Les reliques sacrées d'Hitler
dâHimmler, dirigeait les commandos SS responsables du massacre de dizaines de milliers dâhommes, de femmes et dâenfants en Russie. La chasse à lâhomme se poursuivait contre Naumann, ainsi que Martin Bormann et le chef de la Gestapo, Heinrich Müller. Dâaprès Lutze, Naumann avait été transféré à Nuremberg dans les derniers jours de la guerre et partageait des bureaux avec Holz.
Lutze poursuivit en confirmant des détails évoqués par le personnel du bunker lors des précédents entretiens de Horn. Il insista sur la sécurité renforcée et émit des doutes sur lâéventualité que le moindre objet ait pu être retiré de lâinstallation sans ordres directs de la part de Liebel et dâHimmler. Bien quâignorant tout sur une éventuelle évacuation du bunker ou lâordre de Holz de le faire sauter, il reconnaissait que câétait parfaitement possible.
« Alors qui a pris les joyaux de la Couronne ? » demanda Horn.
Lutze nâen savait rien, mais il se doutait de ce qui avait pu arriver.
« Il y a une rumeur à ce propos, dit-il. Jâen ai parlé à votre capitaine Thompson et jâai fait un rapport. Vérifiez, vous verrez. »
Horn tiqua en apprenant que, une fois encore, Thompson lui avait dissimulé des indices déterminants pour son enquête. Mais il nâétait pas question dâaborder ce sujet avec le directeur du musée.
« Continuez, sâil vous plaît, et dites-moi ce que vous avez raconté au capitaine.
â Il y a un homme, M. Baum, dit Lutze. Je travaille parfois avec lui au musée. Il y est probablement toujours sâil nâest pas mort ou ne sâest pas enfui avant lâinvasion. »
Ce Baum était un ferronnier réputé auquel les conservateurs du musée faisaient régulièrement appel pour fabriquer des vitrines spéciales.
« Le maire voulait faire fabriquer des caisses, dit Lutze. Il mâa demandé si je connaissais quelquâun de bien et je lui ai donné le nom de Baum. »
Lutze, qui nâétait pas au courant des accords particuliers que Liebel avait passés avec Baum, savait seulement que le maire avait demandé au ferronnier de fabriquer quatre grands conteneurs renforcés en cuivre, deux longs et deux plus courts. Il les voulait hermétiques.
« Ã quoi devaient-ils servir ? »
Lutze dit que les deux petits coffres auraient facilement pu contenir la couronne, le globe et le sceptre. Les longs auraient été parfaits pour les glaives.
« Quâen a fait Baum ?
â Il les a livrés au conseiller Lincke pour quâil les donne à Liebel. »
Lutze avait glané le reste des informations au cours dâune ultime inspection des installations par le maire, un mois avant lâinvasion. Le maire lui avait dit quâun groupe dâofficiers SS avait visité le bunker juste après que Baum eut livré les coffres. Toujours dâaprès lui, ils étaient venus sur ordre spécial du Reichsführer-SS Himmler.
15
Les clés
de la chambre forte
27Â juillet 1945
T hompson ne nia même pas avoir lu le rapport de Lutze. Il se contenta de le rejeter en parlant de « rumeurs et de suppositions ».
Combien dâautres rapports et dâindices potentiels Thompson avait-il jugés sans importance, câétait difficile à savoir, et le capitaine nâétait évidemment pas disposé à le dire à Horn. En tout cas, les preuves sâaccumulaient contre lui. Ils étaient assis lâun en face de lâautre à la même table du club des officiers, comme une semaine plus tôt. Thompson avait menti en assurant à Horn que tous les témoins importants de son enquête sâétaient enfuis de la ville, avaient été envoyés dans des camps de travail ou étaient enterrés sous les ruines.
« Je comprends que vous nâayez pas pu parler à Julius Lincke, dit Horn. Il a fui la ville. Mais vous auriez pu interroger les deux conseillers auxquels Liebel avait confié la responsabilité du bunker. Ce sont eux qui avaient les clés de la chambre forte. »
àla grande frustration de Horn, Thompson se lança dans
Weitere Kostenlose Bücher