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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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difficiles à chasser en toutes circonstances. Ils sont
mauvais et imprévisibles.
    — Comme Broud. Il avait cet animal pour totem. Les hommes du
Clan chassaient le rhinocéros mais je ne les ai jamais observés. Qu’est-ce qu’ils
font, ces jeunes ?
    — Tour à tour, ils attirent son attention pour le faire
charger et ils sautent sur le côté quand il est près d’eux. Ils cherchent à l’épuiser,
et c’est à celui qui laissera l’animal approcher le plus avant de s’écarter. Le
plus courageux est celui qui sent la bête le frôler au passage. Ce sont
généralement les jeunes qui chassent le rhinocéros de cette façon.
    « S’ils en tuent un, ils donnent sa chair à la Caverne et
se partagent le reste de la dépouille. Celui qui a porté le coup fatal choisit
le premier. D’habitude, il prend la corne. Elle est très appréciée, dit-on,
pour faire des outils, des manches de couteau, mais ce choix tient aussi à d’autres
raisons. Sans doute parce que sa forme évoque un homme en quête des Plaisirs.
Selon des rumeurs, cette corne réduite en poudre possède certaines
vertus : si on la fait avaler à une femme à son insu, elle se montrera
plus passionnée envers l’homme qui la lui a donnée, expliqua Jondalar avec un
sourire.
    — La viande de rhinocéros laineux n’est pas mauvaise, et il
y a beaucoup de graisse sous ses longs poils. Mais il est rare d’en voir un.
    — Surtout à cette période de l’année. Les rhinocéros sont
des animaux solitaires, la plupart du temps, et peu nombreux dans cette région
en été. Ils préfèrent les contrées plus fraîches, bien qu’ils perdent à chaque
printemps le duvet que recouvrent leurs longs poils. Il se prend dans les
broussailles avant qu’elles n’aient des feuilles, et les Zelandonii vont le
ramasser, en particulier ceux qui tissent et font des paniers. J’accompagnais
souvent ma mère, plusieurs fois par an. Elle connaît la période de mue de tous
les animaux, les bouquetins et les mouflons, les bœufs musqués, même les
chevaux et les lions, et bien sûr les mammouths et les rhinocéros laineux.
    — Tu as déjà tourmenté un rhinocéros, Jondalar ?
    — Oui, avoua-t-il en riant. Comme la plupart des hommes,
surtout quand ils sont jeunes. Ils chassent beaucoup d’animaux de cette façon,
l’aurochs et le bison, notamment, mais c’est le rhinocéros qu’ils préfèrent.
Certaines femmes le font aussi. Jetamio, par exemple, quand je lui ai expliqué
comment procéder. C’était une Sharamudoï qui était devenue la compagne de
Thonolan. Son peuple ne chassait pas le rhinocéros, il péchait l’esturgeon
géant de la Grande Rivière Mère, avec ces bateaux qu’ils t’ont montrés ;
il chassait le bouquetin et le chamois dans la montagne, ce qui est très
difficile, mais il ne connaissait pas la chasse au rhinocéros laineux. Jondalar
s’interrompit puis reprit d’un ton triste :
    — C’est à cause d’un rhinocéros que nous avons rencontré
les Sharamudoï. La bête avait encorné Thonolan, ils lui ont sauvé la vie.
    Ils regardèrent les jeunes Zelandonii poursuivre leur jeu
dangereux. L’un d’eux s’avança vers l’animal en criant et en gesticulant. L’odorat
très fin de la bête était troublé par la présence d’un grand nombre d’hommes
déployés autour d’elle. Lorsqu’elle finit par détecter un mouvement de ses
petits yeux myopes, elle s’élança dans cette direction, prit de la vitesse en s’approchant
du chasseur. Malgré ses pattes courtes, le rhinocéros se déplaçait avec une
rapidité remarquable. Il baissa un peu la tête, s’apprêta à enfoncer sa corne
dans une masse résistante, mais elle ne fendit que l’air quand l’homme esquiva
habilement. L’animal mit un moment à se rendre compte que sa charge avait été
vaine, finit par ralentir et s’arrêter.
    Déconcerté, furieux, il frappa le sol tandis que les hommes
reformaient le cercle autour de lui. Un autre chasseur fit un pas en avant,
braillant et remuant les bras pour attirer l’attention de l’énorme créature. Le
rhinocéros tourna, fonça de nouveau, et l’homme évita la charge. Il fallut plus
longtemps la fois suivante pour le décider à attaquer : apparemment, ils
avaient réussi à le fatiguer. Les furieuses dépenses d’énergie commençaient à
le marquer.
    Tête baissée, pantelante, la bête demeurait immobile. Les hommes
resserrèrent le cercle. Celui dont c’était le tour s’approcha

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