il s’expliqua, comme pour les assurer de sa bonne foi.
    — Je vais vous montrer…
    Il farfouilla sur sa table et sortit un papier
qu’il tendit à la jeune femme.
    — … Pour chaque versement qu’il m’a fait,
j’ai remis à M. Salvancy une quittance comme celle-ci.
    Le papier du banquier était rédigé ainsi :
    Quittance de Mme la duchesse de
Montpensier de la somme de 2 500 écus versée auprès de Scipion Sardini.
    —  Retournez-le,
proposa-t-il.
    Au dos, était écrit :
    Quittance de remboursement de Mme la
duchesse de Montpensier.
    Le recto était signé de Sardini avec son sceau,
le verso était signé et cacheté par la duchesse de Montpensier.
    — Chaque fois que l’on fait un dépôt chez
moi, je signe une ou plusieurs quittances comme celle-ci. Ces quittances
peuvent être encaissées ici si elles portent, au dos, la signature du déposant,
et parfois son sceau s’il l’a l’exigé dans nos accords. Elles peuvent aussi
être payées dans ma banque de Lyon, dans celle de mon frère à Lucques, ou
encore dans l’un de nos comptoirs, si le déposant l’a demandé. Cette possibilité
est écrite sur la quittance. À Paris, la plupart des banquiers les acceptent. Ce
papier circulant est plus facile à manipuler que des écus. La quittance est
similaire à une lettre de crédit et peut être payée par n’importe qui du moment
qu’elle porte ma signature et que les conditions de paiement sont remplies, c’est
pourquoi, lors d’un versement, par exemple de vingt mille écus, mes commis font
parfois dix quittances de deux mille écus. Ainsi, plusieurs des quittances
données à

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