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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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son fils
Durc. Elle se rappelait combien elle avait souffert pour le mettre au monde et
combien son bonheur avait ensuite été grand. La doniate poursuivit de sa voix
magnifique :
     
    Les roches se soulevèrent, crachant des flammes de leurs
crêtes.
    La Mère nourrit Son fils de Ses seins montagneux.
    Il tétait si fort, les étincelles volaient si haut
    Que le lait chaud traça un chemin dans le ciel.
    La Mère allaitait, Son fils
grandissait.
     
    Cette histoire me paraît familière, se dit Ayla en secouant la
tête comme pour faire tomber la réponse. Jondalar. Il m’en a raconté une partie
en venant ici.
     
    Il riait et jouait, devenait grand et brillant.
    Il éclairait les ténèbres à la joie de la Mère.
    Elle dispensa Son amour, le fils crût en force,
    Mûrit bientôt et ne fut plus enfant.
    Son fils grandissait, il Lui
échappait.
     
    Elle puisa à la source pour la vie qu’Elle avait engendrée.
    Le vide froid attirait maintenant son fils.
    La Mère donnait l’amour, mais le jeune avait d’autres désirs.
    Connaître, voyager, explorer.
    Le Chaos La faisait souffrir, le
fils brûlait de partir.
     
    La réponse continuait à échapper à Ayla, à la narguer. Ce n’est
pas seulement Jondalar. Je connais cette histoire, du moins pour l’essentiel,
mais où ai-je bien pu l’entendre ? Le déclic se fit. Losaduna ! J’ai
mémorisé toutes sortes de choses qu’elle m’a apprises ! Il y avait une
histoire semblable sur la Mère. Jondalar en a même récité des extraits pendant
la cérémonie. Ce n’était pas exactement la même, et elle était dans leur
langue, mais le losadunaï est proche du zelandonii.
    En écoutant la suite, Ayla s’efforça de se remettre en mémoire l’autre
histoire de la Mère, eut une impression de similitude et de différence à la
fois.
     
    Il s’enfuit de Son flanc pendant que la Mère dormait
    Et que le Chaos sortait en rampant du vide tourbillonnant.
    Par ses tentations aguichantes l’obscurité le séduisit.
    Trompé par le tourbillon, l’enfant tomba captif.
    Le noir l’enveloppa, le jeune fils
plein d’éclat.
     
    L’enfant rayonnant de la Mère, d’abord ivre de joie,
    Fut bientôt englouti par le vide sinistre et glacé.
    Le rejeton imprudent, consumé de remords,
    Ne pouvait se libérer de la force mystérieuse.
    Le Chaos refusait de lâcher le
fils coupable de témérité.
     
    Mais au moment où les ténèbres l’aspiraient dans le froid
    La Mère se réveilla, et se ressaisit.
    Pour L’aider à retrouver Son fils resplendissant,
    La Mère fit appel à Son pâle ami.
    Elle tenait bon, Elle ne perdait
pas de vue Son rejeton.
     
    Ayla sourit en devinant le vers suivant, ou tout au moins son
sens. La Terre Mère raconte à son vieil ami la Lune ce qui est arrivé à Son
fils.
     
    Elle rappela auprès d’elle Son amour d’antan.
    Le cœur serré, Elle lui conta Son histoire.
    L’ami cher accepta de se joindre au combat
    Pour arracher l’enfant à son sort périlleux.
     
    A l’auditoire maintenant de résumer l’histoire à sa manière, se
dit Ayla. C’est ainsi que cela doit se passer. D’abord la Losaduna, ou la
Zelandoni, la raconte puis la communauté répond ou la répète sous une autre
forme.
     
    Elle parla de Sa douleur, et du tournoyant voleur.
     
    Ce fut de nouveau le tour de Zelandoni :
     
    La Mère était épuisée, Elle devait se reposer.
    Elle relâcha Son étreinte sur Son lumineux amant
    Qui, pendant Son sommeil, affronta la force froide,
    Et la refoula un moment vers sa source.
    Son esprit était puissant, mais
trop long l’affrontement.
     
    Le pâle ami lutta de toutes ses forces
    Le combat était âpre, la bataille acharnée.
    Sa vigilance déclina, il ferma, son grand œil.
    Le noir l’enveloppa, lui vola sa lumière.
    Du pâle ami exténué, la lumière
expirait.
     
    Quand les ténèbres furent totales, Elle s’éveilla avec un cri.
    Le vide obscur cachait la lumière du ciel.
    Elle se jeta dans la mêlée, fit tant et si bien
    Qu’elle arracha Son ami à l’obscurité.
    Mais de la nuit le visage terrible
gardait Son fils invisible.
     
    Prisonnier du tourbillon, le fils ardent de la Mère
    Ne réchauffait plus la Terre. Le Chaos froid avait gagné.
    La vie fertile et verdoyante n’était plus que glace et neige.
    Un vent mordant soufflait sans trêve.
    La Terre était abandonnée, aucune
plante ne poussait plus.
     
    Bien que lasse et épuisée de chagrin, la Mère tenta encore
    De reprendre la

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