Les reliques sacrées d'Hitler
Pologne.
Les projets de célébrer lâanniversaire de Stoss, comme ceux de transformer Saint-Laurent en cathédrale nationale dâAllemagne, avaient été suspendus à cause de la poursuite de la guerre et des bombardements incessants. Cela avait entraîné la création du bunker de lâallée du Forgeron et la décision prise par le maire Liebel et le directeur du Musée germanique, Heinrich Kohlhaussen, dâagrandir la structure existante pour y entreposer davantage dâobjets dâart.
« Himmler était-il au courant de lâagrandissement du bunker ? demanda Horn.
â Il devait le savoir, dit Lutze, même si cela ne devait pas lui faire particulièrement plaisir. »
En revanche, Lutze ignorait ce qui avait transpiré entre Liebel et le Reichsführer-SS et si, à en croire Troche, les chevaliers Teutoniques des temps modernes étaient impliqués. àmoins quâil nâait pas voulu le dire. Il nâavait eu aucun contact direct avec Himmler et ses informations se limitaient aux commentaires du maire. Lutze avait la responsabilité de veiller à la bonne conservation du retable et des objets dâart du Musée germanique entreposés dans le bunker. Et même à ce moment-là , il ne bénéficiait que dâun accès limité à lâendroit. Chaque fois quâil avait besoin dâinspecter le retable et dâautres objets dâart dans les unités de stockage, Liebel devait demander à Schmeissner, Fries ou Lincke de venir le chercher à lâentrée. Lutze devait signer en entrant et en sortant, et les gardes SS ne le quittaient pas dâune semelle. Il nâétait même jamais entré dans la chambre forte où étaient conservés les joyaux de la Couronne. Selon lui, les gardes eux-mêmes ne pénétraient pas dans la chambre forte en dehors de la présence de Liebel, Fries, Schmeissner ou Lincke.
Exactement comme pour un éventuel retour du retable à Nuremberg, certains officiers nazis de haut rang avaient leur propre idée sur la destination des joyaux de la Couronne. Lutze ne savait pas précisément sur quoi avaient porté les négociations secrètes, mais il était conscient que Göring aurait bien aimé récupérer tout ou partie des trésors pour lui-même. Au congrès du parti nazi en 1935, où Liebel avait présenté au Führer une reproduction incrustée de pierres précieuses du glaive cérémoniel, Lutze se trouvait non loin dâHitler quand Göring avait fait remarquer quâil voulait le vrai glaive pour sa propre collection. Selon des rumeurs qui circulaient parmi les conservateurs du Musée germanique, Hitler en avait été vivement courroucé. De toute évidence, Göring nâavait pas mesuré à quel point le Führer convoitait le trésor.
Mais Lutze nâétait pas au courant dâéventuelles rivalités au sein de lâélite nazie qui auraient pu justifier quâHimmler mette le trésor à lâabri dans le bunker de lâallée du Forgeron. Liebel, disait-il, craignait seulement que les objets ne soient endommagés par les bombardements, ou que, au moment de lâinvasion quasi inévitable, des voleurs ne profitent de la confusion pour sâintroduire par effraction dans la chambre forte et sâemparent du trésor.
« Liebel était-il inquiet à propos de Karl Holz ? » demanda Horn.
Lutze était du même avis que Dreykorn. Le maire et le responsable de la défense étaient en complet désaccord. Mais Liebel avait beaucoup dâautres ennemis. Holz avait le soutien du Brigadeführer-SS Erich Naumann, un de ses adjoints qui voulait remplacer le chef de la Gestapo Benno Martin. Naumann aurait pu être lâofficier chargé de détruire les ponts de la cité, les installations et autres bâtiments publics juste avant lâarrivée des Américains. Toutefois, Lutze ne pouvait pas lâaffirmer, car il nâavait que peu ou pas de contacts avec les nazis tenants de la ligne dure dans la ville. Son unique responsabilité était de veiller sur le retable de Stoss.
Horn ajouta mentalement Naumann à sa liste de suspects. Comme il lâavait appris en lisant les rapports du G-2, le Brigadeführer-SS Naumann, du RSHA
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