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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dessus pour aligner les os. Si je ne le fais
pas, il ne remarchera jamais normalement. Je veux que vous placiez les éclisses
dessous et dessus, pour que sa jambe soit bien maintenue entre les deux. Vous
avez compris ?
    Ils acquiescèrent, allèrent prendre les morceaux de sagaie
entourés de peau. Quand tout le monde fut prêt, Ayla saisit de nouveau le pied
à deux mains et le souleva. Faisant signe à Jondalar de tenir la cuisse, elle
tira, doucement mais fermement. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait
soigner une fracture, mais cette fois elle devait aligner deux os. Il lisait sa
concentration sur son visage tandis qu’elle tirait, essayant de sentir dans ses
mains si les os se mettaient en place. Même lui perçut la légère secousse et l’emboîtement.
Ayla abaissa peu à peu la jambe et l’examina d’un œil critique. Jondalar la
trouvait droite, mais qu’y connaissait-il ?
    Elle lui fit signe qu’il pouvait lâcher la cuisse et porta son
attention sur la plaie. Elle en rapprocha les bords le plus possible avec l’aide
de son compagnon, l’enveloppa, entourant aussi les éclisses, et fixa le tout
avec les bandes de peau qu’elle avait découpées. Puis elle s’accroupit et
rejeta le buste en arrière.
    Ce fut alors que Jondalar remarqua le sang. Il y en avait
partout : sur les bandes de peau, sur les attelles, sur Ayla elle-même,
sur les garçons qui l’avaient aidée. Le blessé avait saigné abondamment.
    — Je crois qu’il faut le ramener au camp sans tarder,
dit-il.
    Une pensée lui traversa l’esprit : l’interdiction faite au
couple de parler aux autres n’était pas encore levée. Ayla n’y avait même pas
songé et Jondalar avait chassé cette idée de son esprit dès qu’elle s’y était
glissée. C’était un cas d’urgence, et il n’y avait aucun Zelandoni à proximité
pour les éclairer.
    — La civière, rappela-t-elle aux jeunes gens, qui
semblaient presque aussi mal en point que leur camarade étendu sur le sol.
    Ils échangèrent un regard, se dandinèrent sur place. Ils étaient
tous très jeunes, sans expérience. Plusieurs d’entre eux venaient juste d’accéder
au statut d’homme ; certains avaient tué leur première bête au cours de la
grande chasse au bison qui avait marqué l’ouverture de la saison estivale, une
chasse facile, guère plus qu’un entraînement au lancer sur une cible. Ils
avaient décidé de tourmenter le rhinocéros à l’instigation de l’un d’eux, qui
avait vu son frère pratiquer ce genre de chasse quelques années plus tôt, et de
deux autres qui en avaient entendu parler. Ils avaient agi sous l’impulsion du
moment, en tombant par hasard sur cet animal. Ils savaient tous qu’ils,
auraient dû se faire accompagner de chasseurs plus âgés, possédant plus de
savoir-faire, avant d’essayer d’abattre l’énorme bête, mais ils n’avaient pensé
qu’à la gloire, à l’envie des autres « lointaines », à l’admiration
de toute la Réunion d’Été quand la nouvelle se répandrait. A présent, l’un d’eux
était gravement blessé. Jondalar demanda :
    — De quelle Caverne est-il ?
    — La Cinquième.
    — Cours devant pour annoncer ce qui s’est passé.
    Le jeune homme à qui il s’était adressé partit aussitôt.
Jondalar pensa qu’il serait allé plus vite que lui avec Rapide mais il fallait
quelqu’un pour superviser la fabrication de la litière. Les jeunes demeuraient
en état de choc et ils avaient besoin de la présence d’un adulte auprès d’eux
pour les diriger.
    — Trois ou quatre d’entre vous le porteront, reprit-il. Les
autres resteront ici pour vider l’animal, sinon il se mettra à gonfler. Je vous
enverrai de l’aide. Inutile de gâcher la viande, elle n’a que trop coûté.
    — C’est mon cousin, dit un des garçons. Je veux le
transporter.
    — Bon. Trouve trois autres porteurs, cela devrait suffire.
Jondalar remarqua alors que l’adolescent, bouleversé, retenait ses larmes.
    — Comment s’appelle ton cousin ?
    — Matagan. Il est Matagan de la Cinquième Caverne des Zelandonii.
    — Je sais ce que tu ressens, c’est très dur. Matagan est
grièvement blessé, il a de la chance qu’Ayla se soit trouvée là. Je pense qu’il
s’en sortira, et qu’il pourra peut-être même remarcher. Ayla est une excellente
guérisseuse. Je le sais. J’ai été lacéré par un lion des cavernes et je serais
mort dans la steppe, loin à l’est, si elle ne

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