Les reliques sacrées d'Hitler
volumes, dont beaucoup portant sur lâhistoire germanique, les mythes, les rituels et un choix de sujets plus ésotériques. Une grande partie de la collection venait de Pologne et dâautres pays occupés, mais lâessentiel de ces volumes avait été emprunté à des universités et des musées allemands, dont plusieurs codex médiévaux de grande valeur. Les livres qui nâavaient pas été emportés par les nazis ou brûlés dans lâincendie avaient été pris en guise de souvenirs par la première équipe de soldats américains stationnés dans la prairie au pied du château. Il ne restait plus que des étagères métalliques modulables, comme on en trouvait rarement même dans les meilleures bibliothèques allemandes.
Markham les conduisit par une porte dans la tour ouest, le domaine réservé dâHimmler. Le Reichsführer-SS disposait de deux pièces au rez-de-chaussée pour ses bureaux, et dâun appartement à lâétage pour son usage personnel. Comme dans tout le château, ces pièces avaient été vidées et tout ce qui restait jeté par les fenêtres.
Markham savait seulement ce que les différents ouvriers et les équipes de nettoyage lui avaient raconté à propos de cette partie du château. Dâaprès eux, Himmler avait donné à ses appartements le nom de son saint patron, le roi Henri I er , et avait décoré les pièces en conséquence, avec un lit médiéval, un fauteuil, une armure et dâautres éléments dâameublement que le Reichsführer-SS avait achetés ou empruntés aux collections dâÃtat. Câétait sur le bureau près de la cheminée que reposait la reproduction de la Sainte Lance appartenant à Himmler ainsi que la fiole de sang.
Ils sâarrêtèrent ensuite au donjon, où se trouvait le trou Norbertus, de sinistre mémoire, un puits profond surmonté dâune grille en fer forgé. Horn remarqua lâancien cadenas et évita de regarder à lâintérieur, avant de suivre Markham jusquâà une chambre latérale, où les hommes du commandant avaient trouvé le coffre dâHimmler. Le coffre était apparemment intact quand les premiers soldats américains étaient arrivés, mais, au moment où les Anglais avaient pris possession de lâendroit, on avait déjà fait sauter les portes de leurs gonds. àpart quelques livres et des papiers répandus sur le sol, ses hommes nâavaient rien trouvé dâimportant.
Markham ne croyait pas que le coffre ait jamais contenu les joyaux de la Couronne. Dâaprès les différents témoignages de prisonniers du camp que le commandant avait recueillis, Himmler y conservait les bagues à tête de mort SS offertes aux officiers après trois années de bons et loyaux services. Selon la tradition, quand un officier mourait, sa bague était renvoyée au château et donnée ensuite à un autre officier. Ornées dâun crâne, dâossements en croix et dâune rangée de runes germaniques, elles étaient fondues en lâhonneur de Thor, le dieu païen du tonnerre, célèbre pour son anneau en argent massif sur lequel ses guerriers juraient fidélité.
Où et comment se déroulait le rituel de la présentation de la tête de mort, Markham avait été contraint de le deviner. Les prisonniers SS capturés refusaient de le dire, à moins quâils ne lâaient pas su. Markham pensait que les cérémonies se tenaient dans la tour nord, car les prisonniers du camp ne pouvaient pas y entrer quand Himmler et son état-major sây réunissaient. Alors quâils pouvaient pénétrer dans lâaile sud du château où Markham conduisit Horn ensuite.
La pièce la plus grande et la plus spectaculaire de lâaile sud était appelée la grande salle, dont Markham disait quâelle servait pour des dîners, des conférences et des réunions à grande échelle. Dâaprès des photographies et des témoignages de première main, Markham savait que câétait là également quâétaient célébrées les cérémonies de mariage nazies. Selon les prisonniers du camp, Himmler avait découragé ses intimes de
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