Les reliques sacrées d'Hitler
faveur, de ne pas révéler son véritable grade. Avec la bénédiction du commandant, Spacil serait désormais connu comme le sergent Aue.
Le capitaine Schlemmer ne sâétait pas vraiment senti à lâaise à lâidée de se prêter à ce subterfuge, mais il avait fini par lâaccepter. Cependant, une fois arrivé au camp de prisonniers de guerre dâEresburg, le capitaine sâétait ravisé. Spacil avait déjà laissé entendre à Schlemmer quâil avait accès à un trésor caché dâun million de dollars en or, dont il avait lâintention de se servir, avec lâaide et la coopération de Schlemmer, pour monnayer sa sortie de la prison militaire. En plus dâacheter leur liberté à tous les deux, Spacil avait proposé à Schlemmer une partie du trésor pour disparaître et prendre une autre identité, comme lui-même en avait lâintention.
Ne sachant pas sâil devait croire Spacil, Schlemmer avait discuté de la proposition avec son adjoint, le lieutenant Walter Hirschfeld. Le lieutenant nâavait pas approuvé ce marché. Le capitaine encourait la peine de mort sâil était pris en train dâaider Spacil à fuir. Avant de battre en retraite avec les Volksgrenadiers en Autriche, Hirschfeld avait servi sur le front russe avec une compagnie de soldats pour déménager du mobilier précieux, du champagne, des mets raffinés et autres produits de luxe confisqués dans les maisons des Juifs. Conformément aux ordres, les biens devaient être livrés dans les villas personnelles des hauts dignitaires nazis. Spacil et les autres officiers SS vivaient comme des princes tandis que des soldats du rang de Hirschfeld étaient abandonnés au froid et à la faim dans les steppes de Russie. Il ne voulait pas voir Spacil sâenfuir pour aller récupérer ses millions tandis que les Volksgrenadiers et des centaines de milliers dâautres soldats qui sâétaient vraiment battus dépérissaient dans des camps de prisonniers de guerre.
En compagnie de Hirschfeld, Schlemmer était allé révéler la véritable identité du sergent Aue à lâofficier de renseignements américain John Alter. Après quâAlter eut mené son enquête et fut convaincu que le sergent Aue était effectivement Josef Spacil, il avait consulté lâagent opérationnel du CIC, Claus Nacke. Alter et Nacke avaient ensuite conçu un plan pour amener Spacil à révéler lâemplacement dâune ou plusieurs cachettes du butin SS. Ils avaient mis discrètement sa tente sur écoute pour enregistrer les conversations entre lui, Schlemmer et Hirschfeld. Pour faire parler Spacil, le CIC sâétait arrangé avec Schlemmer et Hirschfeld pour quâils persuadent lâOberführer quâils pourraient obtenir sa libération en achetant un des « gardes américains corrompus » afin quâil leur vende un certificat de décharge. Le document porterait la signature indispensable et lâempreinte à lâencre noire du pouce dâun officier américain. Une fois que les fonds seraient parvenus à leur destination et que Spacil aurait le certificat, il ne lui resterait plus pour obtenir sa liberté quâà compléter le document avec le nom du sergent Aue.
Après plusieurs semaines passées ensemble dans la tente du camp, pendant lesquelles de nombreuses heures de conversation avaient été enregistrées, Spacil avait commencé à sâimpatienter. Selon lui, il était impératif quâil soit libéré le plus tôt possible, faute de quoi il perdrait le contact avec tout son réseau dâagents de terrain récemment mis en place. Disposant de toutes les informations quâils pensaient pouvoir obtenir, Schlemmer et Hirschfeld avaient fait semblant dâapprocher leur contact américain corrompu, le lieutenant Nacke.
Le lieutenant avait joué parfaitement son rôle. Spacil avait donné à Nacke une lettre signée destinée à un forestier de Taxenbach, près de Zell am See. Une fois le contact établi et la lettre remise, Nacke devrait donner au forestier un mot de passe, « soleil », et il serait conduit à un des endroits où était caché le trésor. Si tout se passait
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