Les refuges de pierre
l’autre de ses doigts, comme s’il
ne pouvait se rassasier de sa féminité.
Haletante, elle sentait le plaisir monter à chaque mouvement,
émettait de petites plaintes. Soudain, le désir de Jondalar se fit plus aigu
encore, augmentant à chaque montée, à chaque descente. Il lâcha les seins d’Ayla,
s’appuya sur les mains et se renversa, poussa, revint en arrière, poussa de
nouveau. Ils se mirent à crier tous les deux tandis que les vagues du plaisir
montaient en eux à chaque coup de boutoir, jusqu’à ce qu’elles atteignent le
sommet en une fabuleuse libération.
Quelques poussées encore puis Jondalar se laissa retomber dans l’herbe,
sentit un caillou sous son épaule, n’y prêta pas attention. Ayla s’affaissa sur
lui, la tête sur sa poitrine, puis finit par se redresser. Il lui sourit quand
elle se souleva pour se dégager. Il aurait aimé rester contre elle plus
longtemps mais ils devaient rentrer. Elle franchit les quelques pas qui la
séparaient du ruisseau, s’accroupit pour s’asperger d’eau. Jondalar fit de
même.
— Nous nous baignerons dès que nous serons là-bas, dit-il.
— Je sais. C’est pour cela que je ne me nettoie pas mieux.
Pour Ayla, ces ablutions étaient un rite qu’elle avait appris d’Iza,
sa mère au Clan, bien que celle-ci doutât que son étrange fille, trop grande et
sans attraits, eût un jour l’occasion de l’utiliser. C’était aussi devenu une
habitude pour Jondalar, qui n’avait pas toujours été aussi méticuleux sur le
chapitre de la propreté.
Lorsqu’elle se fut rhabillée, Loup s’approcha d’elle, tête
baissée. Quand il était encore jeune, elle l’avait dressé à ne pas les déranger
pendant qu’ils partageaient les Plaisirs. La présence de l’animal gênait
Jondalar, et Ayla n’aimait pas être interrompue à ce moment-là. Comme il n’avait
pas suffit de signifier au jeune loup, avec vigueur, qu’il ne devait pas venir
les renifler et voir ce qu’ils faisaient, Ayla avait dû lui passer une corde
autour du cou pour le tenir à l’écart, quelquefois très loin d’eux. Finalement,
il avait appris à ne plus les déranger mais il s’approchait toujours prudemment
d’elle ensuite, jusqu’à ce qu’elle lui fasse signe que tout allait bien. Les
chevaux, qui broutaient patiemment à proximité, accoururent quand ils les
sifflèrent. Ayla et Jondalar les montèrent, retournèrent au bord du haut
plateau pour contempler les vallées de la rivière principale et de ses
affluents. Depuis leur promontoire, ils découvraient la confluence du petit
cours d’eau coulant du nord-ouest avec la rivière principale, venant de l’est.
Le premier se jetait dans la seconde juste avant qu’elle tourne au sud.
En regardant vers le sud, ils constatèrent que le bloc calcaire
de la Neuvième Caverne, avec sa longue terrasse, se trouvait à la fin d’une
série de falaises. Ce ne fut pas la taille remarquable de cet abri qui retint l’attention
d’Ayla mais une autre formation insolite. Longtemps auparavant, lors d’une
orogenèse, période de formation de montagnes pendant laquelle des pics
impressionnants s’élevaient au rythme lent des temps géologiques, une colonne
de roche ignée s’était détachée de son lieu de naissance volcanique et était
tombée dans un torrent. Le mur de pierre d’où provenait la colonne avait pris
la forme de sa structure cristalline quand un magma brûlant s’était, en
refroidissant, transformé en basalte, formant de grands piliers aux côtés
plats.
Le morceau de roche détaché avait été entraîné par les pluies
torrentielles et le mouvement des glaciers, mais avait gardé sa forme
originelle. La colonne de pierre avait été finalement déposée sur le fond d’une
mer intérieure, avec les épaisses couches de sédiments d’origine animale
accumulés qui formaient du calcaire sous l’eau.
Plus tard, les soubresauts de la terre avaient soulevé le fond
marin, qui avait fini par se transformer en une contrée de collines et de
gorges enserrant des lits de rivière. En érodant les grandes parois calcaires,
en y creusant les abris-sous-roche et les grottes habités par les Zelandonii, l’eau
et le vent avaient mis à nu l’étonnant morceau de basalte en forme de colonne.
Comme si sa taille ne suffisait pas à rendre le site unique, l’immense
abri était rendu plus singulier encore par cette longue pierre étrange,
enchâssée près du haut de l’énorme surplomb et
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