Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
brouillée,
chaque saison se fond dans la suivante.
    — Je compte dix-sept années, dit Levela.
    — Moi, vingt, fit Jondecam en écho. Et voici notre camp. A
demain.
    Avec le geste invitant a une nouvelle rencontre, ils prirent
congé des quatre autres, qui poursuivirent leur route vers le camp commun des Zelandonii
et des Lanzadonii.
    Ayla s’éveilla tôt le jour où Jondalar et elle devaient s’unir.
La faible lueur précédant le lever du soleil se glissait par les fentes qui
séparaient les panneaux quasi opaques, soulignant les coutures, encadrant l’ouverture.
La jeune femme demeura étendue en s’efforçant de distinguer les détails des
formes sombres qui se dessinaient devant les parois de la hutte.
    Elle entendait la respiration régulière de Jondalar. Se
soulevant sans bruit, elle contempla dans la pénombre le visage de l’homme
endormi à côté d’elle. Le nez droit et mince, la mâchoire carrée, le front haut.
Elle se rappela la première fois qu’elle avait examiné ce visage pendant qu’il
dormait, dans la grotte de sa vallée. Autant qu’elle s’en souvînt, c’était le
premier homme semblable à elle qu’elle rencontrait, et il était gravement
blessé. Elle ne savait pas s’il survivrait mais elle le trouvait déjà beau.
    Elle le trouvait beau encore maintenant, et son amour pour lui
emplissait tout son être. C’était presque plus qu’elle n’en pouvait supporter,
presque douloureux. N’y tenant plus, elle se leva en silence, s’habilla
rapidement et sortit.
    Ayla parcourut le camp du regard. Depuis la position surélevée
qu’ils occupaient, elle voyait la vallée de la Rivière s’étirer devant elle.
Dans l’obscurité presque totale, les huttes ressemblaient à des monticules
noirs s’élevant de la terre ombreuse ; chaque construction ronde était
bâtie autour d’un poteau central. Le camp était silencieux, bien différent de l’endroit
bruyant et animé qu’il deviendrait plus tard.
    Elle se tourna vers le cours d’eau et le remonta. Le ciel s’éclaircissait,
effaçant en son sein quelques étincelles scintillantes. Dans leur enclos, les
chevaux sentirent Ayla approcher et hennirent doucement pour la saluer. Elle
obliqua vers eux, se coula sous les perches soutenues par les poteaux. Elle
passa un bras autour de la jument à la robe claire.
    — C’est aujourd’hui que Jondalar et moi nous unissons,
Whinney, dit-elle à l’animal. Cela fait si longtemps, semble-t-il, que tu l’as
ramené à la grotte, ensanglanté et presque mort. Nous avons parcouru tant de chemin
depuis... Nous ne reverrons jamais cette vallée.
    Rapide vint se frotter contre elle pour réclamer sa part d’attention.
Ayla le tapota puis enlaça le cou puissant de l’étalon brun. Revenant d’une de
ses expéditions de chasse nocturne, Loup apparut à la lisière du bois et s’élança
vers la jeune femme entourée des chevaux.
    — Te voilà ! Où étais-tu passé ? Tu avais disparu
ce matin. Du coin de l’œil, elle perçut un mouvement parmi les arbres et tourna
la tête juste à temps pour voir un autre loup, plus sombre, se tapir derrière
un épais buisson. Elle se pencha, prit entre ses deux mains la tête de son
animal et frotta ses joues velues.
    — Tu t’es trouvé une compagne ou un ami ? Tu veux
retourner chez les tiens, comme Bébé ? Tu me manquerais, mais je ne voudrais
pas t’empêcher d’avoir une femelle.
    Le fauve grogna de plaisir tandis qu’elle continuait à le
caresser. Il semblait n’avoir aucune envie pour le moment de retourner auprès
de la silhouette cachée dans le bois.
    Le bord supérieur du soleil émergea à l’horizon. Ayla sentit la
fumée des feux matinaux, regarda en aval. Quelques lève-tôt allaient et
venaient ; le camp s’éveillait.
    Ayla vit Jondalar venir elle à grandes enjambées, le front
plissé dans une expression familière. C’est un inquiet, pensa-t-elle. Elle
connaissait toutes les lignes et tous les mouvements de son visage. Elle l’observait
souvent en cachette, où qu’il fût, quoi qu’il fît. Il plissait le front de la
même façon quand il se concentrait sur un nouveau morceau de silex, comme s’il
tâchait de discerner de minces particules dans le matériau homogène pour
deviner où il allait se fendre. Toutes les expressions de Jondalar lui
plaisaient, mais elle aimait surtout le voir sourire d’un air tendre et taquin
ou la regarder de ses yeux débordant d’amour et de désir.
    — Je me

Weitere Kostenlose Bücher