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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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déchirés.
    — Zelandoni, c’est Bologan, il n’arrive plus à se lever.
    — Il est malade ? Il s’est blessé ?
    — Je ne sais pas.
    — Ayla, viens avec moi. C’est la fille de Tremeda, Lanoga.
Bologan est son grand frère, expliqua Zelandoni.
    — Tremeda, la compagne de Laramar ? demanda Ayla.
    — Oui, répondit Zelandoni.
    Les deux femmes partirent ensemble d’un pas pressé.
19
    Tandis qu’ils approchaient de la demeure de Laramar et de
Tremeda, Ayla se rendit compte qu’elle était passée plusieurs fois devant cet
endroit mais n’y avait pas prêté attention. L’abri de pierre de ce peuple était
si vaste et tant de gens y vivaient qu’elle n’avait pu retenir d’un coup toutes
ses composantes. Il faudrait du temps pour qu’elle s’y habituât.
    L’habitation se trouvait au bout de l’aire de vie, à l’écart de
ses voisines et de la plupart des activités de la Caverne. La construction
elle-même n’était pas très grande mais la famille s’était approprié une partie
substantielle de l’espace en s’étalant au-dehors, bien qu’il fût difficile de
distinguer entre les affaires personnelles et les détritus. A quelque distance,
Laramar avait annexé un autre espace pour fabriquer sa boisson fermentée, dont
le goût pouvait varier selon les ingrédients mais dont la force était toujours
garantie.
    — Où est-il, Lanoga ? demanda Zelandoni.
    — A l’intérieur. Il bouge plus, répondit la fillette.
    — Où est ta mère ?
    — Je sais pas.
    En passant de l’autre côté du rideau de l’entrée, elles furent
assaillies par une odeur infecte. En dehors d’une lampe, la seule lumière était
celle du jour, reflétée par la roche du surplomb, et il faisait sombre à l’intérieur.
    — Tu n’as pas d’autres lampes, Lanoga ?
    — Si, mais y a plus de graisse.
    — Nous pouvons relever le rideau pour le moment, décida la
doniate. Bologan est là, dans l’entrée, il bloque le passage.
    Ayla trouva la corde attachée au rideau et l’enroula autour du
poteau. Lorsqu’elle regarda à l’intérieur, elle fut consternée par la saleté.
Le sol n’était pas dallé et la terre battue s’était transformée en boue là où
des liquides de toute nature avaient réussi à s’infiltrer. A la puanteur, elle
devina que c’était en partie de l’urine. Apparemment toutes les possessions de
la famille jonchaient le sol, nattes et paniers troués, coussins éventrés,
haillons de cuir et de fibres tressées qui pouvaient être des vêtements.
    Des os auxquels un peu de viande demeurait attaché avaient été
jetés ça et là. Des mouches bourdonnaient autour de restes de nourriture
pourrissant – depuis des jours, peut-être, Ayla n’aurait su le dire – sur
des écuelles en bois si rudimentaires qu’elles étaient hérissées d’échardes.
Près de l’entrée, dans un nid de rats, plusieurs nouveau-nés rouges et sans
poils gigotaient, les yeux encore clos.
    Un peu plus loin, un jeune garçon décharné gisait sur le sol. Il
pouvait avoir une douzaine d’années et sa ceinture indiquait qu’il avait entamé
sa puberté, mais il était encore plus enfant qu’homme. Ce qui lui était arrivé
sautait aux yeux. Bologan avait le corps marqué de bleus, la tête couverte de
sang séché.
    — Il s’est battu, devina Zelandoni. Quelqu’un l’a traîné
jusque chez lui et l’a laissé là.
    Ayla se pencha pour l’examiner. Elle tâta le pouls, approcha sa
joue de la bouche de Bologan, sentit non seulement son souffle mais l’odeur de
son haleine.
    — Il respire encore mais il est grièvement blessé, dit-elle
à Zelandoni. Le pouls est faible. La tête est touchée, il a perdu beaucoup de
sang mais j’ignore si le crâne est fendu. Quelqu’un l’a frappé, ou il est tombé
sur quelque chose de dur. C’est peut-être pour cela qu’il ne se réveille pas,
mais il empeste le barma.
    — Je ne sais pas si on peut le déplacer. En tout cas, je ne
peux pas le soigner ici, dit Zelandoni.
    Lanoga se dirigea vers l’entrée, portant sur sa hanche un bébé
maigre et apathique de cinq ou six mois, qui semblait ne pas avoir été lavé
depuis sa naissance. Un bambin, la morve au nez, s’accrochait à la jambe de la
fillette. Ayla crut distinguer un autre enfant derrière mais n’en fut pas sûre.
    — Qu’est-ce qu’il a, Bologan ? demanda Lanoga avec une
expression inquiète.
    — Il est vivant mais blessé, répondit la doniate. Tu

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