Les refuges de pierre
activité – où
Ayla et Jondalar avaient trouvé des sources chaudes lorsqu’ils avaient traversé
la région quelques jours avant leur arrivée –, c’était la fragile
végétation de la toundra qui prévalait. Des mousses aux nuances de vert et de
gris panachées adoucissaient le paysage dans les régions plus humides où
croissaient aussi roseaux et joncs. Des lichens collaient à la roche, des
herbes s’élevaient à quelques pouces seulement au-dessus du sol, et des
buissons étiques semblaient prostrés sur une terre froide, au sous-sol gelé en
permanence. La diversité de la végétation de la région favorisait une variété
comparable dans la vie animale.
Ils suivirent une piste qui tournait au nord-est à travers le
plateau jusqu’au bord d’une paroi abrupte au bas de laquelle la rivière coulait
du nord vers le sud. Sur un sol relativement plat, le sentier traversait un
ruisseau qui descendait l’escarpement puis bifurquait au nord-ouest. Ils s’arrêtèrent
quand la piste entama sa descente de l’autre côté.
Faisant demi-tour, ils lancèrent leurs montures au galop et
filèrent à travers le haut plateau jusqu’à ce que les chevaux ralentissent d’eux-mêmes.
Revenus au ruisseau, ils firent halte pour laisser boire les animaux et se
désaltérèrent eux aussi.
Ayla n’avait pas éprouvé un sentiment de liberté aussi
merveilleux depuis qu’elle était montée pour la première fois sur le dos de la
jument. Il n’y avait aucune entrave, aucun fardeau, ni travois ni sacs, pas
même une couverture ou un licou. Rien que ses jambes nues contre les flancs de
l’animal, comme elle avait appris à le monter à l’origine, transmettant des
signaux tactiles à Whinney pour la guider dans la direction voulue.
Rapide avait une bride ; ainsi Jondalar l’avait-il dressé,
bien qu’il lui restât encore à inventer un système pour maintenir la tête de l’étalon,
et les signaux pour lui indiquer où aller. Lui aussi était envahi d’un
sentiment de liberté qu’il n’avait pas connu depuis longtemps. Le Voyage avait
été long, et la responsabilité du retour avait lourdement pesé sur lui. Il
était maintenant débarrassé de ce poids comme il l’était des sacs, et ce galop
sur le dos de Rapide ne lui procurait plus que du plaisir.
Ils étaient tous deux excités, euphoriques, inexplicablement
contents d’eux-mêmes, et ils le montrèrent par leurs expressions ravies en
faisant quelques pas le long du ruisseau.
— C’était une bonne idée, cette promenade à cheval, dit
Jondalar.
— Oh oui ! répondit-elle avec ce sourire qu’il avait
toujours aimé.
— Femme, comme tu es belle...
Il lui enlaça la taille, la regarda de ses yeux d’un bleu
intense qui exprimaient tout son amour et son bonheur. Elle n’avait vu un bleu
pareil qu’au sommet d’un glacier, dans les flaques de glace fondue.
— Tu es beau, Jondalar. Je sais que, selon toi, on ne peut
pas dire des hommes qu’ils sont beaux, mais, pour moi, tu l’es.
Elle lui passa les bras autour du cou, sentit la force de ce
charisme naturel auquel peu résistaient.
— Tu peux dire de moi ce que tu veux, répondit-il.
Il se pencha pour l’embrasser et espéra soudain qu’ils ne s’arrêteraient
pas là. Vivant seuls au milieu d’un paysage immense, loin de tout regard
curieux, ils avaient joui d’une intimité totale. Ils allaient devoir se
réhabituer à être entourés de gens... mais pas maintenant.
La langue de Jondalar écarta doucement les lèvres d’Ayla, s’enfonça
dans la douceur tiède de sa bouche. Ayla explora la sienne en retour, fermant
les yeux pour laisser se répandre en elle les sensations qu’il commençait déjà
à susciter. Il la serra plus fort, savourant le contact de son corps contre le
sien. Bientôt, pensa-t-il, ils célébreraient la cérémonie de l’union, ils
formeraient un couple à qui elle apporterait ses enfants, les enfants de son
foyer à lui, peut-être de son esprit, et plus encore si Ayla avait raison. Ils
seraient peut-être les enfants de Jondalar, les enfants de son corps, engendrés
par l’essence de son être. Cette essence qu’il sentait précisément monter en
lui.
Il recula pour contempler Ayla puis, saisi d’une hâte soudaine,
embrassa son cou, goûta le sel de sa peau et posa une main sur un sein gonflé,
qui bientôt serait plein de lait. Il dénoua la ceinture de la jeune femme,
glissa une main sous le vêtement pour épouser de ses
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