Les refuges de pierre
statut de femme, l’une peu après leur arrivée, l’autre
juste avant la fin de la Réunion d’Été.
Sur une impulsion, Jondalar interrompit les explications de sa
mère :
— Je voudrais qu’Ayla ait sa place parmi nous. Quand nous
serons unis, je voudrais qu’elle soit « Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii
», pas « Ayla des Mamutoï ». Je sais que cette décision appartient d’habitude
à la mère, ou à l’homme du foyer de la personne qui veut changer de Caverne ou
de peuple, ainsi qu’aux chefs et à la Zelandonia, mais Mamut a laissé Ayla
libre de choisir quand elle est partie. Si elle le souhaite, puis-je compter
sur ton accord, mère ?
Marthona fut étonnée de la soudaineté de cette requête et se
sentit prise au dépourvu.
— Comment pourrais-je refuser ? répondit-elle avec le
sentiment que son fils l’avait placée dans une situation intenable en lui
adressant cette requête sans l’avoir prévenue. Toutefois cela ne dépend pas
entièrement de moi. Je suis heureuse d’accueillir Ayla de la Neuvième Caverne
des Zelandonii, mais c’est à ton frère, à Zelandoni et à d’autres, y compris
Ayla elle-même, qu’il appartient d’en juger.
Folara sourit à sa mère ; elle savait que celle-ci n’aimait
pas être prise au dépourvu. La jeune fille n’était pas mécontente que Jondalar
eût ainsi surpris sa mère, mais elle devait reconnaître que Marthona s’était
vite ressaisie.
— Pour ma part, je n’hésiterais pas à l’accueillir, déclara
Willamar. Ou même à l’adopter, mais du fait que je suis le compagnon de ta
mère, Jondalar, cela ferait d’elle ta sœur, comme Folara, une femme à qui tu ne
pourrais t’unir. Je ne pense pas que tu le souhaites.
— Non, mais j’apprécie l’offre.
— Pourquoi abordes-tu cette question maintenant ? lança
Marthona, encore un peu irritée.
— Le moment me paraît aussi bon qu’un autre, répondit
Jondalar. Nous partirons bientôt pour la Réunion d’Été, et j’aimerais régler la
question d’ici là. Je sais que nous n’avons pas vécu très longtemps ici, mais
la plupart d’entre vous ont appris à connaître Ayla. Je pense qu’elle
apporterait beaucoup à la Neuvième Caverne.
Surprise, elle aussi, Ayla gardait le silence. Ai-je envie d’être
adoptée par les Zelandonii ? s’interrogeait-elle. Est-ce important ? Une
fois unie à Jondalar, je serai quasiment zelandonii, que j’en aie le nom ou
pas. Il semble y tenir. Je ne sais pas pourquoi, il a peut-être une bonne
raison. Il sait comment raisonne son peuple.
— J’ai quelque chose à te dire, Jondalar, intervint
Joharran. Pour ceux d’entre nous qui la connaissent, Ayla serait une précieuse
recrue pour notre Caverne, mais tous ne sont pas de cet avis. En revenant ici,
j’ai surpris Laramar et quelques autres en train de parler d’elle. Je suis au
regret de le dire, ils faisaient des remarques désobligeantes, en particulier
sur la façon dont elle a soigné Shevonar. Ils pensent qu’une femme qui a appris
à guérir chez les... avec le Clan ne peut savoir grand-chose. Ce sont les
préjugés qui parlent, je le crains. Je leur ai répondu que personne, pas même
Zelandoni, n’aurait pu faire mieux, mais ils m’avaient mis en colère, et ce n’est
pas dans cet état qu’on présente le mieux ses arguments.
C’est donc pour cela qu’il était fâché, pensa Ayla, à qui cette
révélation inspirait des sentiments mêlés. Elle était indignée par ce que ces
hommes avaient sous-entendu quant aux capacités d’Iza, mais contente que
Joharran eût pris sa défense.
— Raison de plus pour qu’elle devienne l’une d’entre nous
dès maintenant, opina Jondalar. Tu connais ces hommes. Ils ne savent que jouer
et boire le barma de Laramar. Ils ne se sont pas donné la peine de développer
un talent ou d’apprendre une activité, à moins de considérer que le jeu en soit
une. Ils ne savent même pas chasser convenablement. Ils sont paresseux, ils ne
participent à rien, sauf si on les y contraint en leur faisant honte, et ils n’ont
pas honte facilement... Ils font tout pour éviter le moindre effort en faveur
de la Caverne, tout le monde le sait. Personne ne les écoutera si ceux que
respecte la Caverne sont résolus à accueillir Ayla et à en faire une Zelandonii.
— Ce n’est pas tout à fait vrai en ce qui concerne Laramar,
observa Proleva. Il est paresseux pour la plupart des choses, et je crois que
la
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