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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dit-elle. Mais il n’en à plus pour
longtemps. J’espère que sa compagne arrivera à temps.
    — Tu as failli le faire mourir, Ranokol, lança Joharran
avec colère. Cette femme n’est pas Zelandoni mais elle sait soigner. C’est toi qui
fais plus de mal que de bien à ton frère. Qui sait s’il se réveillera pour dire
ses derniers mots à Relona !
    — Personne ne peut plus lui faire ni bien ni mal, dit Ayla.
Il n’y a aucun espoir, il peut mourir d’un moment à l’autre. Ne reproche pas à
un homme de pleurer son frère. (Elle commença à se lever.) Je vais préparer une
infusion pour apaiser tout le monde.
    — Je m’en occupe. Dis-moi ce qu’il faut faire.
    Ayla tourna la tête vers la voix, découvrit Thefona et sourit.
    — Mets de l’eau à chauffer.
    Elle ramena son attention sur Shevonar, à qui chaque inspiration
demandait un effort. Elle voulut le changer de position mais, quand elle essaya
de le faire bouger, il geignit. Elle secoua la tête puis chercha dans son sac
de quoi préparer une tisane. De la camomille, peut-être, avec des fleurs de
tilleul séchées ou de la racine de réglisse pour l’adoucir.
    Le long après-midi s’écoulait. Des Zelandonii allaient et
venaient mais Ayla ne les remarquait pas. Shevonar reprit plusieurs fois
conscience, réclama sa compagne, retomba dans un sommeil agité. Sous une peau
presque noire, son estomac était distendu et dur. Ayla était certaine qu’il s’accrochait
à la vie uniquement pour voir Relona une dernière fois.
    Plus tard, elle prit son outre pour boire un peu d’eau, s’aperçut
qu’elle était vide, la reposa et oublia sa soif. Portula, qui était venue
prendre des nouvelles, remarqua le geste. Elle alla au bassin remplir son outre
et revint avec de l’eau fraîche. Encore gênée du rôle qu’elle avait joué dans
la farce de Marona, elle proposa timidement :
    — Tu veux boire ?
    Ayla leva les yeux, surprise de la voir.
    — Merci, dit-elle en tendant sa coupe. J’avais un peu soif.
Portula demeura un moment silencieuse, mal à l’aise, et finit par
bredouiller :
    — Je... je te fais mes excuses. Je regrette d’avoir laissé
Marona m’entraîner dans cette plaisanterie. C’était cruel. Je ne sais pas quoi
dire...
    — Il n’y a rien à dire, tu ne crois pas ? Et j’ai
maintenant une tenue de chasse chaude et confortable. Quoique je doute que cela
ait été dans l’intention de Marona, je la porterai, alors oublions cette
histoire.
    — Je peux faire quelque chose pour Shevonar ?
    — Personne ne peut faire quoi que ce soit pour lui. Je suis
étonnée qu’il soit encore en vie. Il réclame sa compagne quand il se réveille,
Joharran lui répond qu’elle est en route. Je crois qu’il lutte pour elle. Si
seulement je pouvais en faire davantage pour lui rendre ce moment moins
pénible ! Mais la plupart des remèdes qui allègent la douleur doivent être
avalés. Je lui ai donné une peau imbibée d’eau pour s’humecter la bouche :
avec sa blessure, son état s’aggraverait s’il buvait.
    Joharran se tenait devant l’abri et regardait vers le sud – la
direction que Jondalar avait prise. Le soleil déclinait à l’ouest, la nuit
allait bientôt tomber. Il avait envoyé d’autre Zelandonii chercher du bois pour
allumer un grand feu qui guiderait son frère quand il ramènerait Relona. Ils
apportaient même des branches prélevées sur l’enceinte. La dernière fois que
Shevonar s’était réveillé, il avait le regard vitreux, et le chef de la
Neuvième Caverne savait que la mort était proche.
    Le chasseur avait mené une lutte si courageuse pour s’agripper à
un mince fil de vie que Joharran espérait que sa compagne arriverait avant qu’il
perde la bataille. Enfin, il distingua un mouvement, quelque chose au loin. Il
se précipita, constata avec soulagement qu’il s’agissait d’un cheval. Il courut
à la rencontre de Jondalar et de Relona, conduisit la femme éplorée à l’abri où
son compagnon agonisait.
    La voyant approcher, Ayla pressa doucement le bras du blessé.
    — Shevonar ! Shevonar ! Voilà Relona. (Elle lui
pressa le bras, il ouvrit les yeux, la regarda.) Elle est là. Relona est là.
    Shevonar referma les yeux, secoua légèrement la tête pour se
sortir de sa torpeur.
    — Shevonar, c’est moi. Je suis venue aussi vite que j’ai
pu. Parle-moi. Je t’en prie, parle-moi.
    La voix de Relona mourut dans un sanglot. Le blessé ouvrit les
yeux, lutta pour

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