Les reliques sacrées d'Hitler
Son crime nâétait évidemment pas du même ordre que ceux des criminels qui avaient dâabord amassé les trésors, mais personne ne sâétait soucié de lui demander des comptes. Finalement, il avait été libéré de façon parfaitement honorable et était rentré chez lui.
Ce qui était encore plus surprenant et perturbant, câétaient les preuves de corruption à divers niveaux du commandement américain apparaissant dans le dossier Spacil. Les efforts pour retrouver le trésor à lâintérieur et tout autour du château de Fischhorn, qui concernaient directement Horn dans son souci de retrouver les joyaux de la Couronne, en étaient un parfait exemple.
Le lieutenant-colonel Gutierrez, ou un de ses subordonnés, avait envoyé un officier de renseignements en Autriche pour voir ce quâon pouvait retrouver. Lâofficier de renseignements avait reçu lâordre de draguer une partie du lac Zell et également de récupérer des dossiers SS et dâautres documents nazis dont on savait quâils étaient à Fischhorn quand les Américains avaient pris possession de lâendroit. àson arrivée, il avait trouvé lâendroit vidé non seulement des documents, mais de pratiquement tout son mobilier, dont un grand coffre, semblable à celui qui se trouvait dans le château dâHimmler.
La surveillance à lâintérieur et autour du château de Fischhorn était pratiquement nulle. Outre le vol de dossiers et le déménagement du coffre et dâautres meubles, les GI se servaient à volonté de souvenirs et se retrouvaient à la piscine pour sâamuser, sans oublier les beuveries et les bains de soleil dénudés avec les jeunes Autrichiennes du coin. De grandes quantités du champagne français de Göring, du rhum espagnol et des cigarettes avaient disparu. Un officier dâoccupation haut gradé avait même expédié le lit de Göring, au complet avec les draps, chez lui, à Atlanta.
Plus intéressant encore pour Horn, comme sans doute pour Mason Hammond, câétait que plusieurs objets manquants du château avaient un rapport direct avec les enquêtes de la MFAA visant à retrouver les objets et à les rapatrier. Le plus précieux était un tableau du célèbre peintre flamand, Hans Memling, la Vierge à lâenfant . Avaient également disparu la dague de Reichsmarschall de Göring et un sabre incrusté de pierres précieuses. Comme le révélaient les documents du CIC, le tableau avait été consigné comme preuve, avant de disparaître dans la collection particulière dâun général américain. La dague avait été emportée et vendue par un GI pour financer lâachat dâun élevage de poulets au Texas.
Le vol du sabre de Göring était tout aussi scandaleux. Dâaprès les documents, le sabre avait été subtilisé et gardé par un troisième officier qui disait lâavoir trouvé par hasard au château de Veldenstein où Frau Göring avait été mise à lâabri par les Américains le 11 juin 1945. Lâofficier avait avoué avoir pris le sabre, affirmant quâil nâavait pas grande importance. Frau Göring, elle, avait donné une tout autre version. Elle prétendait que lâofficier américain avait voulu lui faire croire que son mari allait être libéré de prison le lendemain. Dans lâeuphorie, elle lui avait remis le plus bel uniforme de Göring, des médailles et le sabre, afin que son mari puisse rentrer triomphalement chez lui en grande tenue.
Horn et Rosenthal préféraient ne pas sâétendre davantage sur les aspects les plus douteux des interventions des services de renseignements que les archives mettaient en évidence. On relevait des erreurs, des vols, de la négligence des deux côtés. Leur tâche plus immédiate était de déterminer lâexactitude des informations fournies par Spacil.
La plus grande partie de ce que lâOberführer avait dit au capitaine Schlemmer au camp de prisonniers de guerre Oklahoma, et quâil avait répété plus tard aux officiers du CIC après son arrestation, était vraisemblable. Himmler et Kaltenbrunner avaient tenté de mettre
Weitere Kostenlose Bücher