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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dis-tu.
Comment savais-tu qu’elles feraient effet ?
    — Les hommes du Clan accordent une grande importance aux
enfants de leur compagne, surtout si ce sont des garçons. Quand elle a un
enfant, leur propre prestige s’accroît. Ils pensent que cela prouve la vigueur
de leur totem, qui est en quelque sorte leur force intérieure. Iza m’a confié
qu’elle avait utilisé ces plantes elle-même pendant des années pour ne pas
devenir grosse, parce qu’elle voulait attirer la honte sur son compagnon. C’était
un homme cruel qui la battait pour démontrer son autorité sur une guérisseuse
de son rang. Elle a donc décidé de montrer que l’esprit du totem de cet homme n’était
pas assez fort pour triompher du sien.
    — Pourquoi une telle conduite ? intervint de nouveau
la Quatorzième. Pourquoi ne pas simplement rompre le lien et trouver un autre
compagnon ?
    — Les femmes du Clan n’ont pas le choix de celui à qui on
les unit. La décision est prise par le chef et les autres hommes, expliqua
Ayla.
    — Pas le choix ! lâcha la Quatorzième.
    — Je dirais qu’étant donné les circonstances, cette femme – comment
l’appelles-tu ? Iza ? – a fait preuve d’une grande
intelligence, s’empressa de commenter la Première avant que l’autre doniate
puisse poser une nouvelle question. Toutes les femmes du Clan connaissent ces
plantes ?
    — Non, seulement les guérisseuses. Je crois même que cette
infusion n’était connue que des femmes de la lignée d’Iza mais qu’elle l’administrait
à d’autres en cas de besoin. J’ignore si elle leur en révélait la nature. Si
les hommes l’avaient appris, ils auraient été furieux, mais aucun d’eux ne
posait de question à Iza. Les hommes n’ont pas à connaître les remèdes d’une
guérisseuse. Son savoir est transmis à ses filles, qui lui succèdent si elles
le souhaitent. Iza me considérait comme sa fille.
    — Je suis stupéfaite de la complexité de leurs
connaissances, dit Zelandoni, sachant qu’elle parlait au nom de nombreux
autres.
    — Mamut du Camp du Lion avait pu juger de l’efficacité de
leurs drogues. Alors qu’il voyageait dans sa jeunesse, il s’était cassé un
bras, une vilaine blessure. Il avait réussi à se traîner jusqu’à la grotte d’un
Clan dont la guérisseuse l’avait soigné. Nous pensions tous deux que c’était
celui où j’avais grandi. La femme grâce à qui il s’était rétabli était la
grand-mère d’Iza.
    Le silence se fit dans la hutte quand Ayla se tut. Ce qu’elle
avançait était difficile à croire. Les Zelandonia des Cavernes voisines avaient
entendu Joharran et Jondalar parler des Têtes Plates, de ceux qui, selon Ayla,
se donnaient le nom de Clan et étaient des êtres humains, et non des animaux.
Ils en avaient longuement discuté mais la plupart rejetaient cette hypothèse.
Les Têtes Plates étaient peut-être un peu plus intelligents qu’on ne l’avait
cru, mais en aucun cas humains. Et maintenant, cette femme soutenait qu’ils
avaient soigné un homme des Mamutoï et qu’ils avaient des idées sur la façon
dont la vie commençait. Elle laissait même entendre que le savoir de leurs
guérisseuses était supérieur à celui des Zelandonia.
    Les doniates recommencèrent à discuter avec une telle ardeur qu’on
les entendit à l’extérieur de la hutte. Les Zelandonia hommes qui avaient monté
la garde pendant la réunion mouraient d’envie de savoir ce qui causait cette
agitation mais attendaient qu’on les conviât à rejoindre les autres. Ils
savaient qu’il restait encore quelques femmes à l’intérieur et il était rare qu’une
réunion de femmes devienne si animée.
    La Première avait déjà entendu Ayla parler du Clan et n’avait
pas tardé à saisir toutes les implications des propos de la jeune femme.
Elle-même convaincue que les Têtes Plates étaient des êtres humains, elle
estimait que tous les Zelandonii devaient s’en persuader et en tirer les
conséquences. Elle n’avait cependant pas mesuré le degré d’avancement des
membres du Clan. La doniate avait imaginé que leur mode de vie était plus
simple, que leurs remèdes se situaient au même niveau et qu’Ayla possédait
quelques connaissances essentielles qu’elle lui permettrait de développer. Une
réévaluation s’imposait.
    Les Histoires des Zelandonii parlaient d’un temps où ils menaient
une vie plus simple mais avaient une connaissance plus avancée sur les

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