Les reliques sacrées d'Hitler
non. »
Thompson rétorqua que lui aussi avait un travail à faire et quâil ne resterait pas les bras croisés pendant que Horn harcelait des membres de lâadministration civile de la ville. Et il comptait sur lâappui du gouverneur désigné Andrews qui, souligna Thompson, avait été nommé par le président Truman et jouissait du soutien total de lâUSFET. Ils feraient passer le lieutenant en cour martiale.
Horn, aussi obstiné que Thompson était emporté, tourna alors les talons et sortit de la pièce.
Au grand soulagement du lieutenant, le capitaine ne fit pas appel à un MP. Il prit sa veste et sa cravate et rattrapa Horn dans le hall de lâhôtel, où ils continuèrent leur conversation de manière plus apaisée. Thompson ne donnerait pas son accord à lâinterrogatoire. Il désirait seulement avertir le lieutenant que ce nâétait pas seulement sa carrière qui se jouait. Des intérêts américains majeurs étaient en balance.
Thompson lui révéla alors ce à quoi Troche sâétait contenté de faire allusion. Les deux anciens conseillers municipaux nâétaient pas simplement deux noms figurant sur le registre du personnel dâoccupation. Ils se trouvaient tout en haut de la chaîne de commandement civile de lâadministration. Heinz Schmeissner était chargé de rénover les tribunaux du palais de justice et la prison. Konrad Fries dirigeait la division des affaires civiles. Cela coûterait un argent fou si leur travail était interrompu ou, pire encore, sâils devaient être impliqués dans une conspiration nazie visant à voler les joyaux de la Couronne.
Horn arrivait difficilement à tout comprendre, mais le tableau dâensemble commençait à se dessiner. Si les rénovations entreprises dans le palais de justice nâétaient pas terminées à temps pour les procès, ce serait la faute des troupes dâoccupation. Si la distribution des vivres était interrompue, ils pourraient parfaitement avoir une émeute sur les bras. Tous ces scénarios seraient un désastre pour les intérêts américains. Les tribunaux devraient peut-être être transférés à Berlin dans la zone soviétique, à Hambourg dans la zone britannique ou à Baden-Baden dans la zone française.
Horn nâétait pourtant pas prêt à se laisser intimider ni dissuader de suivre sa seule véritable piste.
« Vous êtes avec moi dans cette affaire, ou vous ne lâêtes pas. »
Finalement, Thompson avait décidé de se joindre à lui. Son propre travail, dit le capitaine, était aussi en jeu.
Horn ne savait pas sâil devait complimenter Thompson sur son revirement ou lui reprocher de ne pas avoir agi plus tôt. Il décida quâun compliment était de mise. Même si Thompson cherchait seulement à se protéger, le capitaine était maintenant de son côté. Câétait suffisant pour le moment.
Le deuxième classe Dollar, garé à lâextérieur, conduisit Horn et Thompson jusquâau palais de justice tout proche. Au cours du trajet, le capitaine ne se montra pas avare de recommandations. Le lieutenant devait adopter un ton courtois pour parler aux conseillers. Cela ne devait pas passer pour un interrogatoire, mais plutôt une réunion amicale entre des membres du comité historique pour mettre à plat certains détails afin dâaider la MFAA à retrouver les trésors de la ville.
« Ce ne sont pas des trésors de la ville, protesta Horn. Les nazis sâen sont emparés à Vienne par la force. »
Thompson rappela à Horn que tout ce qui se trouvait dans le bunker était toujours techniquement propriété de la ville de Nuremberg et le resterait jusquâà ce que le gouvernement militaire allié en statue autrement. Câétait une décision qui nâappartenait ni à lui ni au capitaine. Horn devait parler des objets disparus comme étant « le trésor du Reich ». Le capitaine se chargerait du reste.
Horn nâétait pas non plus disposé à laisser Thompson mener lâinterrogatoire. Toutefois, après avoir franchi plusieurs points de contrôle militaires, le lieutenant se rendait bien compte de lâavantage
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