Les refuges de pierre
de l’étincelle source de vie.
Le tourbillon était effroyable, l’obscurité totale.
Le Chaos glacé chercha Sa chaleur.
La Mère était brave, le danger
était grave.
Elle tira du Chaos froid la source créatrice
Et conçut dans ce Chaos. Elle s’enfuit avec la force vitale
Grandit avec la vie qu’Elle portait en Son sein,
Et donna d’Elle-Même avec amour, avec fierté.
La Mère portait Ses fruits, Elle
partageait Sa vie.
Le vide obscur et la vaste Terre nue
Attendaient la naissance.
La vie but de Son sang, respira par Ses os.
Elle fendit Sa peau et scinda Ses roches.
La Mère donnait. Un autre vivait.
Les eaux bouillonnantes de l’enfantement emplirent rivières et
mers
Inondèrent le sol donnèrent naissance aux arbres.
De chaque précieuse goutte naquirent herbes et feuilles
Jusqu’à ce qu’un vert luxuriant renouvelle la Terre.
Ses eaux coulaient. Les plantes
croissaient.
Dans la douleur du travail crachant du feu,
Elle donna naissance à une nouvelle vie.
Son sang séché devint la terre d’ocre rouge.
Mais l’enfant radieux justifiait toute cette souffrance.
Un bonheur si grand, un garçon
resplendissant.
Les roches se soulevèrent, crachant des flammes de leurs
crêtes.
La Mère nourrit Son fils de Ses seins montagneux.
Il tétait si fort, les étincelles volaient si haut
Que le lait chaud traça un chemin dans le ciel.
La Mère allaitait, Son fils
grandissait.
Il riait et jouait, devenait grand et brillant.
Il éclairait les ténèbres à la joie de la Mère.
Elle dispensa Son amour, le fils crût en force,
Mûrit bientôt et ne fut plus enfant.
Son fils grandissait, il Lui
échappait.
Elle puisa à ta source pour la vie qu’Elle avait engendrée.
Le vide froid attirait maintenant son fils.
La Mère donnait l’amour, mais le jeune avait d’autres désirs.
Connaître, voyager, explorer.
Le. Chaos La faisait souffrir, le
fils brûlait de partir.
Il s’enfuit de Son flanc pendant que la Mère dormait
Et que le Chaos sortait en rampant du vide tourbillonnant.
Par ses tentations aguichantes l’obscurité le séduisit.
Trompé par le tourbillon, l’enfant tomba captif.
Le noir l’enveloppa, le jeune fils
plein d’éclat.
L’enfant rayonnant de la Mère, d’abord ivre de joie,
Fut bientôt englouti par le vide sinistre et glacé.
Le rejeton imprudent, consumé de remords,
Ne pouvait se libérer de la force mystérieuse.
Le Chaos refusait de lâcher le
fils coupable de témérité.
Mais au moment où les ténèbres l’aspiraient dans le froid
La Mère se réveilla, et se ressaisit.
Pour L’aider à retrouver Son fils resplendissant,
La Mère fit appel à Son pâle ami.
Elle tenait bon, Elle ne perdait
pas de vue Son rejeton.
Elle rappela auprès d’elle Son amour d’antan.
Le cœur serré, Elle lui conta Son histoire.
L’ami cher accepta de se joindre au combat
Pour arracher l’enfant à son sort périlleux.
Elle parla de Sa douleur, et du
tournoyant voleur.
La Mère était épuisée, Elle devait se reposer.
Elle relâcha Son étreinte sur Son lumineux amant
Qui, pendant Son sommeil, affronta la force froide,
Et la refoula un moment vers sa source.
Son esprit était puissant, mais
trop long l’affrontement.
Le pâle ami lutta de toutes ses forces
Le combat était âpre, la bataille acharnée.
Sa vigilance déclina, il ferma son grand œil.
Le noir l’enveloppa, lui vola sa lumière.
Du pâle ami exténué, la lumière
expirait.
Quand les ténèbres furent totales, Elle s’éveilla avec un cri.
Le vide obscur cachait la lumière du ciel.
Elle se jeta dans la mêlée, fit tant et si bien
Qu’elle arracha Son ami à l’obscurité.
Mais de la nuit le visage terrible
gardait Son fils invisible.
Prisonnier du tourbillon, le fils ardent de la Mère
Ne réchauffait plus la Terre. Le Chaos froid avait gagné.
La vie fertile et verdoyante n’était plus que glace et neige.
Un vent mordant soufflait sans trêve.
La Terre était abandonnée, aucune
plante ne poussait plus.
Bien que lasse et épuisée de chagrin, la Mère tenta encore
De reprendre la vie qu’Elle avait enfantée.
Elle ne pouvait renoncer, il fallait qu’Elle se batte
Pour que renaisse la lumière de Son fils.
Elle poursuivit Sa quête guerrière
pour
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