Les refuges de pierre
et
la suivit.
Le couloir lui paraissait déjà étroit, mais il se resserra
encore après une quinzaine de pas. L’humidité de l’air augmentait, comme l’indiquaient
la pellicule d’eau qui recouvrait les parois et les gouttes tombant des
stalactites de la voûte sur les stalagmites du sol. A un peu moins de
soixante-dix pas à l’intérieur de la grotte sombre et froide, le sol du couloir
se releva, sans bloquer le passage mais en rendant la progression difficile. Il
était tentant de reculer, de décider que cela suffisait, et plus d’un timoré l’avait
fait. Il fallait de la détermination pour continuer au-delà de ce point.
La femme qui marchait devant gravit la pente rocailleuse jusqu’à
une ouverture. Ayla suivit des yeux la lumière vacillante de la lampe puis
monta rejoindre l’acolyte. Elle la suivit de l’autre côté de la faille qui
menait au cœur de la falaise.
L’infime souffle d’air qu’ils avaient senti dans la première
partie de la grotte ne se faisait plus remarquer que par son absence. Après la
fente, l’air était totalement immobile. Première indication que d’autres les
avaient précédés en ce lieu, trois points rouges peints sur la paroi gauche.
Peu après, Ayla découvrit autre chose dans la lumière tremblotante. N’en
croyant pas ses yeux, elle aurait voulu que la femme s’arrêtât un instant et
approchât sa lampe de la roche. Ayla attendit que son compagnon la rejoignît.
— Jondalar, murmura-t-elle, je crois qu’il y a un mammouth
sur ce mur !
— Oui, plus d’un, même. Si nous n’avions pas quelque chose
de plus important à faire aux yeux de Zelandoni, nous te montrerions cette
grotte avec le cérémonial de rigueur. La plupart d’entre nous sommes venus ici,
enfants. Assez grands pour comprendre, mais encore enfants. C’est effrayant et
merveilleux à la fois lorsqu’on voit cet endroit pour la première fois. Même si
tu sais que cela fait partie de la cérémonie, c’est exaltant.
— Pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi est-ce si
important ? L’acolyte était revenue sur ses pas en découvrant que les
autres ne suivaient plus.
— Personne ne vous l’a expliqué ?
— Jonokol a simplement dit que Zelandoni nous réclamait,
Jondalar et moi, répondit Ayla.
— Je n’en suis pas certain, dit Jondalar, mais je crois que
nous sommes ici pour aider Zelandoni à trouver l’esprit de Thonolan et à le
guider au besoin. Nous sommes les seuls à avoir vu l’endroit où il est mort.
Avec la pierre que tu m’as fait ramasser – Zelandoni pense que c’était
une excellente idée –, elle croit que nous réussirons.
— Quel est cet endroit ?
— Il porte de nombreux noms, répondit la femme, que Jonokol
et le troisième acolyte avaient rejointe. La plupart des gens l’appellent la
Profonde des Rochers de la Fontaine, ou parfois la Profonde de Doni. Les
Zelandonia connaissent son nom sacré, et presque toute la communauté aussi,
bien qu’il soit rarement prononcé. C’est l’Entrée du Giron de la Mère, ou l’une
des entrées. Il en existe quelques autres tout aussi sacrées.
— Tout le monde sait qu’une entrée implique une sortie,
ajouta Jonokol. Ce qui signifie que cette grotte est aussi un conduit d’enfantement.
— C’est l’un des conduits d’enfantement de la Grande Terre
Mère, dit le troisième acolyte.
— Comme dans le chant de Zelandoni à l’enterrement de
Shevonar, ce doit être l’un des endroits où la Mère a donné naissance aux
Enfants de la Terre, remarqua Ayla.
— Elle comprend, dit la femme aux deux autres servants.
(Elle se tourna vers Ayla.) Tu dois bien connaître le Chant de la Mère .
— Elle l’a entendu pour la première fois aux funérailles,
répondit Jondalar avec un sourire.
— Pas tout à fait, corrigea Ayla. Tu ne te souviens
pas ? Les Losadunaï se transmettent une histoire semblable, à ceci près qu’ils
ne la chantent pas. Ils se contentent de la réciter. Losaduna me l’a racontée
dans sa langue.
— C’est peut-être parce que Losaduna ne sait pas chanter comme
Zelandoni, hasarda Jondalar.
— Nous ne la chantons pas tous, précisa Jonokol. Beaucoup d’entre
nous prononcent simplement les mots. Je ne chante pas, et si vous m’entendez un
jour, vous comprendrez pourquoi.
— Certaines autres Cavernes la chantent sur un air
différent, et les paroles ne sont pas les mêmes non plus, dit le troisième
acolyte. J’aimerais entendre un jour
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